philo Z'amis
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| Aux enseignants. | |
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Auteur | Message |
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stip ******
| Sujet: Re: Aux enseignants. Dim 21 Mar - 21:52 | |
| - Thierry a écrit:
Ok. J'ai passé mon BAC litté/philo et puis je voulais passer tout de suite le concours pour entrer à l'école normale (IUFM de l'époque) mais je passais tout l'été à Chamonix. On s'est balancé dans une voie de deux jours et puis on s'est pris une tempête de neige dantesque. Redescendu le lendemain, j'avais loupé le train, je suis arrivé à Quimper un jour trop tard...Alors je suis devenu éducateur sportif pour adolescents délinquants caractériels. Ils prenaient n'importe qui pourvu qu'on n'ait pas peur de la baston. J'ai fait ça un an et puis j'ai repassé le concours, cette fois, je suis rentré de Chamonix une semaine plus tôt Et j'ai été reçu à Quimper et à Saint Brieuc. Voilà, c'était parti. Depuis j'ai toujours fait ça.
Et tu fais quoi Stip maintenant ? Mon parcours fût moins déterminé. Après le Bac, le journalisme me tentait et j'étais une euroconvaincue avec un Bruxellois comme petit copain depuis 2 ans (ce qui n'avait rien à voir mais quand même ), mon projet était donc de travailler pour la cee,donc j'avais commencé par un cursus de commerce international pour probablement continuer par du droit international et puis....on a rompu alors que j'étais encore en France, j'ai tout plaqué. Quête de sens, quel est le plus beau métier qui ne m'engagerait pas dans d'interminables études, j'en avais marre d'être chez mes parents même en les aimant énormément puis ils n'avaient pas tant de sous que ça, pour suivre mes changements d'avis. Il y avait infirmière ou instit, j'ai tenté et eu les deux, ça n'a tenu à rien..... J'ai choisi l'enseignement, il vaut mieux prévenir que guérir . Aujourd'hui? pas grand chose à dire, syndrôme du nid vide. Mon mari et mon plus jeune fils se sont arrangés pour me coller un chien dans les pattes, l'année dernière, comme ça si j'avais eu envie d'aller me stimuler les méninges à la capitale (50minutes de chez moi) c'est râpé! La vie associative locale même si elle est limitée, m'a enrichie.....j'ai donné, j'ai créé (dans la petite enfance puis l'alphabétisation mais c'était très dur sans structure initiale),à ce titre, j'ai même fait partie d'un conseil municipal parce qu'on me l'avait demandé mais j'avais un problème pour aller aux réunions le soir si mon conjoint n'avait pas encore fini sa journée pour être auprès des enfants, en plus à l'époque il pouvait être mobilisable 24/24, c'était inhumain mais beaucoup trouvaient ça normal et les réseaux de téléphonie mobile ne fonctionnaient pas dans notre vallée, tout ça s'est amélioré, peu à peu heureusement). Maintenant si c'est pour faire partie d'un cours de macramé , ou de gymnastique volontaire (j'attends de voir le jour où ma gymnastique deviendra involontaire ) pas de problème! La vie locale d'un petit bled un peu dortoir comme le nôtre, tourne surtout autour des enfants et des personnes âgées. Même la grand'ville (à une 1/2 h) la plus proche n'a pas l'energie stimulante des villes universitaires. Bon! comme j'aime découvrir, me rendre utile, je voulais voir si la croix rouge n'aurait pas besoin de volontaires pour enseigner "les gestes qui sauvent dès le collège, ça m'intéresserait, ça a plus de sens que de faire partie d'une chorale qui chante faux ou emmener au cours d'agility un chien qui ne pense qu'à batifoler . Je serais assez tentée par la défense du consommateur, et puis, plus récemment, j'ai pensé à participer à sos amitié seulement les plates formes sont sur Paris, il n'y en a pas par chez moi. J'y ai pensé, non en hommage à Frank qui aime "le père Noêl est une ordure" mais parce que j'ai, je connais, dans ma rue des gens qui sont seuls (je pense à un jeune en face de chez moi qui se noie dans son alcool, ou encore cette dame de 80ans qui a tenu une brasserie toute sa vie près d'une grande gare parisienne, venue s'installer ici dans sa maison de campagne pour passer sa retraite avec son mari. Il est mort, il y a dix ans. C'est curieux de voir le soir tard, quand je sors mon chien, combien les rues sont vides, les vraies solitudes sont souvent les seules lumières allumées. Je perçois la détresse de ces gens mais sans pouvoir rien y faire, pas évident. Bref! Maintenant que je suis privée de la jeunesse troublionne et joyeuse (ma maison était souvent un lieu de rassemblement), j'aurais besoin de sortir de ma bourgade. Le seul point qui pouvait paraître tentant pour moi, c'était de reconquérir une certaine liberté,pouvoir prendre des journées ( la folie!) j'avais projeté aller dans une fac en auditeur libre régulièrement, aller aux musées pour m'allèger l'esprit, retrouver Paris où j'ai grandi. Avec deux chats et un voisin capable de les flinguer, c'était déjà compliqué mais avec un chien (qui court après en plus pas après le voisin mais après les chats hélas) partir, toute la journée c'est mort. Ha oui, au nombre des assoces que j'épaule comme je peux, il y a la protection animale.....mais j'ai besoin de découvrir d'autres choses, me stimuler oui....enfin, c'était le besoin que j'éprouvais: m'extraire de ce microcosme un peu planplan à mon goût qui m'avait entouré pendant plus de 20 ans et dorénavant vidé de son sens affectif et joyeux. | |
| | | Nelly Admin
| Sujet: Re: Aux enseignants. Lun 22 Mar - 10:13 | |
| - Thierry a écrit:
- Nelly, ça fait sept ans maintenant que j'ai cette classe de CM2 et disons que ma réputation est faite. Tous les ans la directrice se retrouve avec un gros casse tête : que répondre à tous les parents qui veulent que leur enfant soit dans ma classe alors qu'il y a trois classes de CM2 dans l'école ?
