Mongolie

Rémi, notre garçon, est parti seul pour un raid à VTT de deux mois en Mongolie, via Moscou, le transsibérien, le transmogolien et Oulambator, la capitale. Après moults péripéties dont vingt kilometres à vélo dans Moscou et sous la neige pour récupérer son billet de train, il est arrivé ce matin à Oulambator. Dépaysement assuré.
Quelques achats de cartes et un réchaud et il prend la piste. Vingt kilos de matos dans les sacoches, autonomie oblige. On a même passé un dimanche à pêcher ici pour qu'il apprenne un peu. On n'a rien pris de la journée d'ailleurs ) Bon, il s'est enveloppé de cinq kilos de graisse en prévision )

, C'est génial!

Il a bien raison, on n'a qu'une seule vie....enfin...je le pense, de plus rien de tel pour garder les yeux grands ouverts.

Je pense qu'il a été formé à bonne école , une des difficultés peut être la barrière de la langue.
A-t-il quelques rudiments de Russe?
J'espère qu'il trouvera un moyen de partager son expérience au retour.
Tient-il un journal?

stip a écrit:

, C'est génial!

Il a bien raison, on n'a qu'une seule vie....enfin...je le pense, de plus rien de tel pour garder les yeux grands ouverts.

Je pense qu'il a été formé à bonne école , une des difficultés peut être la barrière de la langue. A-t-il quelques rudiments en Russe?
J'espère qu'il trouvera un moyen de partager son expérience au retour.
Tient-il un journal?

Il a acheté un dico Mongol-Anglais et il a marqué les phrases essentielles sur un papier. Il va tenir un journal et faire des photos, on lui a payé un super appareil pour ses vingt ans (dans 8 jours ) Il va essayer de nous envoyer des infos quand il trouvera un gesthouse avec internet, le tel portable ne passe plus. Trop loin ) Dans son dernier message il disait qu'il partait plein est, vers les régions montagneuses avec les lacs. Question circulation, les bagnoles roulent toutes avec le klaxon bloquées mais elles font gaffe aux cyclistes, ça a l'air de ne plus l'inquiéter la circulation. Les gens sont sympas, il achète à manger sur le trottoir avec des gens qui vendent leurs préparations. Le transsibérien était un vrai sauna avec une ambiance de fiesta non stop et le transmongolie était plus calme et moins bondé. Par contre les paysages de Russie étaient d'une platitude désespérante pour un montagnard ) 5000 km de plaines, ça déprime ) Je vous raconterai quand on aura d'autres infos.

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Départ de Oulan bator.

Vous faites partie des "aventuriers".

Il faut vraiment être à part...

A l'occasion, lis "La femme aux serpents"et autres de Nicole Viloteau.

Brumes a écrit:

Vous faites partie des "aventuriers".

Il faut vraiment être à part...

A l'occasion, lis "La femme aux serpents"et autres de Nicole Viloteau.

Déjà lu brumes Extraordinaire personnage.

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Des nouvelles du fiston. Il est parti au nord parce que vers le Sud, il y avait trop de sable sur les pistes, impossible de rouler plus de vingt kilomètres par jour et avec des efforts à décapsuler un bûcheron savoyard.^^

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Maintenant,il fait -10 la nuit et il roule parfois sous la neige, habillé comme un skieur. ^^Il monte vers le lac Khovsgol

http://www.voyagemongolie.com/decouverte_Mongolie_fichiers/moron_murun_ville_MOngolie.htm

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Des paysages infinis et une solitude quasi totale. Un climat étrange qui passe de la neige à des températures positives, vent de sud, pluie quelques heures plus tard, blizzard pendant la nuit, grand soleil le matin...Déconcertant.

stip a écrit:

Je pense souvent à ton fils même si je ne le connaîs pas, Thierry, mais il a l'âge des miens alors bien entendu, ça me touche.

Il s'est donné 2 mois as-tu dit, et seul en terre au language inconnu?

quelle expérience passionnante!
Donc merci de nous tenir au courant!
J'avais un copain dont la mère s'est mise à voyager ainsi, à plus de soixante ans, seule en routarde dans des destinations incroyables. Son principe en tant que vieille dame était de se fondre au maximum à la culture locale.
Les voyageurs solitaires m'ont toujours fait rêver.
J'ignore si j'en aurais la trempe plus d'une semaine mais c'est un très bel état d'esprit !

