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 Nietzsche - citations et contre-citations

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MessageSujet: Friedrich Nietzsche   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeSam 3 Mai - 14:10

Comme je suis un vagabond de l'écriture, voici une suite de participations au sujet "Friedrich Nietzsche" sur le forum d'Evene

Pour que votre regard soit objectif si le sujet vous intéresse, allez également le lire dans son contexte.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeSam 3 Mai - 14:10

Participation au sujet "Friedrich Nietzsche" sur le forum d'Evene
Message de Alan Shore, le 28 Avril 2008 à 06h00

Nietzsche ou le triomphe de l'individualisme

Nietzsche, philosophe du "moi, je" aurait été le plus grand philosophe si l'être humain avait été immortel, car alors le rapport de force aurait eu une raison d'être.

L'homme est un animal grégaire dont l'existence est due aux autres. La vie prend son sens dans le concept de la famille, et de groupe en groupe plus grand, elle s'étend à toute l'humanité dans une alliance suprême qui n'oublie aucun individu aussi faible soit-il, parce que tout être humain apporte à l'alliance ce qu'il est capable de lui apporté.

Nietzsche a oublié qu'il est né nu, qu'on l'a vêtu, nourri, éduqué. Nietzsche croit qu'il est né de lui-même. Nietzsche est le philosophe de la prédation puisqu'il nie sa filiation humaine. Face à la souffrance, il s'est refermé sur lui-même. Il a choisi la facilité dans ce que je pourrais résumer dans un "je nie que l'on m'ait aidé, donc je n'aide que moi-même". Son "ce qui ne me tue pas, me rend plus fort", c'est la pensée du prédateur qui, au delà de la justification de sa propre défense, prépare sa prédation.

Son mépris pour le "troupeau" dont il est pourtant issu n'a d'égal que son narcissisme exacerbé. Il fait partie de ces enfants indignes qui abandonnent leurs parents (la famille humaine) par facilité.

Nietzsche est mort et le surhomme qu'il croyait être aussi. Nietzsche a été un feu de paille qui s'est éloigné du brasier de l'humanité. Ce sont les faibles qui se reconnaissent en lui. Ceux dont l'existence est inutile aux autres. Les lâches qui veulent prendre sans jamais rien donner.

Le surhomme, ce n'est pas en soi-même qu'il faut le chercher, c'est dans l'humanité, et dans la chaîne des générations qui l'a construise. L'humanité a une potentialité d'immortalité, mais ce sont les nietzschéens qui peuvent réduire cette immortalité à néant.

L'alliance est la solution pour l'humanité, parce qu'elle est à l'image de la famille où chacun se doit d'être solidaire des plus faibles, comme les parents doivent aider les enfants, et les enfants, devenus adultes, aider leurs parents devenus vieux.

Le rôle de l'individu n'est pas de se soustraire du troupeau, mais d'être un exemple pour le troupeau. Nietzsche n'était qu'un exemple pour lui-même.

L'alliance est une construction permanente, le rapport de force est une destruction permanente.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeSam 3 Mai - 14:11

Participation au sujet "Friedrich Nietzsche" sur le forum d'Evene
Message de Alan Shore, le 2 Mai 2008 à 15h32

la forme, le fond ... et la motivation

Ma lecture de Nietzsche est conforme à ce que propose Nietzsche. Que nous dit-il en somme ?

"Sois toi-même, sans faiblesse, logiquement et jusqu'au bout".

Sa vie, elle-même, témoigne de ce jusqu'au-boutisme qui va jusqu'à la déraison et même la trahison. Que penser d'un être dont l'incohérence porte ses amis (Schopenhauer, Wagner) aux nues, pour ensuite les critiquer de manière acerbe lorsqu'il se rend compte qu'ils ne peuvent adhérer à ses idées extrêmes ?

Propose-t-il quelque chose de nouveau ? Même pas, ce qu'il propose c'est de modifier la table des valeurs de l'époque par les siennes. Mais cette table des valeurs n'est en rien différente de l'instinct de domination primaire qu'il imagine volontiers chez l'autre mais qu'il est incapable de percevoir dans son propre système.

Il n'a que du mépris pour la médiocrité de la foule. Il la voit comme une scorie du système en place. Propose-t-il de l'éduquer ? Même pas, il propose de l'asservir en éduquant des à la sur-humanité de nouveaux maîtres capable de le faire.

Il y a un peuple d'esclaves dont on ne peut rien faire d'autre, et la race des sur-hommes qui doit remplacer les esclaves à terme. Je vais vous dire, mon cher Mbk, ce que j'en pense. Nietzsche propose exactement ce que font tout les êtres imbu de leur personne, tout les dictateurs opportunistes depuis la nuit des temps. Seulement lui se prend carrément pour Dieu.

En fait, devant l'énormité de la tâche qui doit prendre en compte l'humanité entière, Nietzsche propose ni plus ni moins que d'ignorer le problème, et le remplacement de ceux qui ne méritent pas son attention, par, osons l'expression, une race des seigneurs. Un nouveau féodalisme.

Il n'est pas étonnant que ceux qui se sont inspirés de Nietzsche :

- J. A. Gobineau, pour ne pas le citer, se soit laisser à élaborer sa théorie du racisme.

- Houston Stewart Chamberlain qui propagea l'idée du pangermanisme qui a conduit à ce que l'on sait de sinistre mémoire.

Nietzsche, ce n'est que l'opportunisme millénaire, le cerveau reptilien qui se justifie. "Ainsi parlait Zarathoustra", ne s'adresse pas à l'humanité, mais à ceux qui veulent l'asservir. Nietzsche n'est pas un regard généreux, c'est un regard méprisant. Le regard des lâches qui ne reculent devant aucun moyen pour arriver à leurs fins.

Bien comprise, telle que l'a pensé Nietzsche, il n'y a pas pire citation que "Ce qui ne me tue pas, me rend plus fort".

Défendez donc cet individu en développant ses thèses ... "sans faiblesse, logiquement et jusqu'au bout" et voyons où vous allez arriver.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeSam 3 Mai - 14:12

Participation au sujet "Friedrich Nietzsche" sur le forum d'Evene
Message de Alan Shore, le 3 Mai 2008 à 13h14

Du sens de la responsabilité envers autrui

Ce que propose Nietzsche n'est pas l'élévation de l'humanité en vue de l'alliance, mais l'élévation de l'homme à son profit personnel ou l'humanité est perçue comme l'ennemi. Un ennemi veule.

C'est une incohérence puisque l'homme est inclus dans l'humanité. Nietzsche veut s'en dissocier. C'est une aberration parce que l'humanité est une réalité au même titre que l'univers dans lequel il est inclus. On ne peut énergétiquement parlant admettre la dissociation de l'alliance. Voilà ce qui est aberrant.

Ce que propose Nietzche est un élitisme basé sur l'individualisation en opposition à une socialisation. Nietzsche est-il un interlocuteur de bonne foi ou de bonne volonté ? Non, parce qu'il commet l'erreur de tout les philosophes de l'absolu.

Effectivement, la philosophie est une dynamique, et justement, c'est une danse qui ne peut se danser tout seul. Donc, si il faut promouvoir l'élévation de l'individu, ce n'est pas dans le but de lui assigner son miroir comme interlocuteur, mais toute l'humanité dont l'individu ne peut se dissocier, et dont il doit également porter les victoires et les défaites, les bontés et les malfaisances.

La "samouraïsation de l'individu" (c'est en résumé ainsi que je vois ce que propose Nietzsche) présente deux faces contraires, et je ne suis vraiment pas convaincu que Nietzche n'ait pas été happé par le "côté obscure de la force" Smile

La rupture avec ses amis est la marque même de son intransigeance, voire de sa rigidité intellectuelle. Comme beaucoup de philosophes, il a été happé dans son système et étant incapable de relativiser, il est tomber dans la pensée absolue et dans le radicalisme.

