Les émeutes

Qu'est-ce que vous en pensez ?

Le scénario est classique et prévisible. La mort de ce jeune est scandaleuse.

Il ne faut pas exagérer l'ampleur des émeutes. En 2005, le maire de Clichy expliquait que, contrairement aux dires des médias, sa commune n'était pas en feu, les émeutes étant situées sur 6 km des 300 km de voiries de la commune.

Les émeutiers sont au mieux quelques centaines, dont certains ont 14 ans ou moins.

Pour autant que j'ai compris le film, le jeune, conduisant sans permis, a commis plusieurs infractions au code de la route. Le policier a tiré quand il a redémarré.

Au vu des dispositions de l'article L. 435-1 du code de la sécurité intérieure, il est possible que le policier ne soit pas jugé.

La peine de mort, même légale, pour un refus d'obtempérer, paraît injustifiée.

Ces émeutes ont un sens politique. Les émeutiers s'en prennent directement aux institutions avec lesquelles ils sont le plus en contact, écoles, mairies .....

Aucune politique de la ville ne résoudra le problème qui s'inscrit dans un contexte plus vaste. Il ya eu les violences des gilets jaunes, celles des manifestants contre les retraites, mais pas seulement.

Les émeutiers ne se sentent pas représentés par les partis, pas écoutés par les autorités, méprisés, et ils ont raison.

Au delà, on constate que les agriculteurs, les marins-pêcheurs, l'extrême droite, certains écologistes, n'hésitent pas à utiliser la violence.

La violence des agriculteurs, de l'extrême droite, ne se limite pas aux institutions mais s'étend aux personnes. Et pourtant le gouvernement ne parle pas de dissoudre certaines FDSEA.

Les réseaux sociaux aggravent ces phénomènes. La banalisation de l'usage des drogues, la désocialisation en cours aussi.

Les banlieues posent un problème particulier.

Le racisme social et institutionnel constitue une réalité. Il impacte travail, logement, éducation, rapports sociaux.

La police et la gendarmerie votent largement Front national, et c'est aussi un vote raciste. Les contrôles au faciès sont une réalité. Des réseaux sociaux diffusant des propos racistes banalisés, tenus par des policiers, ont été démantelés.

Je rappelle

En 1981, quand Mitterrand est venu au pouvoir, on a eu la marche des beurs, touche pas à mon pote. La revendication était l'intégration dans la République, dans le respect de ses principes. Au lieu de prendre le problème à bras le corps et de trouver des solutions, les socialistes ont essayé de l'instrumentaliser.

En 2005, 2 jeunes meurent électrocutés dans le transformateur où ils s'étaient réfugiés. Rien ne se passe.

En 2017, la loi est modifiée pour élargir le nombre de cas dans lesquels les policiers peuvent utiliser leurs armes à feu. Quoi que M. Darmanin en dise, le nombre de personnes tuées annuellement par les policiers augmente.

La police française est une des plus violentes d'Europe et cette violence pèse essentiellement sur les jeunes des banlieues. La doctrine de maintien de l'ordre mise en ouvre la privilégie. Les policiers sont instruits pour utiliser les armes dont ils disposent dans des conditions contraires aux règles normalement applicables, d'où morts, yeux et mains arrachées, etc.

Dans le cas des gilets jaunes, de mémoire, à l'origine, l'initiative des violences vient autant de la police que des manifestants.

Il est reproché aux parents de ne pas maîtriser, de mal éduquer les jeunes. Mais les moyens de la justice des mineurs et des services de protection des mineurs sont dérisoires. Dans les banlieues difficiles, un signalement put rester sans réponse pendant deux ans.

Je pourrais continuer longtemps.

Je répète, la société française est malade et le traitement doit être global.