Il est certain que lorsqu'un enseignant est apprécié, sa réputation le précède. Par contre, ça prouve bien qu'ils ne sont pas tous pareils ! Que bon nombre de tes collègues n'ont pas le même engagement que toi. Je serais intéressée de connaître le contenu de vos discussions, entre collègues. T'approuvent-ils ou trouvent-ils que tu en fais trop ? Eux-mêmes sont certainement davantage préoccupés par leurs propres problèmes que par ceux des enfants ! Je me questionne, tout simplement. - Thierry a écrit:
- J'ai mes défauts, mes faiblesses, mes doutes, je me livre, je leur parle de ma vie, de mon enfance, de mes errances. Ils me connaissent bien et ils aiment cette proximité. Les parents aussi.
Il est parfois difficile de se mettre à la porter des autres... Tu sembles avoir un don pour y arriver ! - Thierry a écrit:
- Les parents savent désormais que je suis attentif à leur enfant et pas qu'à l'élève...Et ils m'en sont reconnaissants. Alors ils se livrent eux aussi parfois parce qu'ils savent que c'est pour l'enfant.
Une collaboration aussi étroite est formidable et les parents eux-mêmes se trouvent ainsi valorisés, je crois. Tu n'es plus l'étranger avec son savoir sur son piédestal. Cela doit les inciter à se surpasser eux-mêmes, par rapport à leur enfant. - Thierry a écrit:
- Cela peut paraître bête, mais ces mois passés dans votre classe m'ont beaucoup marqué. En partie parce que j'ai un mauvais souvenir de mon institutrice suivante ... mais surtout parce que vous aviez une manière différente de voir les choses et de nous les enseigner.
Après coup, je trouve que cela a beaucoup influencé mon parcours. Quel beau témoignage... D'autant plus qu'il était encore très jeune, à ce moment-là ! | |
| | | Nelly Admin
| Sujet: Re: Aux enseignants. Lun 22 Mar - 10:22 | |
| - stip a écrit:
- , Thierry, tu fais partie des enseignants épanouis qui ont l'assurance d'avoir trouvé leur voie et c'est vrai qu'heureusement il y en a pas mal et de profils différents.
Je trouve qu'il s'agit d'un métier humainement très exigeant, vampirisant quand on commence et usant à la longue. J'imagine que ce doit être plus facile quand on réussit à instaurer un climat de confiance. L'attitude des parents est tellement importante par rapport aux enfants. Comment ces derniers pourraient-ils apprécier un enseignant qui serait constamment dénigré à la maison ? - stip a écrit:
- Quant à la remarque de Nelly à propos des parents, oui, bien-sûr, ils viennent en parler à l'instit quand quelque chose de lourd frappe le foyer, c'est normal, souvent ils viennent chercher conseil, ont besoin d'être rassurés pour leurs petits.
Je ne pense pas que ce soit systématique. Si l'enfant a un problème majeur, les parents viendront plus facilement en parler, mais quand il s'agit d'un problème de couple, si l'enseignant n'est pas ouvert à l'écoute, ils n'auront même pas l'idée de lui en parler, jugeant qu'il n'est pas concerné. Livrer sa misère personnelle à un inconnu n'est pas facile du tout, voire humiliant. | |
| | | dombom *****
| Sujet: Re: Aux enseignants. Lun 22 Mar - 16:21 | |
| A propos d'éducation. Que pensez-vous de ce petit film destiné aux élèves du primaire ? http://www.le-baiser-de-la-lune.fr/ | |
| | | stip ******
| Sujet: Re: Aux enseignants. Lun 22 Mar - 19:24 | |
| - dombom a écrit:
- A propos d'éducation. Que pensez-vous de ce petit film destiné aux élèves du primaire ?
http://www.le-baiser-de-la-lune.fr/ Difficile de s'exprimer d'après une bande annonce, en tout cas, j'ai du mal avec un univers poétique "à message", des enfants de plus de sept ans pourraient trouver ça "bébé", en plus ils sont souvent extrêmement prudes avec le sentiment amoureux passé cet âge, alors les histoires de princes et de princesses, ils en sont à un stade où ils trouvent ça ridicule.....de toutes façons. Mes fils par exemple se cachaient les yeux quand un couple s'embrassait à l'écran. Mais ce n'est que mon sentiment personnel!j'aurais plutôt vu cette animation pour des enfants de mat sup, 5 ans en grande section, ils sont beaucoup plus ouverts. | |
| | | Thierry ****
| Sujet: Re: Aux enseignants. Lun 22 Mar - 19:47 | |
| - stip a écrit:
- dombom a écrit:
- A propos d'éducation. Que pensez-vous de ce petit film destiné aux élèves du primaire ?