Je ne rejette pas Nietzche parce que je nie l'individu ou ses théories, je le rejette parce qu'il est un philosophe dangereux, et que la fréquentation de nombreux nietzschéens dans bien des forums philosophiques m'a permis de comprendre que la fascination qu'il engendre porte bien plus souvent vers le pire que le meilleur.

Je pense également que Nietzsche aurait été meilleur philosophe s'il avait fait une psychanalyse afin de résoudre ses contradictions. Il a voulu rejeter ses propres carences et ses propres défauts en les rejetant sur la race des sous-hommes pour mieux s'en dissocier. C'est ainsi que font les hommes, et Nietzsche n'est pas différent des autres en la matière. Il a fait une caricature de l'homme, mais c'est en lui qu'il est allé la chercher. Passant de la croyance extrême à l'incroyance extrême, il est incapable de nuance. J'ignore quelles étaient les caractéristiques de la maladie mentale dans laquelle il a sombré définitivement, mais nul doute que cette maladie a exacerbé sa pensée à la fois de manière positive, mais également de manière irréaliste.

L'individu, de sa naissance à sa mort, est inscrit dans une progression de ses moyens et dans une déchéance de ceux-ci. Nietzsche oublie le fait social qui lui assure le moyen de progresser et qui lui assure la protection à sa déchéance. Sa théorie est basée sur l'adulte aboutit capable de rejeter la société comme s'il possédait l'immortalité. Nietzsche a construit un rêve, mais un rêve irréel, par définition. Ce n'est même pas une utopie, puisqu'une utopie est une potentialité réalisable malgré les nombreux facteurs qui s'opposent à sa réalisation. C'est une chimère irréalisable, parce qu'elle est hors de la réalité de l'homme.

Nous avons tous la tentation nietzchéenne, parce que nous avons tous une conscience unique qui fait tourner la réalité autour d'elle. De la même manière que l'héliocentrisme a changé notre perception cosmologique, il faut remettre l'individu à sa place dans la société. L'individu est une cellule du corps social, et le corps social n'est pas construit autour d'une seule cellule. L'autonomie de l'individu doit être cohérente avec sa place dans le corps social. Aucun individu n'est indispensable puisque mortel. C'est le corps social qui a une potentialité d'immortalité.

La vitalité du corps social dépend de la vitalité de chaque individu. Il y a une symbiose entre l'individu et le corps social, mais le vrai sens de la vie, c'est de favoriser la vie et ses équilibres. De la même manière que l'évolution a favorisé la multiplicité des formes de la vie, l'humanité n'en est qu'une forme, et son succès dépend de sa capacité à se réformer continuellement dans la recherche d'un équilibre qui sera toujours précaire tant que l'individu sera incapable d'acquérir une vision globale extérieure à lui-même.

Bien entendu, rien ne nous empêche de penser : "Après moi, les mouches". C'est un choix. La véritable liberté, c'est le choix responsable. Sans cette touche de responsabilité, la liberté ne porte aucune valeur.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeDim 4 Mai - 7:50

Participation au sujet "Friedrich Nietzsche" sur le forum d'Evene
Message de Alan Shore, le 4 Mai 2008 à 9h40

La masturbation n'est pas la reproduction

Soit repositionnons.

La lecture de Nietzsche plaira à celui qui est en rupture de ban avec la société. Il n'est pas politiquement correct, il est politiquement infect-correct. Entre les deux, il y a de la marge.

Philosophiquement, on peut chercher une table qui afficherait de nouvelles valeurs. Cherchez bien. Il y a juste une nouvelle forme, mais pas de nouveau fond. Le maître méprise et asservit toujours l'esclave en flattant son ego : "Si tu ne veux pas être un esclave, sois un futur nouveau maître. En attendant, fais ce que je te dis".

Il n'est pas nécessaire de chercher midi à quatorze, et encore moins chez Platon des justifications fumeuses propres à perdre le péquin de base. L'Église a fait pareil en sortant son principe de la Sainte Trinité pour tenter de faire passer le Dieu créateur pour le Dieu créé tout en confusionnant le tout avec une sauce à l'Esprit Saint. Ce qui se conçoit bien s'énonce clairement, si la philosophie de Nietzsche est incompréhensible, alors elle restera incompréhensible, sauf à ceux qui "croient" comprendre comme on rentre en religion.

Soit on appartient à l'espèce humaine, soit on y appartient pas. On peut tenter de s'en dissocier, mais le corps nous rappelle vite à l'ordre en nous resoumettant aux contingences humaines. Tout le monde peut se défaire des idées du maître, encore faut-il proposer de nouvelles idées. De tout temps, le savoir a été tributaire de l'étude, et la constance dans l'effort a toujours été encouragée. Reste a trouver un sens à l'effort pour un être inéluctablement mortel. Sans être bouddhiste, je préfère Bouddha à Nietzsche, c'est un sens qui est au moins intégré dans l'univers et où l'humanité n'est pas niée.

Contester l'existence de Dieu ? Dieu étant créateur de tout ce qui est, il ne peut être ce qu'il crée. Il s'ensuit que toute assimilation à une réalité quelconque même au concept d'existence est un morphisme. Ce n'est pas nouveau, Saint Augustin dans ses "attributs de Dieu" arrive au même résultat, même s'il l'esquive.

Dieu est simplement "l'absolu" inaccessible à l'homme, puisque l'homme est inscrit dans le temps, donc dans le changement, et qui dit changement dit non-absolu. Dieu étant l'absolu sous toute ses formes, il est probablement le seul concept inexprimable et la recherche non-avouée des philosophes, à travers leur recherche de la "brique" universelle.

Contester l'âme immortelle ? Si un homme non-né ne possède pas une âme, il n'y a aucune raison qu'un homme né possède un attribut qui ne serait tout au plus que la réponse à la peur de son retour au néant. Faut-il craindre le néant ? Aucun homme n'en est sorti traumatisé. L'homme est une réalité composée, un conglomérat de matière et/ou un maelström d'énergie. À quel niveau de réalité de l'homme l'âme serait-elle "attachée" ? Il est évident que l'on aimerait que cela soit à la conscience. Bien pratique pour rassurer nos consciences tremblantes.

Contester la liberté ? La liberté ne peut s'opposer qu'aux contraintes faibles. C'est une victoire facile dont ne peut s'enorgueillir que celui qui ignore la somme de ses enfermements. Nous sommes la somme de l'information acquise, nous sommes donc conditionné par elle, tant dans nos pensées que dans nos actes. Il n'y a donc aucune liberté puisque notre désir de liberté est encore une soumission qu'on lui fait.

Et malgré cela, la contingence humaine est une réalité, même si elle n'est qu'une apparence de réalité, un niveau de cohérence, parmi d'autres. On fait avec ou on la quitte. Allez-vous proposez de construire des suicidariums pour éliminer la souffrance, la misère, et le crétinisme ? D'autres y ont pensé et même de manière plus radical encore. Vous me pardonnerai d'aimer justement l'être humain pour ses fragilités. Je n'ai pas envie de l'habiller du costume de Superman. Je préfère l'aider à traverser sans nier la réalité de l'horreur de la circulation. Je ne suis pas de ceux qui pleurent sur des images qui sont fabriquées pour me faire pleurer, mais qui change de trottoir quand la misère se présente à eux. Je ne veux pas m'enfermer dans ma propre citadelle de force et m'encaparaçonner d'indifférence pour être "plus fier" de moi. Je constate les échecs, et je constate qu'ils sont favorisés par un individualisme qui marche sur la pointe des pieds pour éviter la merde qui n'est pas sienne.

Il est facile d'être visionnaire, il est moins aisé de trouver des solutions autre que radicales ou que de détourner le regard. On peut aimer la philosophie spéculative, mais jusqu'à preuve du contraire, pour penser, il faut manger. Le rêve ne nourrit pas encore son homme et l'âme encore moins.