La solitude, c'est un rythme à prendre ^^. Ton amie retraitée, et bien, c'est ma princesse et moi, dans quelques années. On a déjà des idées en tête, parfois à deux, parfois tout seul. Ca nous est déjà arrivé de partir chacun de notre côté. Nat a fait les plateaux sud du vercors, toute seule, pendant sept jours, en autonomie complète et pendant ce temps je faisais les Alpes du nord à vélo. Pas du tout un besoin de se "quitter" et de prendre l'air mais un besoin de se retrouver, soi, dans cette solitude si bénéfique. (parce qu'elle est volontaire celle-là...) C'est ce que Rémi voulait aussi. On apprend beaucoup sur soi dans ces situations là. Très profondément, au-delà du racontable d'ailleurs.

Thierry a écrit:

La solitude, c'est un rythme à prendre ^^. Ton amie retraitée, et bien, c'est ma princesse et moi, dans quelques années. On a déjà des idées en tête, parfois à deux, parfois tout seul. Ca nous est déjà arrivé de partir chacun de notre côté. Nat a fait les plateaux sud du vercors, toute seule, pendant sept jours, en autonomie complète et pendant ce temps je faisais les Alpes du nord à vélo. Pas du tout un besoin de se "quitter" et de prendre l'air mais un besoin de se retrouver, soi, dans cette solitude si bénéfique. (parce qu'elle est volontaire celle-là...) C'est ce que Rémi voulait aussi. On apprend beaucoup sur soi dans ces situations là. Très profondément, au-delà du racontable d'ailleurs.

Avec de tels parents, le fils a de qui tenir. Pouvait-il échapper à son destin ?

Je ne pense pas non plus pouvoir tenir aussi longtemps dans la solitude...

Nelly a écrit:

Thierry a écrit:

La solitude, c'est un rythme à prendre ^^. Ton amie retraitée, et bien, c'est ma princesse et moi, dans quelques années. On a déjà des idées en tête, parfois à deux, parfois tout seul. Ca nous est déjà arrivé de partir chacun de notre côté. Nat a fait les plateaux sud du vercors, toute seule, pendant sept jours, en autonomie complète et pendant ce temps je faisais les Alpes du nord à vélo. Pas du tout un besoin de se "quitter" et de prendre l'air mais un besoin de se retrouver, soi, dans cette solitude si bénéfique. (parce qu'elle est volontaire celle-là...) C'est ce que Rémi voulait aussi. On apprend beaucoup sur soi dans ces situations là. Très profondément, au-delà du racontable d'ailleurs.

Avec de tels parents, le fils a de qui tenir. Pouvait-il échapper à son destin ?

Je ne pense pas non plus pouvoir tenir aussi longtemps dans la solitude...

Hélène, tout comme Elizabeth Kubler Ross, dit que nous choisissons nos parents, que notre âme sait ce dont elle a besoin pour parfaire son évolution.
Pour la solitude, je dirais que nous ne sommes jamais seul. Dès lors que la solitude qu'on s'impose permet de trouver la Vie en nous. Et c'est une compagne fidèle.

On repart ce soir. On va dormir en Chartreuse pour faire tois sommets. Retour vendredi.

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Voilà notre "maison roulante" ^^

Thierry a écrit:

Hélène, tout comme Elizabeth Kubler Ross, dit que nous choisissons nos parents, que notre âme sait ce dont elle a besoin pour parfaire son évolution.

... Ca peut être lourd de sens pour certains. Ne doit-on pas considérer cette phrase davantage comme une formule... parfois adaptée ? Que fais-tu des enfants abandonnés, maltraités ? Ils ne choisissent pas.

Thierry a écrit:

Pour la solitude, je dirais que nous ne sommes jamais seul. Dès lors que la solitude qu'on s'impose permet de trouver la Vie en nous. Et c'est une compagne fidèle.

J'aime la solitude... à condition que ce ne soit pas trop long, ni imposé. A condition de savoir qu'il y a quelqu'un à qui m'adresser quand j'en éprouve le besoin.

Thierry a écrit:

On repart ce soir. On va dormir en Chartreuse pour faire tois sommets. Retour vendredi.