Extrait de l'article L. 435-1 du code de la sécurité intérieure:

"Dans l'exercice de leurs fonctions et revêtus de leur uniforme ou des insignes extérieurs et apparents de leur qualité, les agents de la police nationale et les militaires de la gendarmerie nationale peuvent, outre les cas mentionnés à l'article L. 211-9, faire usage de leurs armes en cas d'absolue nécessité et de manière strictement proportionnée :

1° Lorsque des atteintes à la vie ou à l'intégrité physique sont portées contre eux ou contre autrui ou lorsque des personnes armées menacent leur vie ou leur intégrité physique ou celles d'autrui ;

3° Lorsque, immédiatement après deux sommations adressées à haute voix, ils ne peuvent contraindre à s'arrêter, autrement que par l'usage des armes, des personnes qui cherchent à échapper à leur garde ou à leurs investigations et qui sont susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d'autrui ;

4° Lorsqu'ils ne peuvent immobiliser, autrement que par l'usage des armes, des véhicules, embarcations ou autres moyens de transport, dont les conducteurs n'obtempèrent pas à l'ordre d'arrêt et dont les occupants sont susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d'autrui ;"

Morgan Kane a écrit:

3° Lorsque, immédiatement après deux sommations adressées à haute voix, ils ne peuvent contraindre à s'arrêter, autrement que par l'usage des armes, des personnes qui cherchent à échapper à leur garde ou à leurs investigations et qui sont susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d'autrui ;

Je suis d'accord avec tout ce que tu dis Morgan. la police est gangrénée de l'intérieur, et c'est une police destinée à défendre le pouvoir en place, et pas la population, d'où la rupture. Et c'est bien dommage.

Cet article m'interpelle par son incohérence : il dit que le policier a le droit de faire usage de son arme sur quelqu'un qui risque d'attenter à sa propre vie s'il n'arrive pas à l'arrêter.
Donc en gros pour éviter que quelqu'un se mette en danger, on a le droit de le tuer avant... ça n'a pas de sens !

Kitara a écrit:

Morgan Kane a écrit:

3° Lorsque, immédiatement après deux sommations adressées à haute voix, ils ne peuvent contraindre à s'arrêter, autrement que par l'usage des armes, des personnes qui cherchent à échapper à leur garde ou à leurs investigations et qui sont susceptibles de perpétrer, dans leur fuite, des atteintes à leur vie ou à leur intégrité physique ou à celles d'autrui ;

Je suis d'accord avec tout ce que tu dis Morgan. la police est gangrénée de l'intérieur, et c'est une police destinée à défendre le pouvoir en place, et pas la population, d'où la rupture. Et c'est bien dommage.

Cet article m'interpelle par son incohérence : il dit que le policier a le droit de faire usage de son arme sur quelqu'un qui risque d'attenter à sa propre vie s'il n'arrive pas à l'arrêter.
Donc en gros pour éviter que quelqu'un se mette en danger, on a le droit de le tuer avant... ça n'a pas de sens !

Je pense qu'il s'agit de la vie des policiers.

La police est gangrenée parce la société l'est !

Lol, oui, merci, j'avais paS compris !

Je crois plutôt que c'est la politique qui est gangrénée, et qui gangrène la police et la société...

J'ai du mal avec tout ce qui se passe, en ce moment.

Trouvez-vous normal que des jeunes de 12/14 ans soient dehors la nuit, déjà d'une manière générale, mais en plus par les temps qui courent ? Personnellement, auriez-vous laissé vos enfants participer à ce genre d'exactions ? Pour ma part, j'aurais interdit à mon fils de sortir en soirée tant que le calme n'est pas rétabli.

De plus, ils détruisent ce qui a été mis en place pour eux ou d'autres qui n'ont rien à voir avec tout cela : s'attaquent-on aux écoles, aux gymnases, aux mairies, etc. ? Des fêtes scolaires ont été annulées...

Est-il normal que des magasins se fassent dévaliser, que certains remplissent le coffre de leur voiture pour aller revendre ces objets volés au marché noir ?

S'attaque-t-on avec une voiture bélier en fonçant dans la maison d'un élu : une femme et deux petits enfants traumatisés !

Oui, nos politiques ont un certain nombre de responsabilités dans tout cela, mais les parents ne sont pas innocents ! Certains ne réussissent pas à "tenir" leurs enfants et attendent que l'école les éduque. Pourtant, à la moindre réprimande, ce sont les premiers à intervenir.

Bien entendu, les enfants ne sont pas censés être dehors la nuit, et les pillage qui ont eu lieu n'ont rien de légitime.