Je suis un humaniste et un pragmatique. Je ne cherche pas à fuir la réalité qui m'est imposée, et je cherche moins encore, par facilité, à quitter le bateau qui coule parce que je suis lié au sort de l'humanité. C'est un choix que ne font pas les nietzschéens, en tout cas ceux que j'ai rencontré.

Je ne conteste ni la force ni la construction de soi. Je conteste sa finalité. Je conteste la perte d'énergie du rapport de force, par rapport au gain d'énergie que produit l'alliance. Vous êtes dans la formation d'adulte donc vous faites dans l'alliance. Donc si nos chemins sont parallèles, soit c'est vous qui avez une lecture faussée de Nietzsche, soit c'est moi. Si j'en juge par les nietzschéens que j'ai croisés, et ils furent nombreux, on y trouve pas beaucoup d'humanistes, mais beaucoup d'opportunistes. Il n'est pas étonnant que Nietzsche soit beaucoup cité, tout nous pousse à l'individualisme et certainement les médias. La pensée correcte est devenue une tare, parce que l'on a fait de la pensée incorrecte une vertu. On apprend aux gens à accepter l'inacceptable, et le rire n'est plus un rire généreux qui s'offre à l'autre pour le faire participer à la fête, mais un rire qui l'enfonce et le tue, tout comme dans les jeux du cirque, pour mieux s'en dissocier.

Je ne pousse pas à la division de l'humanité par la différence, je veux son alliance dans l'acceptation et même la reconnaissance de la différence. La vie n'est pas un "sauve qui peut" où l'individu met son pince-nez et ses œillères pour ne pas sentir ou voir l'escalier de cadavres qu'il doit gravir pour atteindre le sommet de son art.

L'être humain n'a pas à choisir entre le statut de victime ou celui de prédateur. Dans l'humanisme, l'individu n'est pas rejeté, mais c'est une vision à très long terme. Dans Nietzsche, la vision de l'humanité est telle et sans espoir, que l'on se réfugie dans une vie individuelle qui est stérile pour l'humanité et qui handicape les générations futures. Moi, je ne veux pas être plus fort pour moi-même, mais pour les autres. Et les autres, c'est d'abord ma famille, puis d'extension en extension, l'humanité entière. Je ne suis pas un cannibale.

Ceci dit, ne prenez pas mon laïus pour une agression. C'est tout le contraire. Sinon, je ne serais pas cohérent.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeDim 4 Mai - 8:39

Alan Shore a écrit:

L'être humain n'a pas à choisir entre le statut de victime ou celui de prédateur. .

Pourtant toute l'histoire de l'humanité indique le contraire!
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeDim 4 Mai - 9:00

Alan Shore a écrit:
Je ne suis pas un cannibale.


D'autres sont prêts à l'être pour toi.
En un mot comme en cent, je sais que tu prônes la raison, mais l'humanité est-elle raisonnable?
Quelles seraient les conditions pour ce faire, pour une prise de conscience universelle?
Telle que je perçois l'humanité, j'ai bien peur qu'elle ne réalise la nécessité de "l'alliance" qu'une fois menacée par un danger global extérieur à sa propre volonté.
Entre lucidité et espérance, entre le désir de secourir et celui de respecter le droit aux différences, entre le statut de victime ou de bourreau, le refus d'être exploiteur ou exploité, le désir d'éduquer et celui de tolèrer, il est bien étroit le chemin, une vrai corde raide!
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeDim 4 Mai - 15:29

Participation au sujet "Friedrich Nietzsche" sur le forum d'Evene
Message de Alan Shore, le 4 mai 2008 à 17:08

Conclusions ?

Vous savez Mbk, il n'est pas nécessaire de m'asticoter pour que je me dévoile. Cela fait partie de ce que je considère comme une qualité d'être lisible et dans ce l'on livre de se dévoiler. Je n'ai jamais considéré la rencontre comme un jeu d'échec. Il faut bien être nietzschéen, jésuite, ou wahhabite pour considérer l'autre comme un ennemi potentiel. Cela mène à la paranoïa, mais cela fait partie de la formation, j'imagine.

Vous savez, ce que j'espère, c'est que ceux qui nous lirons entrevoient le doute dans leur esprit quand la "pensée correcte nietzschéenne" leur sera livrée.

J'ai bien aimé également votre projection sur ma propension à jeter les gens dans des cases. Quelles sont les cases dans lesquelles vous m'avez mis ? ;-)

Tirer la « substantifique moelle » des philosophes, c'est acquérir l'information, ce n'est pas s'y enfermer, sinon on ne peut plus découvrir que des vérités adjacentes à celle-ci. C'est ce que je reproche à Nietzsche. Son système (parce qu'il y a système) est un enfermement et une restriction de la réalité.

Suis-je un donneur de leçon ? C'est tout ce que je déteste, même si c'est effectivement l'image qui est souvent perçue. Je ne suis pas responsable du sirop que l'on rajoute à la boisson offerte. Le sirop est dans la tête de l'autre. Que je sois expansif, mais certainement, et même redondant. Ce sont les défauts de mes qualités et je conçois que la forme de mon propos saoule, mais le fond ne cache pas une motivation d'arrière plan. Je livre tout et j'en assume les conséquences.

Je n'ai jamais fais de plan de batailles parce que ceux qui voient dans mes propos une guerre la porte en eux.

Je crois que ce qui plaît en Nietzsche et ce qui en fait son succès, c'est qu'il permet à chacun de justifier ses petites et ses grandes hypocrisies. Et plus il est lu et plus son autorité grandit et aveugle.

Si la famille explose, c'est peut-être parce qu'à l'autorité des plus expérimentés, c'est substitué l'autorité des médias, et aujourd'hui d'Internet. L'information ne suit plus un chemin collectif, mais un chemin individuel. À l'argument du plus expérimenté, on peut opposer celui d'un plus expérimenté encore. L'information est une bombe lorsqu'elle atteint un cerveau sans préparation. Nietzsche est une de ses bombes.

Je n'ai pas considéré la philosophie comme une masturbation, mais la retraite des individus dans leur fort intérieur. C'est pour cela que dans ce titre vous trouviez également la reproduction pour laquelle rien ne vaut de trouver un partenaire. La reproduction, l'évolution la bien compris, est l'acte qui associe, et mieux encore sur le long terme. Voilà pourquoi la famille est la meilleure preuve que l'alliance du plus faible et du plus fort est et reste la base fondamentale de toute relation qui se veut énergétiquement valide.

Bien entendu, cela suppose l'alliance totale de toute l'humanité, car autrement si c'est pour voir des alliances s'affronter, on n'a rien résolu. Toutefois, la potentialité qu'elle soit un jour une réalité est proche du zéro, et ça je ne le nie pas. Ce n'est pas pour cela que j'abandonne et que je vais me réfugier dans la quête d'un autre système de pensé qui nie la simple équité et la dignité l'être humain pour le remettre dans le rapport de force dont l'intelligence avait pour but de l'en faire sortir. Les opportunistes affirmeront que l'intelligence avait un but contraire, mais alors, comme le dirait Nietzsche "Sois toi-même, sans faiblesse, logiquement et jusqu'au bout". Et l'homme retournera à l'animalité d'où il était sorti. La finalité de l'intelligence est un choix, et c'est de ce choix que dépend le sort de l'humanité. C'est d'elle que la grandeur de l'homme peut s'affirmer, c'est elle également qui peut en faire le "meilleur" prédateur, et cannibale de surcroît.

Ce n'est pas pour moi que j'écris, mais pour les autres, et à travers les autres, mes propres enfants que l'ignorance de ma jeunesse et mon manque d'expérience à jeté dans la vie. On a le sens de ses responsabilités ou on ne l'a pas. Vous pouvez rire maintenant. Je sais, la naïveté et l'intégrité fais toujours rire les prédateurs ou ceux qui se prennent pour des surhommes.