http://www.le-baiser-de-la-lune.fr/ Difficile de s'exprimer d'après une bande annonce, en tout cas, j'ai du mal avec un univers poétique "à message", des enfants de plus de sept ans pourraient trouver ça "bébé", en plus ils sont souvent extrêmement prudes avec le sentiment amoureux passé cet âge, alors les histoires de princes et de princesses, ils en sont à un stade où ils trouvent ça ridicule.....de toutes façons. Mes fils par exemple se cachaient les yeux quand un couple s'embrassait à l'écran. Mais ce n'est que mon sentiment personnel!j'aurais plutôt vu cette animation pour des enfants de mat sup, 5 ans en grande section, ils sont beaucoup plus ouverts. D'autant plus que là il s'agit d'homosexualité. On en a déjà parlé en classe. Je tiens à savoir ce que les enfants regardent et comme pas mal d'entre eux sont scotchés devant "Plus belle la vie " tous les soirs, j'ai regardé quelque fois. Et bien il y a un personnage homosexuel et c'est très bien présenté. Aucune image "gênante" pour les enfants, juste des attentions, des regards, des complicités. Il me semble que les enfants n'ont pas besoin d'images, il ne faut pas entraver leur imaginaire, surtout que celui-là est très "innocent", sans réalité. La seule chose qui m'intéresse c'est que la tolérance soit respectée. Et il n'y a pas besoin d'images pour défendre cette nécessité, les mots sont suffisants. | |
| | | Thierry ****
| Sujet: Re: Aux enseignants. Lun 22 Mar - 19:56 | |
| Nelly, pour répondre à ton questionnement concernant mes collègues enseignants, ils savent que je suis "atypique" mais ça se passe très bien parce que je ne rentre dans aucun conflit, aucune comparaison, ou mise en valeur. Chacun fait avec ce qu'il est et avec ce qu'il porte. Et puis en dehors de ma classe, quand je me retrouve avec eux,j e suis surtout un joyeux luron ^^. Je ne parle pas boulot. Ils savent que je ne lis jamais leurs dossiers scolaires et que j'explique aux enfants que je refuse de me faire une idée à travers le jugement des enseignant précédents, que ce qui m'importe c'est qu'eux, les enfants, parviennent à avoir un regard critique sur leur parcours et qu'ils essaient de se débarrasser de ce qui a pu poser problème avant que je ne m'en aperçoive. Ensuite je ne critique jamais un enseignant, même si je connais les insuffisances de certains. Ca fait partie du cheminement d'un enfant, je leur dis que j'en ai souffert aussi et que je me suis trompé en refusant de travailler parce que je n'aimais pas un professeur. Ce qui compte, c'est d'avancer dans la connaissance, c'est elle qui restera et pas l'enseignant qui disparaîtra à la fin de l'année. Je sais aussi que certains enseignants vivent des situations difficiles et qu'il serait inutile de les juger. Chacun fait avec ce qu'il a. C'est pour tout le monde pareil, à tous les âges de la vie. Il faut faire la distinction entre ce qu'une personne est et ce qu'elle peut nous apporter... | |
| | | dombom *****
| Sujet: Re: Aux enseignants. Mar 23 Mar - 10:35 | |
| Vous connaissez Henri Roorda ? Il disait (entre autre) : "Depuis que l’instruction a été rendue obligatoire, le nombre de ceux qui du haut d’une tribune débitent de retentissantes âneries a beaucoup augmenté. Et, malheureusement, il nous est souvent difficile de ne pas entendre ce qui se dit. Ah! qu’il serait bon, dans bien des cas, de pouvoir abaisser sur nos tympans des paupières invisibles!" | |
| | | Nelly Admin
| Sujet: Re: Aux enseignants. Mar 23 Mar - 15:54 | |
| Dom, tu as posé la question à propos de l'école obligatoire. Nous en avons bien discuté et tu t'es parfois faite l'avocate du diable. Penses-tu, en réalité, qu'il s'agit réellement d'une hypothèse intéressante ? | |
| | | dombom *****
| Sujet: Re: Aux enseignants. Mar 23 Mar - 16:26 | |
| En fait, plus j'y pense plus je trouve l'idée séduisante.
J'ai été une grande adepte de Neill (libres enfants de Summerhill) ; j'ai lu Ivan Illich qui disait (dans "une société sans école") :« Dans le monde entier, l’école nuit à l’éducation parce qu’on la considère comme seule capable de s’en charger. » j'ai également dévoré -dans les années 70- tout ce qui concernait les écoles decroly, Montessori etc. Et ça correspondait beaucoup plus à ma vision de l'éducation que l'école de la République
Je n'imagine évidemment pas une seconde qu'un pays aussi conservateur et figé que le nôtre puisse seulement envisager de remettre en cause son système scolaire, ne serait-ce qu'au nom des sacro-saints "avantages acquis" ; mais je maintiens qu'un système aussi coûteux en énergie et en argent n'a vraiment aucune raison de s'enorgueillir de ses résultats. | |
| | | Nelly Admin
| Sujet: Re: Aux enseignants. Mar 23 Mar - 16:59 | |
| - dombom a écrit:
- En fait, plus j'y pense plus je trouve l'idée séduisante.
Dans l'absolu, c'est vrai que ce serait intéressant si on pouvait trouver un moyen pour que chacun puisse s'instruire en fonction de ses besoins. Et quand je dis instruction, je pense également aux travaux artisanaux qui sont indispensables à la vie quotidienne. - dombom a écrit:
- J'ai été une grande adepte de Neill (libres enfants de Summerhill) ;
j'ai lu Ivan Illich qui disait (dans "une société sans école") :« Dans le monde entier, l’école nuit à l’éducation parce qu’on la considère comme seule capable de s’en charger. » C'est fou de se dire que l'école nuit, et pourtant... Asséner à chacun individu en devenir l'éducation qui lui convient serait plus logique. Je pense toujours qu'il est nécessaire de savoir l'essentiel, à commencer par lire et écrire, de même que d'autres éléments de base. Ensuite, nombre de personnes seraient plus instruites par leur propre expérience qu'elles ne le sont actuellement par obligation. - dombom a écrit:
- Je n'imagine évidemment pas une seconde qu'un pays aussi conservateur et figé que le nôtre puisse seulement envisager de remettre en cause son système scolaire, ne serait-ce qu'au nom des sacro-saints "avantages acquis" ;
Ces "avantages acquis" de génération en génération... auxquels on en rajoute d'autres qui tuent encore davantage l'économie et augmentent l'assistanat... - dombom a écrit:
- mais je maintiens qu'un système aussi coûteux en énergie et en argent n'a vraiment aucune raison de s'enorgueillir de ses résultats.