Pour ma part, le problème ne vient pas seulement "des" politiques, mais plutôt de "la" politique. Il y a des abandons qui sont systémiques, des choix sacrificiels qui sont partie du fonctionnement de la politique.

Pour ma part, c'est aussi ça qui crée une situation explosive. Il ne faut pas s'arrêter au premier degré, la situation est bien plus complexe que ce qu'on croit...

Oui la situation est complexe.

Avertissement: expliquer et comprendre ne signifie pas justifier.

1- Il ne faut pas exagérer les pillages et les destructions. Les villes et les quartiers ne sont pas à feu et à sang. Même en 2005, les émeutes étant plus généralisées et plus durables, le maire de Clichy soupirait en expliquant que sur les 350 km de voirie de sa commune, les destructions concernaient un secteur d'environ 5 km de long.

2 - Non il n'est pas normal qu'un jeune de 14 ans soit dehors à minuit. Il ne faut pas pour autant stigmatiser les parents qui font ce qu'ils peuvent. Ceci dit, pour un jeune de 14 ans aller mettre le feu à des poubelles et jouer aux gendarmes et aux voleurs, c'est une part de jeu. Des parents connus ont eu des enfants qui ont eu des problèmes judiciaires, dont MM. Zemmour et Dupont-Moretti, entre autres politiques. Je me limite à citer le cas de deux personnes ayant parlé sur le sujet. Il y en a d'autres, à droite et à gauche.

Quand une mère monoparentale fait des journées de 12 heures, transports compris, pour remplir le frigo, elle a des excuses pour ne pas pouvoir pister ses gamins et manquer d'autorité.

Quand une famille demande une mesure d'éducative et que le juge met deux ans pour se saisir du dossier, parce qu'il est submergé, et qu'il faut encore deux ans pour que la mesure ordonnée soit mise en place, la famille n'est pas seule responsable.

3 - Il ne faut pas faire un amalgame de tous les jeunes. Certains sont réellement en colère et veulent faire payer l'état, la société, d'autres pillent pour piller, ou parce qu'ils sont pauvres. Celui qui vole du lait et du pain dans un super marché n'est pas le même que celui qui attaque un magasin d'électronique.

4- Il faut intégrer le rôle de la grande criminalité qui utilise ce qui se passe comme prétexte. L'attaque contre la famille de l'Haye-les-Roses ne relève pas des émeutiers. Mais ce maire est très en pointe contre le traffic  de drogue. La grande criminalité, liée au trafic de drogue exerce sont emprise. elle utilise des gamins de 13/114 ans comme guetteurs ou transporteurs.

5- La droite et l'extrême droite hurlent au scandale devant les milliards déversés sur les quartiers en avançant des chiffres inexacts.

Le premier plan 2005-2009 a coûté de 12, 757 à 16, 257 milliards d'euros. Ce coût a largement été pris en charge par le 1% logement, c'est à dire la participation des employeurs à l'effort de construction.

Et pourtant, la dotation annuelle de l'Etat par habitant est inférieure à la moyenne nationale pour la Seine Saint Denis.

6- Le plan 2005-2009 a eu des effets positifs, ceux-ci se sont estompés avec le temps.

Cela fait des mois, pour ne pas dire des années, que les maires, les personnes présentes sur le terrain alertent les services centraux, les ministres, le président sur la situation, en vain.

M. Borloo a déposé un nouveau rapport, établi à la demande du président, qui a été publiquement jeté à la poubelle.

Je donne un extrait d'un article du Monde:

"M. Macron a disqualifié l’auteur – qu’il avait pourtant choisi –, le contenu – qu’il avait pourtant réclamé – et la démarche – à laquelle il avait pourtant souscrit. Balayant au passage le travail de « co-construction » mené par plusieurs centaines d’élus et d’associatifs pendant six mois, à sa demande, pour faire émerger les meilleures idées du terrain et alimenter le rapport Borloo."


https://www.lemonde.fr/societe/article/2018/05/30/macron-borloo-et-les-banlieues-histoire-d-un-revirement_5306700_3224.html

7- Il faut admettre que si tous les policiers ne sont pas racistes et violents, trop le sont, que les contrôles répétés, humiliants, sur critères raciaux sont inadmissibles, que certains policiers sont capables de faire des faux en écritures publiques, que d'autres créent des réseaux privés pour échanger injures raciales et autres, etc.