Je crois qu'on a fait le tour de la question, à moins que vous puissiez argumenter sur la profonde générosité de Nietzsche et l'avenir radieux qu'il propose à l'humanité. Mais soyez sans faiblesse (soyez fort), logiquement (rationnellement ?), et jusqu'au bout (affichez-vous).

Vous savez où me trouver.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeDim 4 Mai - 16:11

stip a écrit:
Alan Shore a écrit:

L'être humain n'a pas à choisir entre le statut de victime ou celui de prédateur. .

Pourtant toute l'histoire de l'humanité indique le contraire!

C'est exact, je ne le nie pas, cependant dans ce charnier il y a eu quelques grands naïfs qui ont proposés d'utiliser l'intelligence à un autre usage que la prédation.

stip a écrit:
Alan Shore a écrit:
Je ne suis pas un cannibale.

D'autres sont prêts à l'être pour toi.
En un mot comme en cent, je sais que tu prônes la raison, mais l'humanité est-elle raisonnable?

Elle n'est pas raisonnable parce qu'on ne lui a pas enseigné le bon usage de la raison.

stip a écrit:
Quelles seraient les conditions pour ce faire, pour une prise de conscience universelle?

Un enseignement de qualité dont aucun enfant ne pourrait sortir "indemne". Pour moi, ce n'est pas le point de croissance économique qui est important, mais le point de croissance éducatif. Si ce n'est pas une évidence, il faut alors proposer la stérilisation afin d'aboutir à l'extinction de l'espèce.

stip a écrit:
Telle que je perçois l'humanité, j'ai bien peur qu'elle ne réalise la nécessité de "l'alliance" qu'une fois menacée par un danger global extérieur à sa propre volonté.

Tu as probablement déjà entendu cette expression : "Ha les jeunes !! Il leur faudrait une bonne guerre". Les générations passent, et les leçons de l'histoire s'oublient. Je ne suis pas convaincu que la jeunesse ne considère pas les horreurs de la dernière guerre que comme "un détail de l'histoire". Ce qui n'est pas vécu, n'a pas de réalité. Cependant, moi non plus je ne l'ai pas vécu. Alors pourquoi est-ce que je me sens concerné ? Peut-être qu'ils perçoivent la violence comme une virtualité, un jeu vidéo, une dimension abstraite.

Je regardais "Shooting Dogs" qui relatait un épisode du massacre au Rwanda. Il n'y a rien à faire, dans mon esprit, derrière les images se profilait la réalité de ce massacre, et les corps anonymes devenaient ceux de ma propre famille, ceux de mes amis et de mes connaissances. Je sentais aussi la haîne des assassins. Comme si elle était mienne. Peut-être suis-je trop sensible ? Un inadapté, sans doute. Dois-je pour autant me taire ? Mon Dieu (expression pratique), je préfère encore passer pour un imbécile aux yeux des autres.

stip a écrit:
Entre lucidité et espérance, entre le désir de secourir et celui de respecter le droit aux différences, entre le statut de victime ou de bourreau, le refus d'être exploiteur ou exploité, le désir d'éduquer et celui de tolèrer, il est bien étroit le chemin, une vrai corde raide!

Tu as tout à fait raison, la potentialité d'un échec est vraisemblable, c'est le contraire qui serait étonnant. Mais doit on perdre toute dignité, sombrer dans un pessimisme qui n'appelle que le suicide ? Parfois j'ai la tentation de la fermer, puis je regarde ma fille, et je retourne à mon clavier.

Je me dis que même si je n'ai pu convaincre qu'une seule personne, j'aurai passer le témoin que d'autres mon transmis.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeDim 4 Mai - 23:31

Désolé, mais j'aime répondre point par point, et le forum d'Evene, tout aussi intéressant qu'il soit ne me permet pas de le faire en utilisant des balises de citation.

mbk a écrit:
Vous me navrez sincèrement quand vous mettez notre échange sur le mode d’une relation belliqueuse … et de quelle formation parlez-vous ? Quelle idée de la relation philosophique avez-vous ? « nietzschéen, jésuite, ou wahhabite »

C'est la suite logique d'un échange où les interlocuteurs ne se livrent pas à dessein. C'est la forme de la dialectique que préfèrent les "catégories" citées, et elles ne sont, malheureusement, pas limitées à celles-là, et je dirais même que j'ai beaucoup de sympathie pour les jésuites. Toutefois la méthode m'agace.

L'idée que j'ai de la relation philosophique est la collaboration franche et honnête.

mbk a écrit:
De quelle guerre je pourrais être porteur en moi ? Tout cela relève d’une curiosité, effectivement !

Vous savez je ne suis pas un joueur de poker, et je n'entrevois pas une discussion comme une bataille d'arguments mais comme un échange d'arguments où chacun doit prendre à la foi la charge et la décharge.

Je ne ferai pas insulte à votre intelligence, ne faite pas insulte à la mienne. J'aurais volontiers assumer ma part de décharge si vous aviez assumé la vôtre. Mais comme vous l'avez avoué dans le post précédent, vous avez joué au chat et à la souris et même pris beaucoup d'amusement. Je ne pratique pas l'exercice du chat et de la souris, je le trouve inutile.

mbk a écrit:
Je dois reconnaitre que votre long laïus m’a fait plaisir…Je crois vous avoir forcé à vous dévoiler un peu et je pense mieux lire qui vous êtes. [...] Excusez moi de ne pas vous suivre, meme si je prends beaucoup de plaisir à échanger avec vous...!!! rires

Vous n'avez pas eu besoin de me forcer. Si vous lisez ce forum, vous verrez que je m'y livre sans que l'on m'y force. Ce n'est ni de l'exhibitionnisme ni du narcissisme, c'est de l'honnêteté intellectuelle. Cela permet d'arriver plus rapidement dans le centre de la discussion et de faire tomber les barrières. C'est peut-être votre métier qui vous déforme en faisant passer votre interlocuteur dans le rôle du "patient".

mbk a écrit:
Je pense effectivement à notre nécessaire conclusion. Tout en vous précisant que ça n’est pas moi qui met les autres dans des cases ; accordez moi l’élégance de ne pas vous classer !

Relisez-vous attentivement. Les catégories, ou les "cases" comme vous dites, existent et ce n'est pas insulter les gens que de les utiliser, tout dépend de la motivation que l'on a à les utiliser.

mbk a écrit:
Pour finir, juste une chose. Entre mes points de vue sur Nietzsche et les vôtres, je pense modestement qu’il y a la place pour une voie ne conduisant pas vers le retour à l’animalité de l’Homme.

J'aurais justement aimer connaître votre point de vue, mais je n'en ai eu que des bribes. Je conçois très bien que tout n'est pas négatif dans Nietzsche, je conteste juste cette focalisation sur l'individu, son obsession de l'optimiser comme si tout l'univers allait lui tomber dessus, et même je peux la comprendre, mais c'est surtout le refus d'inscrire l'individu dans son rôle social autrement que comme un homme constamment sur la défensive, donc dans un réflexe pitbullien de domination à l'autre, qui me dérange.

mbk a écrit:
Même si je comprends ce que vous voulez dire sur le fond, la « préparation des cerveaux » me fait très peur. Il faut juste avoir un peu confiance en l’Homme, en sa capacité à discerner, en son libre arbitre.

Je prend note avec plaisir (pas amusement), que vous ne faites pas partie du noyau dur du nietzschéisme. C'est à dire la déviance dont elle fait l'objet.

mbk a écrit:
C’est pourtant le moteur motivationnel de tout humaniste, non ?

Tout à fait. La confiance est essentielle, et que des opportunistes en profitent ne doit pas conduire à la méfiance systématique. Ceci dit, je ne conçois pas vraiment Nietzsche comme un humaniste Smile

mbk a écrit:
Regardons tranquillement le chemin accompli par l’humanité, soyons juste un peu humbles pour penser que sans notre préparation, l’humanité va vers le chaos.