Tu as raison, nous n'avons aucune raison de nous en féliciter. Quand on s'aperçoit que 80 % des bacheliers sont reçus, on voit bien qu'il ne vaut plus rien. Quel drôle de monde ! | |
| | | Thierry ****
| Sujet: Re: Aux enseignants. Mar 23 Mar - 19:40 | |
| Mais rien n'empêche des parents d'instruire eux-mêmes leurs enfants. J'en ai connus. Les derniers sont partis autour du monde depuis cinq ans. Aucune nouvelle. Je sais juste qu'ils sont restés un an en Nouvelle Zélande. Marie Margot à 11 ans parlait parfaitement l'Anglais. Une autre famille est partie quand je vivais encore en Bretagne, sur un voilier. Ils se sont installés en Argetine après quatre ans de voyage autour du monde. Maintenant, l'envisager pour une société entière est totalement utopique et me semble même dangereux parce qu'il y aura nécessairement beaucoup de laissés pour compte. Je crois préférable d'essayer d'améliorer le système existant. Ca ne m'empêche pas d'aimer beaucoup Montessori, Freinet, Steiner et au tres écoles "parallèles" mais je me suis toujours dit que j'étais davantage fait pour oeuvrer pour ceux qui n'avaient pas les moyens. Je les aime mes enfants d'ouvriers. | |
| | | dombom *****
| Sujet: Re: Aux enseignants. Mer 24 Mar - 7:25 | |
| - Thierry a écrit:
- je me suis toujours dit que j'étais davantage fait pour oeuvrer pour ceux qui n'avaient pas les moyens. Je les aime mes enfants d'ouvriers.
Mais c'est justement pour les élèves en difficulté que les pédagogies alternatives seraient plus efficaces que le rigide système national qui n'aime pas qu'une tête dépasse (en haut, en bas ou sur les côtés). Et il y a des élèves en difficulté partout ! Pourquoi les enfants d'ouvriers auraient-ils moins de moyens intellectuels que les autres ? | |
| | | Brumes ******
| Sujet: Re: Aux enseignants. Mer 24 Mar - 8:36 | |
| En dehors de cas particuliers, comme les voyages dont parle Th. je crois que l'école obligatoire est nécessaire. Elle permet d'avoir une base et surtout de connaître un autre environnement. Ce n'est pas bon de vivre en vase clos, dans sa jeunesse tout au moins. De plus, il faut que les parents aient un certain niveau d'instruction pour transmettre leur éducation. En Australie par ex. beaucoup d'enfants isolés suivent les cours par télévision. Il y a un échange avec de vrais profs, mais arrivés à un certain niveau il est impératif d'être confronté à d'autres étudiants et une autre réalité. Il y aurait beaucoup de réformes à faire à l'Education Nationale, mais personne n'est d'accord ! On a trop attendu, et aujourd'hui tout va tellement vite, qu'entre l'adoption d'un texte et son application, il est déjà obsolète. | |
| | | Thierry ****
| Sujet: Re: Aux enseignants. Mer 24 Mar - 10:55 | |
| - dombom a écrit:
- Thierry a écrit:
- je me suis toujours dit que j'étais davantage fait pour oeuvrer pour ceux qui n'avaient pas les moyens. Je les aime mes enfants d'ouvriers.
Mais c'est justement pour les élèves en difficulté que les pédagogies alternatives seraient plus efficaces que le rigide système national qui n'aime pas qu'une tête dépasse (en haut, en bas ou sur les côtés). Et il y a des élèves en difficulté partout ! Pourquoi les enfants d'ouvriers auraient-ils moins de moyens intellectuels que les autres ? je n'ai jamais dit que les enfants d'ouvriers avaient moins de moyens intellectuels Mais moins de moyens financiers ça c'est sûr. Faut la payer la scolarité chez Steiner... | |
| | | dombom *****
| | | | Nelly Admin
| Sujet: Re: Aux enseignants. Mar 30 Mar - 16:46 | |
| - Thierry a écrit:
- En vrac, quelques écrits épars, glanés dans mon ordi...
(...)
Une liste de questions posées en classe pendant les "goûters philo".
A-t-on le droit de désobéir ? Comme le disait Dom à propos des questions posées par Thierry, certaines méritent qu'on en parle : A-t-on le droit de désobéir ? Restons peut-être dans un premier temps dans le cadre scolaire. | |
| | | stip ******
| Sujet: Re: Aux enseignants. Mar 30 Mar - 17:18 | |
| - Nelly a écrit:
A-t-on le droit de désobéir ?
Restons peut-être dans un premier temps dans le cadre scolaire. On a en tout premier lieu le droit de comprendre la nécessité de telle ou telle consigne. Sans celà l'obéissance ne rime à rien, elle est vouée à l'échec. Soit parce qu'elle présuppose l'absence de sens critique, soit parce qu'elle sera bien fragile face à l'envie de transgression. | |
| | | Nelly Admin
| Sujet: Re: Aux enseignants. Mer 31 Mar - 9:31 | |
| - stip a écrit:
-
- Nelly a écrit:
- A-t-on le droit de désobéir ?
Restons peut-être dans un premier temps dans le cadre scolaire. On a en tout premier lieu le droit de comprendre la nécessité de telle ou telle consigne. Sans celà l'obéissance ne rime à rien, elle est vouée à l'échec. Si je me mets dans le contexte actuel où tellement d'enfants et de jeunes ne connaissent plus les interdits, je crois qu'il est bon, pour les enseignants, de commencer l'année scolaire en donnant des signes de fermeté nets, ne tolérant aucune désobéissance. Il faut certes donner des explications, mais brèves, à mon avis. Il est suffisant de brosser un portrait ; inutile de peindre un tableau ! - stip a écrit:
- Soit parce qu'elle présuppose l'absence de sens critique, soit parce qu'elle sera bien fragile face à l'envie de transgression.
Je crois qu'il faut laisser une porte ouverte aux jeunes ayant besoin d'explications. Toute règle a ses exceptions. Le dialogue avec l'enseignant devrait primer. Par contre, une fois que les bases sont entendues et comprises, à l'enseignant de juger avec doigté la tolérance acceptée. | |
| | | stip ******
| Sujet: Re: Aux enseignants. Mer 31 Mar - 20:14 | |
| - Nelly a écrit:
-
- stip a écrit:
- Soit parce qu'elle présuppose l'absence de sens critique, soit parce qu'elle sera bien fragile face à l'envie de transgression.