Il faut admettre que le niveau de recrutement baisse et que la formation est insuffisante.

Il faut accepter l'idée d'un contrôle externe à la police, indépendant et efficace.

ll faut repenser les relations police-population.

l faut casser les discriminations spatiales en imposant réellement aux communes un taux de 25 % de logements sociaux, et en vérifiant les critères d'attribution.

8 - Enfin, il faut  admettre que l'état des banlieues constitue un des symptômes de l'état de la société française dans son ensemble.

D'accord avec tout ça.

De plus, il est beaucoup question de l'argent que va couter les destructions : il ne faut pas oublier que même si ça va couter, cela va aussi donner du boulot et entrainer un rebond de l'économe, comme par exemple après une guerre. Donc une partie de l'argent investi pour l'état rentrera dans les caisses par un autre biais. Peu de gens y pensent.

Pour ma part, j'aimerais qu'on sache vraiment ce qui c'est passé, afin d'éviter les supputations. On dirait en ce moment que les gens se sentent obligés à choisir un camp. Pour ma part, je crois qu'il faut garder de l'objectivité, et c'est pour cette raison que le résultat de l'enquête de police m'intéresse.
J'espère qu'on saura la vérité, ce n'est pas sur à 100% et surement que ça ne le sera jamais.

Honnêtement, si la version des jeunes est corroborée par l'enregistrement vidéo, il ya de quoi craindre :

- coups de crosses

- le policier voisin : " Mets lui une balle dans la tête ! "

J'aurai peur .....

Nous avons eut le cas dernièrement chez nous une bagarre entre deux jeunes d'une vingtaine ,un bon petit Belge et un Arabe quand la police est arrivée elle a arreté l'Arabe ,sans meme se poser la question "qui est agressé?
alors que c'était deux bons petits Belges qui avait agressé et provoqué l'Arabe . si des témoins n'avaient pas étés là ,ils s'emmenaient le gamin sans autre explications?
Mon Louka était l'un des témoins et n'aurait pas laissé faire!

Interpellée à Nanterre le jour de la marche pour Nahel, une jeune femme de 21 ans s’est retrouvée accusée par un policier de lui avoir asséné des « coups de poing ». Grâce à une vidéo sur les réseaux sociaux, son avocate a obtenu que le tribunal requalifie ces prétendues « violences » en « rébellion ».

Céline Martelet et Alexandre Rito

7 juillet 2023 à 09h21


Àl’origine de la plainte d’Ines*, il y a une vidéo de 42 secondes qui a fait le tour des réseaux sociaux. Sur les images enregistrées le 29 juin à Nanterre (Hauts-de-Seine), on la voit jeter une canette de soda en direction de deux policiers, sans les toucher. La jeune femme porte un voile blanc que les forces de l’ordre tentent de lui arracher. Mais dans le procès-verbal d’interpellation, Ines est accusée d’avoir frappé un policier.

Cette jeune femme, Mediapart l’a retrouvée par hasard samedi 1er juillet, jugée en comparution immédiate au tribunal de Nanterre, pour « violences volontaires sur personnes dépositaires de l’autorité publique ». Ce qui lui a permis d’éviter une peine de prison, c’est la vidéo : face aux images diffusées par l’avocate, les faits ont été requalifiés en simple « rébellion ».

Et d’après nos informations, Me Shanna Benhamou a déposé plainte, mercredi 5 juillet, pour « faux en écriture publique par une personne dépositaire de l’autorité publique », contre le policier à l’origine du procès-verbal.

Des exemples comme ça, il y en a à la pelle... et pourtant, la réponse politique sécuritaire et souvent raciste est de plus en plus suivie par la population. Parfois j'ai l'impression que les gens sont aveugles...

Je ne dis pas que les personnes racisées sont des anges, mais je crois qu'on a tendance à faire vraiment 2 poids 2 mesures, et ça, ça entraine encore plus de délinquance...