Tout à fait. Mais je refuse de mettre les trois quarts de l'humanité sur le carreau en les traitant d'irrécupérable. On abandonne pas sa famille quelque soit ses défauts. Les surhommes attendront les autres le temps qu'il faudra.

mbk a écrit:
Bien des choses sont discutables dans notre bas monde, mais l’impressionnisme en peinture, les révélations coperniciennes n’ont jamais empêché le soleil de se lever, ni la terre de tourner. La pensée nietzschéenne non plus.

L'absence d'une pensée humaniste sur le très long terme et à travers les générations risque bien d'handicaper l'avenir de l'homme, voire de l'éradiquer. La responsabilisation de chaque individu est indispensable. Elle ne peut se faire que par l'éducation afin que cette responsabilité lui soit naturelle et non imposée.

mbk a écrit:
Juste un dernier détail : je suis un professionnel de santé ayant passé sa vie dans la douleur de l’autre, dans l’accompagnement, dans l’écoute. Ça n’est une preuve de rien, seulement un argument en faveur d’une certaine générosité…

Je l'avais relevé, et j'en prend note. Ceci dit beaucoup embrassent la carrière médical par opportunisme aussi. Comme vous dite "Ça n’est une preuve de rien" (rire franc et massif). Toutefois, j'accepte que vous puissiez faire preuve de générosité, tout les nietzschéens ne sont pas parfaits (mouarf).

mbk a écrit:
Encore merci pour notre échange.

Vous êtes le bienvenu si vous du temps à perdre avec un humaniste bougon et verbeux Smile
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeMar 6 Mai - 6:38

mbk a écrit:
J'ai visité le site que vous m'indiquez...oups, bonjour le schorecentrisme où ne figurent que vos réponses!!!

Vous avez remarquez le premier post et l'endroit où il conduit ?

mbk a écrit:
Quel ton professoral! En réalité, des arguments personnels sans étayage philosophique.

La forme (le ton professoral) est sans importance, c'est le fond qui en a. Vous pouvez le nier, bien entendu.

mbk a écrit:
Bref, décevant tout cela.

On peut amener le cheval à l'abreuvoir, on ne peut pas boire à sa place. Ca c'est un fait Smile
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MessageSujet: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 7:44

Friedrich Nietzsche le philosophe du narcissisme a tant flatté l'ego qu'il est probablement celui qui est le plus apprécié des égoïstes.

Je me propose, dans ce sujet, pour rétablir l'équilibre avec une philosophie du solidaire de le contre-citer. Ce sera un exercice aberrant, bien égoïste, voire narcissique, je veux bien le reconnaître Smile

On peut guérir de Nietzsche : Arrêtons de parler le nietzschéen correcte !

Nietzsche aurait tué Dieu. Nietzsche est mort, Dieu on ne sait pas Very Happy


Dernière édition par Alan Shore le Jeu 8 Mai - 10:21, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 7:49

Nietzsche a écrit:
À lutter avec les mêmes armes que ton ennemi, tu deviendras comme lui.

Ce n'est pas le choix de l'arme qui est l'erreur, c'est le choix de la lutte qui l'est, car c'est l'aveu que nous voyons dans l'autre un ennemi potentiel plutôt qu'un allié potentiel.

Ou

Lutter, c'est avouer sa faiblesse à convaincre de la nécessité de s'entendre sur un modus vivendi. Lutter, c'est se résoudre à un échec.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 8:11

Nietzche a écrit:
Accepter d'autrui qu'il subvienne à des besoins nombreux et même superflus, et aussi parfaitement que possible, finit par vous réduire à un état de dépendance.

La dépendance de l'enfant à ses parents est la plus parfaite qui soit. Nier cela, c'est nier la réciprocité qui enjoint l'enfant devenu adulte de répondre à la dépendance parfaite de ses parents devenu vieillards.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 8:16

Nietzsche a écrit:
Atteindre son idéal, c'est le dépasser même coupé.

Aider l'humanité à atteindre l'alliance totale, c'est accepter avec humilité notre rôle limité dans la chaîne des générations.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 8:24

Nietzche a écrit:
Beaucoup trop d'hommes viennent au monde : l'Etat a été inventé pour ceux qui sont superflus.

Quel aveu de mépris pour l'autre ! Quoi de plus superflu qu'un enfant, pourtant il est l'avenir de l'homme.

L'État doit être la forme la plus aboutie de la solidarité. L'individu est superflu en dehors de la solidarité. Sans la solidarité d'où il est issus, il brille tout seul et meurt tout seul, sa vie n'a pas de sens, il est superflu.


Dernière édition par Alan Shore le Jeu 8 Mai - 9:39, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 8:30

Nietzsche a écrit:
Ce n'est pas le doute, c'est la certitude qui rend fou.

Ceci explique sans doute la vie de Nietzsche et sa fin tragique !!

C'est croire dans la métaphysique du doute qui est la plus folle des certitudes.

ou

N'est pas athée qui se dit l'être.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 8:35

Nietzsche a écrit:
Ce qui découle du pessimisme, c'est la doctrine de l'absurdité de l'existence.

D'où l'absurdité de l'existence de Nietzsche.

À trop regarder son nombril, on y voit un univers.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 8:41

Nietzsche a écrit:
Ce qui détruit les illusions, les siennes et celles des autres, la nature le punit avec toute la rigueur d'un tyran.

Quand Nietzsche s'illusionne sur la nature et en fait un tyran à son image !

La réalité est un fait cohérent dans lequel doit s'inscrire l'humanité. D'où la nécessité d'établir une solidarité tout aussi cohérente.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 8:48

Nietzsche a écrit:
Ce qui me bouleverse, ce n'est pas que tu m'aies menti, c'est que désormais, je ne pourrai plus te croire.

Quand Nietzche voit l'homme comme un absolu, il ne parvient pas à comprendre sa relativité.

Demander à l'autre ce qu'il ne peut donner, c'est l'obliger à donner autre chose. On apprend à mentir aux enfants en leur demandant de n'être plus des enfants.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 9:00

Nietzsche a écrit:
Ce qui m'importe, c'est l'éternelle vivacité et non pas la vie éternelle.

Normal quand on vit comme un immortel avec pourtant la certitude de mourir.

Ce qui importe, ce n'est pas la connaissance acquise, c'est la connaissance transmise.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 9:04

Nietzsche a écrit:
Ce qui se paie n'a guère de valeur ; voilà la croyance que je cracherai au visage des esprits mercantiles.

De quoi vivait Nietzsche ?

On ne devrait pas vendre les livres. C'est le mépris des écrivains pour leur œuvre qui les fait choisir d'en faire un métier.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 9:10

Nietzsche a écrit:
Ce qu'on fait n'est jamais compris mais seulement loué ou blâmé.

La décohérence dualiste dans toute sa splendeur !

On peut être cause, on ne peut contrôler tout les effets.

Je ne dis pas autre chose que lui, mais c'est moins décohérent Smile
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 9:16

Nietzsche a écrit:
Celui qu'entoure la flamme de la jalousie, celui-là en fin de compte, pareil au scorpion, tourne contre lui-même son dard empoisonné.

Rien de tel qu'un égoïste pour parler de l'égoïsme. On ne parle que de ce que l'on est. Intéressons-nous à ce en quoi les autres sont différent de nous. Parlons des autres, parlons aux autres. Dansons !
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 9:25

Nietzsche a écrit:
Celui qui ne dispose pas des deux tiers de sa journée pour lui-même est un esclave, qu'il soit d'ailleurs ce qu'il veut : politique, marchand, fonctionnaire, érudit.