Je crois qu'il faut laisser une porte ouverte aux jeunes ayant besoin d'explications. Toute règle a ses exceptions. Le dialogue avec l'enseignant devrait primer. Par contre, une fois que les bases sont entendues et comprises, à l'enseignant de juger avec doigté la tolérance acceptée. Je crois que toute règle ou toute loi, tout interdit, doit faire preuve de sa nécessité pour être respecté. ça me fait penser à une discussion que j'ai eue récemment avec mes fils sur la pénalisation de la fumette. L'un d'entre eux me disait justement que l'alcool étant autorisé, il ne voyait pas pourquoi on laissait le marché juteux de la "marie jeanne" aux réseaux mafieux d'autant que ça mobilisait pas mal l'activité policière coutant ainsi assez cher aux contribuables, bref...faire comme en Hollande. Alors j'ai essayé de lui exposer les aspects positifs ou utiles que je trouvais à cette loi, certes sans me départir d'un éventuel cynisme sur certains points. Et vous que diriez-vous dans ces circonstances? | |
| | | Brumes ******
| Sujet: Re: Aux enseignants. Mer 31 Mar - 21:21 | |
| -- La tolérance vis à vis de l'alcool a occulté les méfaits tragiques qu'il pouvait entraîner.
On sait aujourd'hui que bien des meurtres sont commis sous son emprise. Sans compter la descente aux enfers pour l'individu lui-même.
Nous sommes un pays où le vignoble a été élevé au rang de statut national, voire mondial De dégustateur on est passé sans transition à celui qui boit sans aucune mesure et entraîne son entourage dans la déchéance. Depuis la bagarre, la violence conjugale, jusqu'à l'assassinat.
Pour la fumette (!) c'est pareil. Beaucoup sont entraînés dans une spirale qui les détruit, détruisant aussi tous ceux qui s'approchent.
Je ne sais plus combien d'accidents de la route sont provoqués sous l'effet de l'alcool et des drogues.
Il serait, je crois, utile de montrer les dégâts en faisant visiter les hôpitaux. Voir ces loques torturées par la douleur par le manque de leur drogue : alcool ou drogue. Voir les victimes touchés dans leur chair, leur désespoir de pleurer un être cher, enfant, conjoint, parents...
Les films ne suffisent pas, car trop habitués aux violences dans la plupart des films, tout devient irréel, virtuel. Devant le blessé, le mort, le torturé du "manque", la vision change.
Je sais : des objecteurs disent que ça risque de perturber les adolescents. Et alors ! S'ils se croient adultes, maîtres de leurs envies, ils doivent être capables de faire face aux réalités.
Bien sûr quelques fumeurs s'arrêteront facilement, mais beaucoup au contraire iront de plus en plus loin. Jusqu'au point de non retour. Combien de victimes à leur compte ?
Comme dans tous les domaines nous ne sommes pas égaux.
Il faut prendre conscience et ne pas se laisser tenter... | |
| | | Brumes ******
| Sujet: Re: Aux enseignants. Mer 31 Mar - 21:56 | |
| J'ajoute une histoire vraie :
-- Une usine de construction métallique. Des postes de soudeurs etc. bordaient, à droite et à gauche, une allée assez large.
Au-dessus de' cette allée, un pont roulant qui permettait de transporter des fers, des tôles, de plusieurs tonnes. Il y avait un grutier, perché à une quinzaine de mètres, qui s'occupait des manœuvres. Ouvrier hautement qualifié.
Au Maroc le hachich était vendu dans les bureaux de tabac. A défaut de vin, le marocain fumait. Tout le monde savait que sous l'effet de la drogue, les incidents étaient nombreux dans la vie courante.
Dans cette usine, un mot d'ordre précis : interdiction de fumer dans la journée et plusieurs heures avant de venir travailler. Tous les postes demandaient une grande précision et ils étaient assez dangereux.
Or un jour, les ouvriers stupéfaits voient des pièces de plusieurs tonnes se balancer de droite à gauche sous le pont roulant. Malgré la largeur de l'allée, une pièce pouvait être projetée sur les établis et donc tuer des ouvriers..
Le grutier était sous l'emprise du hachich et ses mouvements n'étaient plus contrôlés. Il fut mis à la porte immédiatement. Aucun ouvrier n'a protesté. Il y avait pourtant un syndicat puissant l'UMT (Union marocaine des travailleurs. -CGT) Plus personne n'aurait fait confiance.
A méditer... Il n'y a pas de drogue douce, ni d'alcool sans danger... | |
| | | stip ******
| Sujet: Re: Aux enseignants. Jeu 1 Avr - 7:17 | |
| - Brumes a écrit:
- -- La tolérance vis à vis de l'alcool a occulté les méfaits tragiques qu'il pouvait entraîner.
On sait aujourd'hui que bien des meurtres sont commis sous son emprise. Sans compter la descente aux enfers pour l'individu lui-même.
Nous sommes un pays où le vignoble a été élevé au rang de statut national, voire mondial De dégustateur on est passé sans transition à celui qui boit sans aucune mesure et entraîne son entourage dans la déchéance. Depuis la bagarre, la violence conjugale, jusqu'à l'assassinat.
Pour la fumette (!) c'est pareil. Beaucoup sont entraînés dans une spirale qui les détruit, détruisant aussi tous ceux qui s'approchent.
