Tranches de vie :

I-Champagne!


La mariée avait été émue aux larmes, au moment de l'échange des alliances.
La grosse pomme abritait les amours de ce couple depuis quelques années, c'en était que plus touchant.
Rien ne les obligeait à cette célébration, cette fête offerte, si ce n'est partager leur bonheur de s'aimer, la confiance en leurs projets.(ok, c'est devenu banal mais il est bon de se rappeler que tout le monde n'a pas ou n'a pas eu cette chance.)

Minuit, l'été, le repas riche, le champagne, les nombreux convives, l'attente de la première danse et de la pièce montée, poussèrent Ella à prendre l'air.
Sur la terrasse,autour d'une table, à se rafraîchir, un oncle (la légèreté de l'être incarnée malgré 70ans de déconvenues), une cousine (la quarantaine branchée jolie mais transitoirement célibataire), deux fils d'Ella, les yeux plongés dans ce qui devait être leur énième coupe, le sourire goguenard aux lèvres, enfin, jambes largement croisées, chaise basculée en arrière, un énorme cigare à la main, à la place du P.D.G. captant l'auditoire d'un flot abondant de paroles assurées, un neveu de 22 ans faisait son show.
Dans ses études de commerce, sans doute, avait-il appris la communication, Ella reconnaissait qu'à priori, dans le contexte, il semblait afficher d'excellentes prédispositions, les autres buvaient son discours d'un air amusé mais assenti.
Voix chaude et forte, physique agréable, éducation très bon chic, bon genre (beaucoup plus que ses deux cousins, ella le savait) il dévoilait dans la scène un goût prononcé pour le jeu d'acteur.
Il était parfait! Si parfait qu'Ella prit place dans le public, c'est à dire à leur table pour écouter à son tour.
Enfin.....momentanément car ce qu'elle entendit la fit réagir....assez rapidement

(à suivre)

Tu te mets à l'écriture, Stip ?

-II- One man show -

Ella prit donc la conversation ou plutôt le monologue en cours, et s'aligna sur l'assistance attentive.
Elle savait qu'une société vieillissante se faisait facilement complaisante avec la jeunesse séduisante, fût-ce au prix de certaines lâchetés.
Tout d'abord, elle fût subjuguée par son accent, il est vrai qu'elle ne le voyait qu'une ou deux fois par an.
Elle s'autorisa à lui dire:
- c'est dingue! Tu as un accent ou je rêve?
Toujours chaise basculée en arrière, jambes croisées à l'équerre, barreau de chaise à la main, il plissa les yeux d'un air entendu et satisfait, tout en lâchant:
-On me le dit souvent.....mon stage en Asie peut-être.....

Ella ne voyait pas comment 3 mois avaient pu conditionner à ce point l'élocution de ce jeune Dijonnais....mais il n'y avait pas que ça.
Elle se tût, de quoi parlait-il au juste?
La lippe de De Niro meneur d'homme, avec, ce curieux accent très marqué.
Elle vit le genre de personnage qu'il incarnait, malgré sa tignasse blonde, ce fût comme une évidence..... "un vieil affairiste Libanais" "un flambeur sur le retour pour club med de luxe" il tenait son personnage, il était palpable!
Etait-ce l'abus d'alcool qui le rendait si disert?
Le gros havane offert par le grand oncle qui lui donnait son inspiration?
La passivité de ses comparses qui lui donnait des ailes?
Les trois sans doute.
A peine interrompu il continua d'un ton docte :

-Tu comprends, il parait que les femmes aiment le pouvoir, alors tu comprends le gars qui a soixante-dix ans, quand des nanas de 25 ans viennent les chauffer.....ils ont faim, les mecs. Surtout que leur femmes sont vieilles et souvent moches, moi je comprends....ils ont faim (il y avait beaucoup de "comprends" , en tout cas lui était là pour montrer qu'il en était.....de ceux qui ont tout compris
)

Ella lui avoua sa ressemblance surprenante avec un vieil affairiste libanais en riant.
Ensuite, le champagne amoindrissant la vigilence, sans s'en rendre compte, elle commit une gaffe pour le tonton, en parlant de la sexualité approximative des septuagénaires et l'horreur que lui inspirait, à moins d'un amour hors-normes réciproque (non celui du pouvoir), l'idée d'un corps de 25 avec un de 70.