Celui qui dispose des deux tiers de sa journée pour être face à lui-même est esclave de lui-même. N'oublions pas de regarder par la fenêtre ce qui n'est pas nous. L'autre nous enrichit.

ou par mon épouse qui est plus pragmatique que moi :

Celui qui dispose des deux tiers de sa journée n'a pas de factures à payer. Nietzsche broutait-il son jardin ? Smile

ou encore d'Hervé Bazin (toujours proposé par mon épouse) :

Il en a de bonnes ou alors il avait une bonne.

lol!
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 10:09

Nietzsche a écrit:
C'est de nos vertus que nous sommes le mieux punis.

Une vertu punie, ce n'est peut-être pas une vertu.

ou

Croire que la vertu appelle la punition, c'est croire dans la punition, pas dans la vertu.

ou

L'effort ne contraint que celui qui ne considère que la contrainte et non la finalité de l'effort.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 10:18

Nietzsche a écrit:
C'est perdre de sa force que compatir.

On a rien sans rien mon petit Freddo. Mais il est exact de dire que nos actes nous demande un effort.

L'alliance du plus faible et du plus fort finit toujours par être une addition de forces pour le plus fort, pas une soustraction.

ou

Le plus fort reste-t-il le plus fort ou le plus faible reste-t-il le plus faible ? D'où l'intérêt, très égoïste, de la compassion et de la solidarité.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 10:29

Nietzsche a écrit:
Dans la plupart des amours, il y en a un qui joue et l'autre qui est joué ; Cupidon est avant tout un petit régisseur de théâtre.

Nietzsche était avant tout le petit régisseur de son théâtre dont il était également le seul public.

ou

L'onanisme de Nietzsche est une partouze dont il était le seul participant.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 10:36

Nietzsche a écrit:
Danses avec les pieds, avec les idées, avec les mots, et dois-je aussi ajouter que l'on doit être capable de danser avec la plume ?

Dois-je aussi ajouter que l'on doit être capable de danser avec l'autre sans lui marcher sur les pieds ?
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 10:41

Nietzsche a écrit:
Dès que l'homme s'est parfaitement identifié à l'humanité, il meut la nature entière.

Dès que l'individu intègre la réalité, il s'intrique, au sens quantique, avec elle. Il n'est plus "un", il est "tout". Il devient immortel.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 10:43

Nietzsche a écrit:
Dieu a aussi son enfer : c'est son amour des hommes.

L'enfer de l'individu, c'est de se croire Dieu ... et unique.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 12:07

Nietzsche a écrit:
Doué d'une vue plus subtile, tu verras toutes les choses mouvantes.

Refermé sur toi-même, tu n'auras accès qu'à la mouvance de ton nombril. La solidarité est une dynamique, pas l'égoïsme.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 12:17

Nietzsche a écrit:
Et souvent il y a plus de bravoure à se retenir et à passer : pour se réserver pour un ennemi plus digne.

Oser la solidarité et proposer l'alliance ne demande que bravoure sur soi-même.

ou

La dignité que l'on croit trouver dans son ennemi n'est que la manque de dignité qui nous pousse au combat.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 12:22

Nietzsche a écrit:
Évaluer, c'est créer : écoutez donc, vous qui êtes créateurs ! C'est l'évaluation qui fait des trésors et des joyaux de toutes choses évaluées
.

Ce qui donne de la valeur à nos actes, c'est la motivation de nos actes. La forme c'est l'apparence, quant au fond, ce n'est que la justification avouée.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 21:56

mbk a écrit:
Nietzsche est entré dans la philosophie par la philologie (Etude d'une langue, d'une civilisation par l'analyse de ses textes) il en a gardé naturellement les stigmates méthodologiques. Ce qui explique en partie, son approche littéraire notamment l’utilisation constante de la métaphore et du concept de la représentation. Il faut lire Nietzsche avec la connaissance de cet outil, sinon il y a un réel risque d’incompréhension ou pire, d’exploitation erronée de sa pensée. Il ne se contente donc pas de dire que tout langage et par là toute pensée a une origine métaphorique, il use également de la métaphore pour exprimer plus fortement sa pensée.
Quelques points phares.
Nietzsche a traqué, sous toutes ses formes, l'illusion des arrière-mondes : ce qui compte, c'est notre monde, en tant qu'il est joie, création et plénitude vitale, volonté de puissance. Nietzsche rejette les critères traditionnels du bien et du mal et s'en prend violemment à la morale chrétienne qui valorise la pitié et l'humilité. Il la considère, en effet, comme la "morale des esclaves", c'est-à-dire un renoncement à la vie et un refoulement des instincts qui conduit à la servilité et à l'ascétisme, permettant aux plus faibles de prendre la place des plus forts. Il l'oppose à la "morale des maîtres", c'est-à-dire des hommes libres, qui affirme des valeurs héroïques et prône le surpassement de soi à travers la volonté. (Cf. « La généalogie de la morale »)
Dans le "Gai Savoir", Nietzsche devient provocateur et affirme que l'altruisme trouverait son origine dans une faiblesse, un vide intérieur. L'altruiste serait un égoïste caché, qui chercherait dans son geste à échapper à lui-même. A l'inverse, l'égoïste, capable d'abord de penser à lui, serait ensuite dans la possibilité de donner aux autres. Personnellement, je pense que l’altruisme forcené, comme « discipline » conduit implicitement à une forme de dépendance à l’autre, à une certaine expression de l’assistanat ambiant. Donner à l’autre les moyens de devenir autonome est une idée qui prévaut en éducation, en pédagogie et de manière générale, dans la relation humaine. Aider l’autre à devenir plus fort, l’accompagner sur son propre chemin (Cf. Carl Rogers) c’est lui donner sa propre force. Eriger la famille comme modèle, oui s’il elle permet à chacun une autonomie, oui si elle rend plus fort pour affronter la vie, non, si elle aliène, non si elle affaiblit.
L'œuvre de Nietzsche est une lutte pour la sauvegarde de l'homme devant le danger de la faiblesse et du nihilisme de la culture occidentale, produit par le christianisme qui détruit la vie en voulant la sauver. L'effort permanent pour surmonter le pessimisme (Cf. Schopenhauer) doit transformer l'homme en "surhomme", être exceptionnel, libre de toute servitude.
Il est compréhensible que les autres vous intéressent. Il faut alors leur proposer plus que des « citations » sorties de leur contexte et donner de « la perspective » aux propos.
Pour terminer une petite phrase de Nietzsche à méditer pendant ce long weekend « Il ne faut pas répondre à tous ceux qui parlent avec tant de fanfaronnade de ce que leur métaphysique a de scientifique; il suffit de farfouiller dans le paquet qu'ils dissimulent derrière leur dos; si l'on réussit à le défaire quelque peu, on amènera à la lumière, à leur plus grande honte, le résultat de ce scientifisme: un tout petit bon Dieu, une aimable immortalité, peut-être un peu de spiritisme, et certainement tout l'amas confus des misères d'un pauvre pécheur et de l'orgueil du pharisien."(Friedrich Nietzsche /Opinions et sentences mêlées)
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 21:58

Je rejette tout autant que Nietzsche la décohérence d'une vision manichéenne de la réalité, dont la simplicité met l'individu devant des choix binaires.

La réalité est avant tout cohérente et dynamique, et la réalité perçue une part infime et dépendante du bagage acquis. Ce sont ses "fautes" de perception qui induise les comportements aberrants par une encohérence aberrante de la réalité.

Il en est de même de la religion qui superpose à la réalité une couche de spiritualité qui n'est qu'une fausse réponse à la demande spirituelle. Il ne s'agit pas de dire que la religion est "mauvaise", mais que ses conclusions sont fausses.

On peut essayer de s'émanciper de nos conditionnements et c'est louable. Le principal inconvénient de l'émancipation, c'est que, pour utiliser une métaphore, on ne saute pas de la branche sur laquelle on est assis sans connaître l'endroit où on va atterrir.

Si pour quitter un conditionnement, on se jette dans un autre, il n'y a pas libération, mais un nouvel enfermement. Or c'est un peu ce que Nietzsche propose. Il me donne l'impression d'être un maître de coaching qui propose la méthode Coué à des élèves qu'ils méprisent.