Je ne sais plus combien d'accidents de la route sont provoqués sous l'effet de l'alcool et des drogues. ... Tout à fait d'accord avec ça, ce n'est pas parce que culturellement et économiquement une société tolère la peste qu'elle doit accepter le choléra, ça va de soi. Pourtant le problème du parent (éducateur) n'est pas de mettre l'enfant sous cloche mais de l'accompagner dans son jugement, de prévenir les dangers auxquels il sera exposé au fil de son évolution. Et je crois que pour être efficace, il faut rester au plus près des réalités. Actuellement, quand on sait qu'à l'age adulte 70% des jeunes ont fait l'expérience de la fumette, on ne peut faire l'impasse sur la prévention auprès de son enfant. | |
| | | Nelly Admin
| Sujet: Re: Aux enseignants. Jeu 1 Avr - 8:12 | |
| - stip a écrit:
-
- Nelly a écrit:
-
- stip a écrit:
- Soit parce qu'elle présuppose l'absence de sens critique, soit parce qu'elle sera bien fragile face à l'envie de transgression.
Je crois qu'il faut laisser une porte ouverte aux jeunes ayant besoin d'explications. Toute règle a ses exceptions. Le dialogue avec l'enseignant devrait primer. Par contre, une fois que les bases sont entendues et comprises, à l'enseignant de juger avec doigté la tolérance acceptée. Je crois que toute règle ou toute loi, tout interdit, doit faire preuve de sa nécessité pour être respecté. Et si le simple fait qu'il faille du silence pendant les cours, une autorisation pour sortir n'est pas inné, que fait-on ? Il est difficile de s'imposer, actuellement, alors il faut des règles strictes qu'on assouplit quand elles sont comprises. - stip a écrit:
- ça me fait penser à une discussion que j'ai eue récemment avec mes fils sur la pénalisation de la fumette.
L'un d'entre eux me disait justement que l'alcool étant autorisé, il ne voyait pas pourquoi on laissait le marché juteux de la "marie jeanne" aux réseaux mafieux d'autant que ça mobilisait pas mal l'activité policière coutant ainsi assez cher aux contribuables, bref...faire comme en Hollande. On ignorait les méfaits de l'alcool pris avec excès, il y a très longtemps. On ignorait également les catastrophes sanitaires engendrées par la cigarette. Revenir en arrière est plus difficile que de ne pas laisser passer. - stip a écrit:
- Alors j'ai essayé de lui exposer les aspects positifs ou utiles que je trouvais à cette loi, certes sans me départir d'un éventuel cynisme sur certains points.
Et vous que diriez-vous dans ces circonstances? Autoriser l'utilisation de la drogue, à quelque niveau que ce soit, laisserait la porte ouverte à toutes les déviances. Ces mafieux poussent toujours le bouchon plus loin et trouveront toujours le moyen de faire de juteuses affaires. Il suffit de créer de la dépendance et ça, ils savent faire. | |
| | | stip ******
| Sujet: Re: Aux enseignants. Jeu 1 Avr - 8:30 | |
| - Brumes a écrit:
- -- Pour la fumette (!) c'est pareil. Beaucoup sont entraînés dans une spirale qui les détruit, détruisant aussi tous ceux qui s'approchent....
Le danger de la fumette n'est pas l'addiction physique que l'on peut constater chez l'alcoolique ou même chez le fumeur de tabac (à cause de la nicotine). Ses effets sont avant tout psychologiques, dans les années 70 le Professeur Olivenstein qui avait ouvert une unité de soins pour les drogués, disait du H que son inconvénient était avant tout la démotivation à la longue . Quand on sait tous les défis qui sont à relever justement à cet âge, les difficultés inhérentes au passage à l'âge adulte, l'énergie nécessaire , il y a vraiment du souci à se faire pour les plus fragiles. Ceux qui fument pour trouver un refuge, se garantiront au mieux l'impasse sociale, au pire verront leurs penchants névrotiques ou psychotiques prendre pied, se renforcer. Un cercle vicieux qui s'installera assez rapidement et très durablement, au final. | |
| | | stip ******
| Sujet: Re: Aux enseignants. Jeu 1 Avr - 8:51 | |
| - Nelly a écrit:
- Autoriser l'utilisation de la drogue, à quelque niveau que ce soit, laisserait la porte ouverte à toutes les déviances. Ces mafieux poussent toujours le bouchon plus loin et trouveront toujours le moyen de faire de juteuses affaires. Il suffit de créer de la dépendance et ça, ils savent faire.
Oui, ça fait partie de mes arguments. Bien-sûr, du temps de la prohibition en Amérique, jamais les mafias ne s'était aussi bien portées, objecteront les "pro-dépénalisation". J'ai même lu, il y a quelques années, qu'un médecin Britannique pronait la dépennalisation totale des conduites addictives avec un accompagnement en milieu hospitalier . Mon premier souci est la protection de l'enfance et la vertu de cette pénalisation est de rendre la vente et l'achat de ce produit plus difficile, risquée. Quant à dire que ça enrichit les réseaux mafieux, j'objecterai que si on retire ce marché à cette partie de la population prête à tout et n'importe quoi pour faire de l'argent, fatalement, elle se rabattra sur d'autres créneaux du crime organisé plus dangereux encore. | |
| | | Nelly Admin
| Sujet: Re: Aux enseignants. Jeu 1 Avr - 13:28 | |
| - stip a écrit:
- Mon premier souci est la protection de l'enfance et la vertu de cette pénalisation est de rendre la vente et l'achat de ce produit plus difficile, risquée.
L'ennui est que la police n'est pas en mesure de réagir efficacement, dans ce cadre. Certes, ils en font beaucoup mais, en même temps, l'approvisionnement est toujours possible et les infiltrations parmi les jeunes toujours plus astucieux. - stip a écrit:
- Quant à dire que ça enrichit les réseaux mafieux, j'objecterai que si on retire ce marché à cette partie de la population prête à tout et n'importe quoi pour faire de l'argent, fatalement, elle se rabattra sur d'autres créneaux du crime organisé plus dangereux encore.