Bon voyage. Je ne vous souhaite pas bon courage pour les trois sommets car vous en avez à revendre alors je vous souhaite beaucoup de plaisir.

Thierry a écrit:

Voilà notre "maison roulante" ^^

Superbe maison et je trouve que vous avez de la chance d'aimer y habiter. Pour ma part, un minimum de confort me manquerait comme les toilettes et l'eau.

Des news du gars à l'instant, après 18 jours de raid dans la steppe au nord, avec de la neige, il est revenu à Moron, dans un gîte avec internet ^^. Il a chopé la crève avec du -10 la nuit, traversée de rivières gelées, bouffer de l'herbe etc etc mais il a fait le tour qu'il avait prévu, il part au sud ouest dans deux jours.
Il est heureux. Nous aussi.
Plein de photos à suivre quand j'aurais le temps de les charger.

Bon courage à tous et très amicales pensées !

J'ai chargé les photos sur mon blog parce que c'est vachement long et je dois les envoyer à plusieurs endroits.

http://la-haut.e-monsite.com/blog,mongolie-2,991584123.html

Une bien belle virée en tout cas...Et ça trotte sérieux dans notre tête, ma princesse et moi. A l'été 2012, Léo aura son permis, il sera autonome...Alors, pourquoi pas à notre tour...

Magnifique!!
J'ai envie d'en savoir plus sur son ressenti personnel.
en particulier sur ce déracinement total en solitaire.....
J'avais envie de dire,une fois qu'il sera revenu et qu'il aura digéré tout ceci, d'un autre côté les mots que l'on appose aux souvenirs, nous mènent à trahir la vérité brute pour mieux formuler et idéaliser. Les deux pans d'une telle expérience sont matière à réflexion.
Ce qui est intéressant, c'est la façon dont on s'y prend pour transformer l'épreuve en quelque chose qui nous fait grandir .
Un processus qui est probablement de l'ordre de la résilience.

350 km de pistes dans une solitude totale. Il est maintenant avec une famille nomade éleveur de chevaux après être passé par une petite ville où il a trouvé un ordi qui chargeait une photo en 30 minutes )[url=]

marie-josé a écrit:

J'ai été voir sur ton blog Thierry, quelle solitude ,ces paysages au milieu de nul part
il doit avoir une serieuse force de caractère le fiston!

Coucou Marie José, j'ai validé ton commentaire à l'instant. Hier, Rémi était en ligne sur le seul ordi du secteru( très grand le secteur ) ) et il disait qu'il avait de la chance d'être tombé sur des parents commenous parce qu'on l'avait amené à se découvrir, à aller chercher loin, très loin en lui et ça c'est un message qui nous a rempli d'un immense bonheur.
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Avec un ami Mongol rencontré sur la piste.

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Une idée des pistes...300 km là-dessus, il va s'en souvenir...

Des nouvelles de notre gars. 350 km de pistes, un franchissement périlleux d'une rivière, 150 km avec le vent de face, une montée de col à 2000 m, sept jours d'affilée sans voir un seul humain et puis une rencontre avec des nomades éleveurs de chèvres, de très beaux moments. Il est heureux.
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Il fallait passer de l'autre côté...

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Il est descendu par là et remonté en face. Trois voyages pour tout passer de l'autre côté...

Il dit que les distances sont immenses et quand tu crois que c'est loin, c'est très loin, et quand tu crois que tu es prêt, tu es encore loin...Il a mis quatre heures pour atteindre le sommet du col au fond...[url=]

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Vue du sommet.

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Le camp de nomades

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Il allait chercher les chèvres le soir avec ce petit bonhomme.

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C'est simple, c'est au fond, tout droit...

Pas seulement bruyant...Il nous en a déjà parlé...Ca va être un choc. Cette nature lui apparaît comme un monde en paix.

Thierry a écrit:

Des nouvelles de notre gars. 350 km de pistes, un franchissement périlleux d'une rivière,

Tout est super. Mais vous autres parents, qui n'avez pas tous les jours de nouvelles (forcément !), vous ne vivez pas dans l'angoisse ? Après tout, il est seul dans un environnement totalement inconnu et parfois dangereux.