Puis comme l' expression de son neveu "ils ont faim" faisait écho à une émission de radio qu'elle venait d'entendre, où un invité comparait le désir sexuel à de l'anthropophagie, elle lui demanda, si ça ne le gênait pas cette tendance assumée qui consiste à reduire l'autre à un morceau de bidoche, juteux dans sa jeunesse, avarié dans la vieillesse.....du consommable ou du jetable.
Ella s'était levée, le neveu désapointé réiterra le couplet de la faim, repris par la cousine qui disait qu'elle avait faim elle aussi (entendez qu'elle n'avait pas de jules )
Quant au tonton, sans doute un peu froissé et ses rêveries un peu brisées, il plaisanta sur les féministes mal baisées.
Ella lui répondit qu'il était hors sujet puisqu'aujourd'hui, nombre des femmes riches et affranchies,très féministes jutement, rivalisaient en n'aimant que la chair fraîche et parlaient volontiers bas morceaux histoire de ne pas être de reste, on les appelait même "les cougars"!
Curieux.....d''ailleurs....se dit-elle, on disait quoi pour leurs équivalents masculins ,rien?
Son adorable crétin de fils aîné,pour se moquer renchérit par un:
-Non!Les féministes sont celles qui voudraient l'égalité!
Sur ce, très fier de sa provocation, il éclata d'un rire sonore et franc, Ella et les autres aussi.
La musique avait commencé, Ella les laissa et, juste avant de rentrer , elle aperçut le père du marié tout pensif seul sur une chaise de jardin, lui aussi avait dû avoir chaud.
Ella fit une halte auprès de lui.
Ils se connaissaient bien, ils avaient le même âge, l'un comme l'autre n'avaient jamais fait partie des ogres, la chair pour elle-même est triste, pensaient-ils.
-C'était trop mignon, l'émotion de la mariée lui dit-elle.
-oh oui! Il s'aiment! lui repondit-il, le regard tout attendri.
-Et l'amour est devenu tellement rare, il me semble, ça fait du bien, renchérit-elle.
-c'est vrai, acquiessa-t-il les yeux perdus dans le vague.....si peu d'amour....
N' étaient-ils plus que deux vieux sentimentaux d'un temps révolu?
(à suivre....)

Epilogue à venir.
Vous me dites si ça va Pour l'écriture
Vous me pardonnerez pour les fautes et les imprécisions, je corrige en me relisant...,pas de brouillon, donc j'édite et retouche en direct

stip a écrit:

Epilogue à venir.
Vous me dites si ça va Pour l'écriture
Vous me pardonnerez pour les fautes et les imprécisions, je corrige en me relisant...,pas de brouillon, donc j'édite et retouche en direct

Mais ma parole ! il existe un nid d'écrivains sur le site ! mais j'adore !

stip a écrit:

Epilogue à venir.
Vous me dites si ça va Pour l'écriture
Vous me pardonnerez pour les fautes et les imprécisions, je corrige en me relisant...,pas de brouillon, donc j'édite et retouche en direct

c'est très agréable a lire ,...merci et encore SVP

Rime a écrit:

stip a écrit:

Epilogue à venir.
Vous me dites si ça va Pour l'écriture
Vous me pardonnerez pour les fautes et les imprécisions, je corrige en me relisant...,pas de brouillon, donc j'édite et retouche en direct

Mais ma parole ! il existe un nid d'écrivains sur le site ! mais j'adore !

Oui, oui, il y en a qui cachent bien leur jeu... Je suis quand même surprise qu'on puisse écrire sans faire de brouillon !

Nelly a écrit:

Je suis quand même surprise qu'on puisse écrire sans faire de brouillon !

Je reconnais que ce n'est pas sérieux mais il ne s'agit que d'un amusement.
Je vais essayer d'utiliser la fonction "brouillon" du forum que j'avais oubliée (pas l'habitude) pour terminer, ça évitera les retouches.

-III- Le Danseur Anglais.