La réalité intègre l'espèce humaine parmi ses composants. L'espèce humaine possède un outil qui l'a différencie du règne animal sans l'en faire sortir absolument : l'intelligence.

Le choix est simple. Soit on reste animal et on utilise l'intelligence pour la puissance qu'elle donne dans le rapport de force naturel, soit on comprend que l'intelligence est une "chance" et on optimalise l'outil pour proposer à l'homme autre chose que le stupide rapport de force. Et c'est là tout mon propos.

Nietzsche voyant l'ampleur de la tâche se jette dans une course à l'élitisme qui ressemble furieusement au rapport de force naturel proposé par l'évolution comme critère de sélection. Le système évolutionnel est simple et fonctionne à merveille, mais l'être humain peut s'en émanciper.

Pourquoi devrait-il s'en émanciper ? Pour se valoriser ? Ce serait une erreur qui nous reconduirait dans l'arène du rapport de force. Et dans cette arène, le rapport de force est aléatoire. La puissance ne signifie rien en elle-même, c'est l'utilisation qu'on en fait qui lui donne une signification.

Le progrès scientifique, culturel, social, sont la preuve même de la puissance de l'alliance des individus, par rapport à celle de l'individu isolé. Bien entendu, le rapport de force continue et la mise en servitude de la masse par les "maîtres" peut même être facteur de progrès, mais c'est un joli bouquet de fleur dans les tiges trempent dans le sang des asservis.

Il y a une dichotomie entre le progrès que s'approprient les maîtres en n'en redistribuant que des bribes en faisant miroiter la maîtrise aux esclaves pour les corrompre, et un progrès responsable qui prend conscience des maux qu'elle provoque et qui responsabilise chaque être humain autant qu'elle le libère.

Il ne s'agit donc pas de promouvoir des maîtres mortels pour qu'ils jouissent avant de mourir, mais d'entraîner l'humanité entière dans une émulation dynamique de progrès responsable à travers la chaîne des générations.

Car enfin, il faut être clair. Si il faut accepter la vie comme un chemin de souffrance ou de bonheur qui va du néant au néant, la vie n'a aucun sens, même pas celui du passage dont l'individu sortirait de l'état de "chenille" à celui du "papillon" dans un paradis hypothétique qu'il faudrait "gagner" à la sueur de son front. Il n'y a pas plus de paradis que d'enfer après. Pas de récompense et pas de châtiment.

Donc si la vie n'est qu'un processus qui sert le dessein de l'évolution, on est pas obligé de s'y soumettre, et il vaut mieux proposer la stérilisation à l'humanité, voire ouvrir des suicidariums où les humains déçus de leur sort pourraient s'envoyer en l'air dans tout les sens de l'expression. Voilà ce qui serait alors cohérent.

Toutefois nous disposons de l'intelligence, et si le combat est perdu de toute manière pour l'individu, il ne l'est pas dans le sens d'une vie qui considère l'individu s'épanouissant dans le rapport humain et pour le rapport humain. C'est alors la transmission de la valeur humaine qui devient la finalité.

En fait, alors l'intelligence "créatrice" prend tout son sens et n'est plus un sous-produit de l'évolution servant à promouvoir la race du plus fort.

Cette philosophie du solidaire peut vous sembler simple, voire simpliste, voire même illusoire, mais elle redonne l'espoir dans l'humain en dehors d'une spiritualité conditionnante. Elle sort l'humain de son animalité pour donné un sens collaboratif à la vie de l'individu et une finalité de progrès dans la construction d'une alliance totale appelée "humanité". Cette humanité devenant le corps social dans lequel s'inscrit l'individu suivant ses moyens et dans sa diversité enrichissante.

Je ne flatte pas l'ego comme Nietzsche, et je ne revendique même pas la position de maître. Je demande la simple alliance, mais une alliance totale, pas celle des groupes qui n'existent que pour dominer. Un seul groupe, une seule alliance, donc pas de besoin de dominer. L'individu peut être ce qu'il veut, mais dans le respect de l'équité et de la réciprocité. Ce qu'il reçoit, il doit le rendre et de préférence avec intérêt. C'est une sorte d'impôt moral.

Je regardais Sœur Emmanuelle à la télévision. Sa vision est simple mais son geste solidaire et efficace. Elle peut être catholique sans se livrer à un prosélytisme conquérant. Elle peut parler de son Dieu, même avec intransigeance, mais son intransigeance n'est que la demande de respect pour sa propre conviction. Elle est drôle, elle est sensible, elle est généreuse, elle est forte et elle est intelligente, mais sa force et son intelligence son tournée vers le plus faible, pas dans un enfermement qui réduit la réalité à une masturbation inutile que la mort plongera dans le néant. Sœur Emmanuelle est le type même de l'humain allié. Sa croyance est sans importance, si ce n'est qu'elle la soutient. C'est sa capacité à rendre la vie belle aux autres qui est importante. On ne peut craindre cette femme, parce que sa motivation est transparente.

Nietzsche ne semble s'adresser qu'aux adultes en pleine possession de leurs moyens et oublie tout les autres. Il ne s'adresse qu'à l'individu et ne l'inscrit dans le corps social que pour l'opposer à lui dans une paranoïa stérile.

Non-croyant, je préfère de loin la simplicité efficace et souriante de Sœur Emmanuelle à la torture mentale asséchée d'un Nietzsche qui n'offre qu'une citadelle et un entraînement à une survie inutile puisque promise à l'inéluctable stérilité de l'individu.

Je suis un humaniste, parce que l'humanisme me propose une alternative à la soumission à la loi de l'évolution. Dans la vie, on fait des choix, et ces choix nous conditionnent. J'en accepte l'esclavage même irréel. Je n'ai pas peur de mourir, mais j'ai peur de mourir inutile. Voilà le sens de mon écriture et non un shorecentrisme masturbatoire, narcissique et proprement nietzschéen.

Je pensais faire bref, mais comme d'habitude j'ai fait long. Ca doit être un défaut que je partage avec Nietzsche. Je vais réformer mon écriture et le réduire à ce travail sur la contre-citation. Trois lignes incisives maximum, c'est toujours lu et il en reste toujours quelque chose :-)

Bon, salutation d'un simple humaniste à un surhomme nietzschéen ;-)
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 23:15

Nietzsche a écrit:
Expérimenter, c'est imaginer.

Comme Nietzsche est un tordu, il s'agit-là non d'une affirmation mais d'une dénonciation de la pensée non-rationaliste qui suppose que le surhomme "éveillé" n'a nul besoin d'expérimenter parce que cela l'obligerait à utiliser cette scorie de l'intelligence qu'est l'imagination non-bridée. Le surhomme "sait" intuitivement.

Je répondrai donc par l'affirmation :

Ce qui caractérise l'être humain, c'est sa capacité à subjectiver la réalité afin d'en recevoir un écho propre à être objectiver, donc expérimenter la réalité.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 23:23

Nietzsche a écrit:
Faible serait l'attrait de la connaissance, s'il n'y avait pas tant de pudeur à vaincre pour y parvenir.

Autrement dit : La connaissance n'a d'utilité que pour vaincre la connerie. Décidément, tout est un combat pour Nietzsche.

La connaissance est un miel qui doit couler dans la gorge de l'esprit. Quand on l'a savourée, elle est ce qu'il y a de meilleur à partager dans un baiser offert à toute l'humanité.


Dernière édition par Alan Shore le Ven 9 Mai - 6:12, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 23:49

Nietzsche a écrit:
Il est bien des choses que je veux une foi pour toutes, ne point savoir. La sagesse fixe des limites même à la connaissance.