Si la drogue dite douce était tolérée, les mafieux vendraient de la drogue plus dure. il y aura toujours des astuces ! | |
| | | stip ******
| Sujet: Re: Aux enseignants. Jeu 1 Avr - 15:58 | |
| - Nelly a écrit:
- Si la drogue dite douce était tolérée, les mafieux vendraient de la drogue plus dure. il y aura toujours des astuces !
Ils vendent déjà de la drogue plus dure , la cocaïne par exemple est devenue beaucoup plus fréquente et abordable. Mais je pense plutôt à cette proportion de gamins qui va prendre du shit parce que c'est JUSTEMENT interdit la rebellion ado....la plupart d'entre eux n'iront pas plus loin, pour ceux-là si c'était autorisé ce n'aurait pas la même saveur. Enfin je persiste à penser que rendre cet accès compliqué protège les plus jeunes donc les plus susceptibles de tomber dans le piège en allant plus loin avec le temps. La banalisation risquerait de précipiter l'immaturité plus sûrement vers les drogues dures . En Hollande, dit-on, ce n'est pas le cas mais n'oublions pas que là-bas la plupart des femmes sont au foyer, ce n'est plus le cas chez nous. Bien-sûr pour les plus de vingt ans qui aiment consommer de temps en temps, la problèmatique est différente, car tant au niveau comportemental qu'au niveau de l'addiction, ils sont nettement plus fréquentables, plus calmes que les pochtrons et doivent donc trouver cette loi injuste.....évidemment! Même si, comme le faisait remarquer Brumes, l'état de vigilance est faussé donc dangereux dès lors qu'il s'agit de conduire ou autre opération nécessitant de la concentration. Très souvent aujourd'hui on rencontre des jeunes en perdition qui cumulent simultanément les deux, font les pires mélanges , oscillant de la carpette à la bête fauve .Un comportement autodestructeur. Je tiens à préciser qu'aucun de mes enfants ne supporte la fumée, pas même celle du tabac (j'ai au moins réussi ça, ils sont tous les trois majeurs) et qu'il y en a deux qui sont plutôt d'accord avec moi, trouvant leurs potes fumeurs de joints trop mous et, je cite: "ne bougeant plus leur cul du canapé".....pas marrants quoi. J'évoquais cette discussion à propos du libre questionnement sur la pertinence d'une loi. Reste à propos des comportements à risques, phénomène très inquiétant et éminemment accidentogène chez les jeunes d'Europe du Nord, le "binge drinking" ou alcoolisation massive pour aller faire la fête. Oui, il y a vraiment des raisons que ça fasse peur aux parents. Je me souviens d'avoir vu un débat là-dessus, une sociologue italienne avait une analyse très intéressante à ce propos. Mais c'est un autre débat, ceci dit je ne relâche jamais mes recommandations auprès de mes étudiants....Difficile de les accompagner à l'âge de tous les excès! | |
| | | stip ******
| Sujet: Re: Aux enseignants. Ven 2 Avr - 7:59 | |
| Tiens.....je viens d'entendre avec l'actualité brûlante (c'est un euphemisme) le maire de Sevran dans le 93 qui vient de poser la légalisation,( j'ignore son bord politique car je n'en ai rien à faire).
Avant de pousser des cris d'orfraie quand quelqu'un a un avis à priori différent du mien, j'aime entendre ses arguments motivés. Là, je ne pense pas qu'il s'agisse en ce qui le concerne de démagogie, ce clientèlisme qui réduit le politique à une foire d'empoigne idéologique et stérile depuis si longtemps.
Quels sont ses arguments? (je suis pragmatique)
Quels en seraient les avantages(économie de procédures police+justice)?
Quelles en seraient les modalités pour transformer cette économie souterraine en commerce ordinaire? (que l'état et la population soient gagnants dans l'opération) Contrôle, fiscalité.
A-t-il réfléchi aux effets pervers d'une telle décision afin de les prévenir?
Sincèrement ça m'intéresse car il m'est arrivé de changer d'avis. Vous voulez un exemple? Quand le service militaire obligatoire a été supprimé pour une armé de métier, j'ai dit: Enfin! d'autant que cette obligation incombait aux seuls garçons ce qui, dans une société où on vise la parité n'était plus tenable.
Par la suite, je me suis prise à regretter cette dispariton du service militaire obligatoire, dernière chance de mixité sociale, de vie en collectivité, d'éducation à l'obéïssance,à l'effort, au respect et à la socialisation, bref au civisme pour des éducations loupées mais peut-être encore récupérables par cette vie exigeante, à la dure, fût-ce au prix de l'inutilité d'une telle expérience pour les autres.
Oui...on a le droit de changer d'avis. Une société qui avance est une société qui se pose toutes les questions les yeux ouverts sans se retrancher derrière des luttes politiciennes hypocrites, des militantismes de principes aussi creux que des clubs de supporters de foot. | |
| | | Nelly Admin
| Sujet: Re: Aux enseignants. Ven 2 Avr - 8:36 | |
| - stip a écrit:
- Quels sont ses arguments? (je suis pragmatique)
Quels en seraient les avantages(économie de procédures police+justice)?
Quelles en seraient les modalités pour transformer cette économie souterraine en commerce ordinaire? (que l'état et la population soient gagnants dans l'opération) Contrôle, fiscalité. Je suis horrifiée de ne voir citer que des avantages financiers, même s'il ne faut rien négliger par les temps qui courent. La prévention doit être prioritaire. Or, nous savons qu'en légalisant quelque chose de nocif dans la durée (alcool, tabac), les conséquences sont visibles des années plus tard, trop tard pour faire marche arrière. Les avantages financiers tirés aujourd'hui serviraient à soigner les maladies plus tard ? - stip a écrit:
- A-t-il réfléchi aux effets pervers d'une telle décision afin de les prévenir?
Sans doute n'a-t-il pas analysé le problème à long terme. Dans un premier temps, toucher des taxes aujourd'hui serait plus rentable. Economiser les frais de procédure permettrait de désengorger certains services qui pourraient se consacrer à d'autres tâches. Mais il faut voir le long terme. - stip a écrit:
- Sincèrement ça m'intéresse car il m'est arrivé de changer d'avis.