Ella avait retrouvé son homme là où elle le pensait.
Près du buffet en limite de la piste de danse, s'il avait la danse en horreur, en revanche il ne résistait pas aux patisseries et On venait d'y servir la pièce montée.....
Il lui en proposa.
-Je n'aime pas ça, ça colle aux dents, je suis claquée.....je crois que je vais prendre une bonne douche et puis me coucher, fit-elle.
-Moi aussi, répondit-il en se lèchant les doigts, c'est vachement bien d'avoir l'hôtel sur place.
Au moment d'échapper aux rythmes "dance" de plus en plus envahissants, ils furent harponnés par le parrain du marié.
Ce citoyen distingué et typique de la couronne britannique, la cinquantaine juvénile et spirituelle, curieux mélange de Hugh Grant et de Winston Churchill, avait tombé son queue de pie de circonstance, prêt à en découdre avec le dancefloor jusqu'au bout de la nuit.
Le plus sérieusement du monde, de son accent charmant, il leur expliqua qu'il avait pour habitude d'entretenir son corps grâce à la danse.
C'était parfaitement incongru et drôle, car entre autres raisons, à son allure peu sportive, on devinait bien qu'il en avait peu l'occasion.
Pour joindre le geste à la parole, leur interlocuteur tendit les deux mains vers Ella pour l'entraîner sur la piste.
Enfin la possibilité de faire une bonne action....pour ses pieds douloureux, en tout cas c'est sûr.
Elle lui demanda d'attendre deux secondes, et alla chercher la cousine affamée qui se trémoussait seule dans un coin, pour occuper le poste qui lui était proposé.

Au moment de s'échapper, ils coisèrent Mina, 13 ans, cherchant sa mère.
-Je lui ai trouvé un cavalier, elle est en train de danser, la rassura-t-elle.
-Un américain! (logique, ils étaient nombreux) Tu lui as trouvé un américain! S'enthousiasmait déjà la gamine.
-Non, il n'est qu'anglais, désolée.
-Et il a déjà une femme qui est en Angleterre, l'informa le grand cousin pour achever l'imagination de la petite....
Mina, espérait-elle, voir sa mère heureuse? moins sur son dos? ou quitter la côte d'azur pour la Californie qui nourrissait ses séries TV, en tout cas, l'adolescente parut déçue.
ils s'éclipsèrent, la nuit serait courte.



(à suivre.....)

Epilogue encore à venir.

stip a écrit:

Nelly a écrit:

Je suis quand même surprise qu'on puisse écrire sans faire de brouillon !

Je reconnais que ce n'est pas sérieux mais il ne s'agit que d'un amusement.
Je vais essayer d'utiliser la fonction "brouillon" du forum que j'avais oubliée (pas l'habitude) pour terminer, ça évitera les retouches.

Mais ce n'était pas une critique, simplement un constat étonné. En tous cas, pour un amusement, tu te débrouilles pas mal !

C'est bien calme, ici. Ne t'avise pas de t'esquiver avant d'avoir terminé ton récit, Stip !

Pour l'instant, soit je n'y comprends rien, soit tu l'as volontairement laissé ouvert, mais je n'ai pas encore saisi qui a épousé qui.

Nelly a écrit:

C'est bien calme, ici. Ne t'avise pas de t'esquiver avant d'avoir terminé ton récit, Stip !

Pour l'instant, soit je n'y comprends rien, soit tu l'as volontairement laissé ouvert, mais je n'ai pas encore saisi qui a épousé qui.

la suite, la suite ,la suite.............etc....... S.V.P

stip a écrit:

Pour Nelly

Le contexte, une soirée de mariage, une centaine de convives avec des représentants des deux familles de deux continents différents et des copains du jeune couple franco-américain.
Ella, une des tantes du marié,des membres de sa famille, et le parrain anglais du marié (uniquement des gens qu'ella connaissait déjà).
les mariés étant absorbés par leurs obligations.
L'épilogue se situera, dans la voiture d'Ella, sur la route du retour avec son homme et deux de ses enfants -22/24ans-(ceux qui avaient assister au sketch businessmanesque d'un de leurs cousins -22 ans- en compagnie du grand oncle septuagénaire et d'une grande cousine quadra élevant seule sa fille, mina 13 ans.
Bon....en y réfléchissant, j'ignore si tu vas y voir plus clair au final.

Si, si, c'est plus clair. Comme tu avais commencé par dire qu'il y avait mariage pour rassembler du monde et faire plaisir..., je me demandais s'il ne s'agissait pas d'un mariage entre deux personnes du 3ème âge qui rassemblaient une famille dispersée tous azimuts ! Merci de cet éclaircissement.