On ne choisit pas son savoir, c'est le savoir qui s'impose à nous. Ce qui se ressemble s'assemble.

ou

Le savoir est un flux dynamique qui circule dans un delta où nous naviguons. On ne sait rien du chemin non-parcouru, et ne revient pas en arrière en oubliant ce que l'on sait.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 23:55

Nietzsche a écrit:
Il est difficile de vivre avec des humains, parce qu'il est difficile de se taire.

Dans la décohérence de la vérité, notre perception limitée de celle-ci semble toujours meilleure que celle de l'autre ... par définition.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 8 Mai - 23:59

Nietzsche a écrit:
Il est plus facile de s'arranger avec sa mauvaise conscience qu'avec sa mauvaise réputation.

Quand on vit dans la forme, on déguise le fond, et on cache sa motivation.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeDim 11 Mai - 9:08

Bon, tâchons de recadrer Nietzsche et son œuvre.

De quoi parle-t-on ? Avec Nietzsche, nous sommes dans la philosophie des "valeurs". C'est une tentative désespérée d'un individu de reconquérir la science métaphysique de la réalité absolue.

Voulant libérer l'individu, et non pas l'homme, de ce qui l'enchaîne, il ne fait qu'allonger la chaîne qui l'entrave en lui proposant la surhumanité, le dépassement de soi par la connaissance et la maîtrise de soi, dans une valeur dont il cherche le principe dans son propre "moi".

Le propos de Nietzsche est essentiellement individualiste et l'on peut le résumer dans ce principe fondamental : "Sois toi-même, sans faiblesse, logiquement et jusqu'au bout".

Ce qui peut s'exprimer également de la manière suivante : "Je suis ce qui est le plus important pour moi. Si je ne suis pas le plus fort, je suis faible et je mérite mon sort. Donc je dois acquérir la plus grande puissance, combattre tout ce qui s'oppose à moi par les moyens que je jugerai appropriés et aucun n'est à rejeter à priori. Seule ma victoire est la finalité de mon combat".

Alors on peut tergiverser sans fin sur la bonté d'âme de Nietzsche et la valeur du surhomme, mais la réalité du propos de Nietzsche est absolu. Ce n'est pas un marché où l'on vient prendre le quart, ou à la moitié, mais ou on doit prendre un tout ou rien. C'est ainsi que le veut Nietzsche.

Il ne s'agit pas d'un propos au coin du feu avec un alter ego à qui Nietzsche reconnaîtrait l'égalité, mais d'un monologue, ne s'adressant qu'à lui-même, et ne reconnaissant "l'autre" que dans la domination qu'il peut lui imposer.

"Ce (l'autre) qui ne me tue pas, me rend plus fort (plus puissant que l'autre)".

La vie entrevue par Nietzsche est un combat à mort ou l'alliance proposée n'est qu'une soumission de l'autre à la domination du plus fort.

Nietzsche dans son œuvre a des instants de faiblesse qui peuvent faire croire que son propos est autre, mais c'est simplement parce que Nietzsche est un homme avec toute sa complexité et son besoin de reconnaissance. Nietzsche n'est pas le surhomme qu'il appelle de ses vœux. Il est faible comme tous les hommes, et ne cherche qu'à masquer ses faiblesses à un "autre" qu'il considère avec hostilité.

La philosophie de Nietzsche ne se propose pas à l'humanité, elle cherche à s'en exclure. Il fait la transvaluation de toutes les valeurs. Il a pour unique loi l'épanouissement de sa "volonté de puissance", c'est-à-dire de cet instinct vital qui tend irrésistiblement en tout être, s'il est sain et vigoureux, à imposer le plus possible sa domination autour de lui. Tout ce qui favorise sa force vitale est par définition vrai et bon.

On peut effectivement vivre comme ça, mais c'est une aberration énergétique puisque cela nécessite d'investir énormément en soi avec un rendement des plus faibles. Si l'individu était immortel, cela vaudrait la peine. Mais la mort inéluctable fait de cette philosophie un arbre mort.

La puissance n'a de valeur que dans la transmission à l'autre de cette puissance. Elle doit alimenter le fond de puissance de l'humanité, puisque seule l'humanité, à travers la chaîne des générations, possède un potentiel d'immortalité. L'individu, il faut s'y résoudre, n'a de valeur que momentanée et cette valeur ne trouve sa cohérence énergétique que dans une relation harmonieuse à autrui.

L'humanité en tant qu'entité composée, ne trouvera, à son tour et à son niveau, elle même son immortalité et sa raison d'être que dans la recherche d'une relation harmonieuse avec ce dans quoi elle est incluse. D'où, par exemple, la notion d'écologie et de développement durable qui n'est qu'une vision élargie du bien-être humain.

Le rapport de force est un fait anormal. Individuellement vouloir le renverser en sa faveur est une aberration. Le choix ne doit pas être d'être prédateur ou victime, mais dans une relation équitable en raison du principe de réciprocité d'être responsable de ses actes et de ses conséquences sur autrui. Ce que l'on fait à l'autre, c'est forcément accepter que l'autre nous le rende. Donc proposons le meilleur afin que l'on nous rende le meilleur, et ne collaborons pas à ce qui est indigne.

Si vous n'en êtes pas convaincu ne faites pas d'enfant. Si vous en êtes convaincu éduquer votre enfant dans le respect de l'autre (non limité à l'être humain). Cela n'en fera jamais un surhomme, cela en fera un être humain digne de ce nom, inclus "dans", et non luttant "contre" comme Nietzsche.
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeMar 20 Mai - 19:47

Une longue interprétation personnelle de Nietzsche...

Je ne m'arrêterai qu'à cette phrase que tu as complété à ton sens :


Alan a écrit:
"Ce (l'autre) qui ne me tue pas, me rend plus fort (plus puissant que l'autre)".

dont voici l'original : "increscunt animi, virescit volnere virtus" et une autre forme de sa traduction :

"La blessure augmente le courage, intensifie la vaillance"


Nietzsche n'a fait que prendre à son propre compte comme maxime de prédilection, avec ses mots, un des vers du poète romain du IIe s. av. J.-C. , Furius Antius, dont on a trouvé un fragment dans "nuits antiques" de Aulu Gelle, lui-même grammairien et compilateur romain.

Cela a dû lui être d'un grand secours pour affronter les difficultés et les souffrances causées par la maladie !
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeMer 21 Mai - 16:37

Ceci-dit un homme qui a dit:
-"ce n'est pas le doute qui rend fou mais la certitude."
ne peut être tout à fait mauvais. Wink
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeMer 21 Mai - 16:40

- L'histoire de l'humanité ne montre que ça!
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MessageSujet: Re: Nietzsche - citations et contre-citations   Nietzsche - citations et contre-citations Icon_minitimeJeu 22 Mai - 9:53

Alan Shore a écrit:
Nietzsche, philosophe du "moi, je" aurait été le plus grand philosophe si l'être humain avait été immortel, car alors le rapport de force aurait eu une raison d'être.

Le terme de philosophie ne s'applique pas vraiment à la pensée de Nietzsche. Celui ci élabore un certain nombre d'idées brillantes certes mais aussi très lumineuses. Il n'avait certainement pas pour but de construire un système de philosophie comme l'ont fait ses prédécesseurs (Hegel ou Kant et d'autres…) avant lui. Mais Nietzsche n'était pas un "philosophe systématique". Ceci n'était pas aussi son aspiration, ni son ambition. En fait Nietzsche était opposé à ce genre d'approche, à ce genre de méthode. Et il alla même jusqu'à déclarer, dans l'un de ses travaux, que la volonté de systématiser est une volonté de manque d'intégrité. Cette indifférence, cette opposition à la systématisation, à la construction de systèmes, se reflète particulièrement dans ses derniers travaux et ses écrits.
Nietzsche, est le maître d'une approche littéraire qu'est l'aphorisme (citation hors contexte). Approche très contesté d'ailleurs. Cette approche aphoristique, ce manque ou indifférence au système, n'est pas accidentel mais voulu parce qu'il pense que ceci est la juste approche.
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