Thierry a écrit:

150 km avec le vent de face, une montée de col à 2000 m, sept jours d'affilée sans voir un seul humain et puis une rencontre avec des nomades éleveurs de chèvres, de très beaux moments. Il est heureux.

Je comprends qu'il y ait des moments de bonheur intense.

Thierry a écrit:

L'angoisse, elle ne servirait à rien. Ni pour nous, ni pour Rémi si par malheur nous le lui faisions sentir. Disons que de toute façon, avec leurs activités sportives et celles qu'on mène aussi, Nat et moi, c'est un paramètre qu'on â appris à connaître.

Tout ce que tu expliques est extrêmement positif. J'avoue avoir été élevée d'une façon totalement différente et j'en garde des "séquelles" encore aujourd'hui. Il faut être très fort, dans sa tête, pour réagir comme vous le faites, tous les cinq.

Les différentes situations que tu narres, comme d'autres aventures que tu nous as déjà fait partager, sont toujours extrêmes. Tout le monde ne sait pas être ainsi et c'est super de pouvoir rester cool. Pour moi, ce serait l'angoisse et celle-ci est ingérable ! On peut se raisonner comme on veut, la frayeur demeure intacte, se décuple, parfois.

Je me souviens d'une situation, loin d'être similaire, mais toutes les aventures ne peuvent pas être aussi extrêmes. Il s'agissait du fils du mon ancien directeur. Ce dernier laissait beaucoup de libertés à ses enfants. C'est ainsi qu'à 19 ans, son fils a pris une année sabbatique et est parti avec son sac à dos dans les pays nordiques. Il n'y avait pas encore d'internet. Il était prévu qu'il donne régulièrement des nouvelles. Il avait travaillé pendant les vacances pour avoir de l'argent. Pour le reste, c'était système débrouille : auberges de jeunesse, nuits à la belle étoile, etc. Et puis, bien que ce soit l'anniversaire de l'un de ses parents (ce qu'il n'oubliait jamais), ça a été le grand silence... Je me souviens que le père, toujours confiant habituellement, était dans tous ses états : ce n'était pas normal et ils ne savaient plus quoi faire... Il l'imaginait dans un caniveau, tabassé par un voyou... Six semaines ont passé ainsi quand un colis (dans un sale état) est arrivé. Le jeune homme avait envoyé un cadeau d'anniversaire et avait placé une lettre dans le colis. Comme ce dernier avait dû passer par différents postes de douane, ça a mis le temps. Je t'assure que les larmes ont coulé quand le colis est arrivé !

Thierry a écrit:

Quand marine s'est retrouvé à Madagascar pendant le coup d'état, là, c'était plus compliqué parce que la nature n'avait rien à faire là-dedans. Et bien, elle s'en est sortie, cachée dans le coffre d'une bagnole pour arriver à l'aéroport.

Quelle horreur ! Je ne sais pas comment on tient (comme parents), quand un enfant est en danger...

Thierry a écrit:

En camping car, on rentrait dans les chemins perdus à la nuit, phares éteints, aucun bruit, jamais vus, jamais entendus, toujours prêts à repartir, les clés sur le contact, on leur expliquait, tout ce qu'on faisait, pour quelles raisons et depuis qu'ils sont tout petits. Ca a fait son chemin...

Vos formez une sacrée famille...

Bon, des nouvelles à midi. Rémi s'est fait agresser par deux gars bourrés en moto,ils lui ont foncé dessus et il est tombé. Il a sorti son couteau et il leur a foncé dessus en gueulant. Les deux gars ont pris peur et se sont enfuis. La roue arrière du vélo est cassée, un routier sympa l'a ramené dans une ville. Il va continuer à pied ou à cheval. Pas traumatisé pour autant. Il avait déjà vécu ça avec nous d'ailleurs, deux Allemands qui nous avaient agressé un soir et que j'avais fait s'enfuir à coups de pelle...Dans ce cas-là, il faut devenir fou et gueuler et si nécessaire rentrer dedans.

Thierry a écrit:

Dans une yourte Le même rangement que dans sa chambre

J'adore la yourte et la comparaison avec "le rangement dans sa chambre..."

La base du lit semble plus étroite que le matelas, mais qu'est-ce qu'on doit bien y dormir quand on a crapahuté toute la journée !

Juste un matelas posé par terre lui apparaissait comme un palais