Vous voulez un exemple? Quand le service militaire obligatoire a été supprimé pour une armé de métier, j'ai dit: Enfin! d'autant que cette obligation incombait aux seuls garçons ce qui, dans une société où on vise la parité n'était plus tenable.
Par la suite, je me suis prise à regretter cette disparition du service militaire obligatoire, dernière chance de mixité sociale, de vie en collectivité, d'éducation à l'obéissance,à l'effort, au respect et à la socialisation, bref au civisme pour des éducations loupées mais peut-être encore récupérables par cette vie exigeante, à la dure, fût-ce au prix de l'inutilité d'une telle expérience pour les autres. J'ai eu la même réaction que toi, pensant au "temps perdu" pour les jeunes obligés de sacrifier une année de leur vie. Mais il aurait été possible de rendre cette année plus intelligente en permettant à ceux qui en aurait manifesté le désir, d'effectuer leur service dans un métier qui leur aurait permis d'avancer dans leur vie professionnelle, voire de faire un apprentissage professionnel, sachant que l'apprentissage de la rigueur et de l'obéissance n'a jamais fait de mal à personne. - stip a écrit:
- Oui...on a le droit de changer d'avis.
Il n'y a que ceux qui ont l'esprit obtus qui ne changent pas d'avis. Il est normal que certaines expériences, une certaine ouverture d'esprit puissent avoir une incidence sur un avis... | |
| | | stip ******
| Sujet: Re: Aux enseignants. Ven 2 Avr - 9:04 | |
| - Nelly a écrit:
- J'ai eu la même réaction que toi, pensant au "temps perdu" pour les jeunes obligés de sacrifier une année de leur vie. Mais il aurait été possible de rendre cette année plus intelligente en permettant à ceux qui en aurait manifesté le désir, d'effectuer leur service dans un métier qui leur aurait permis d'avancer dans leur vie professionnelle, voire de faire un apprentissage professionnel, sachant que l'apprentissage de la rigueur et de l'obéissance n'a jamais fait de mal à personne.
Bien-sûr c'est la première pensée qui vient. Mais. un tel dispositif de service civique existe dorénavant auprès des collectivités pour les jeunes.....qui le veulent . Même si ça semble une bonne idée, crois-tu un instant que ça va toucher cette catégorie de jeunes, à laquelle je pense, perdue pour le civisme parcequ'incapable de se forcer à quoi que ce soit (pour un revenu modique, en plus) et qui ne respectent que le rapport de force? Une révélation en travaillant auprès des personnes âgées ou des plus démunis? Qui y croit? | |
| | | Nelly Admin
| Sujet: Re: Aux enseignants. Ven 2 Avr - 9:11 | |
| - stip a écrit:
-
- Nelly a écrit:
- J'ai eu la même réaction que toi, pensant au "temps perdu" pour les jeunes obligés de sacrifier une année de leur vie. Mais il aurait été possible de rendre cette année plus intelligente en permettant à ceux qui en aurait manifesté le désir, d'effectuer leur service dans un métier qui leur aurait permis d'avancer dans leur vie professionnelle, voire de faire un apprentissage professionnel, sachant que l'apprentissage de la rigueur et de l'obéissance n'a jamais fait de mal à personne.
Bien-sûr c'est la première pensée qui vient. Mais. un tel dispositif de service civique existe dorénavant auprès des collectivités pour les jeunes.....qui le veulent . Même si ça semble une bonne idée, crois-tu un instant que ça va toucher cette catégorie de jeunes, à laquelle je pense, perdue pour le civisme parcequ'incapable de se forcer à quoi que ce soit (pour un revenu modique, en plus) et qui ne respectent que le rapport de force? A partir du moment où ce n'est plus obligatoire, très peu y consacreront du temps. Et ceux qui s'y attèleront vraiment sont ceux qui ont déjà l'esprit ouvert. Ceux qui en auraient réellement besoin y sont forcément absents. Dommage. Pour eux en premier, pour la société ensuite. - stip a écrit:
- Une révélation en travaillant auprès des personnes âgées ou des plus démunis? Qui y croit?
Il faudrait déjà y aller, ce qui n'est pas le cas. | |
| | | Thierry ****
| Sujet: Re: Aux enseignants. Ven 2 Avr - 19:13 | |
| Coucou, je suis toujours par "là" mais très occupé. Boulot (je prépare une journée en raquettes à neige pour la classe), faut trouver un guide, le matériel, des parents, remplir des paperasses, trouver un créneau météo, trouver des chaussures pour les enfants (et oui ils ont tous une télé, une wi, une playstation etc...mais ils n'ont pas de chaussures pour aller marcher dans la neige, alors je cherche à droite à gauche parce que les parents ne le feront même pas pour certains...) Y'a des jours...C'est triste à pleurer. J'écris aussi. Je tronçconne du bois. Je fais du ski, il a reneigé 1,20 m à 2000 m ! Et je cherche furieusement un pick up 4X4 avec une cellule amovible, on veut reprendre les grands voyages comme ceux qu'on a faits avec les enfants quand ils étaient petits. Pas évident à trouver. Pour ce qui est de la possibilité de désobéir c'était le sujet du jour en goûter-philo par rapport aux résistants pendant la guerre... C'est quand on montre aux enfants l'urgence, la complexité, le drame de certaines situations, lorsqu'ils peuvent réaliser l'importance considérable de leurs pensées et de leurs actes qu'ils deviennent capables de résister aux envies de désobéissance. Il n'y a que l'exemple des hommes pour grandir les petits d'hommes. Le reste c'est de la morale et ça n'est jamais éducatif. "Vérifie toujours à chaque instant, que tes pensées, tes choix, tes décisions et tes actes sont à l'image de la personne que tu veux être." C'est écrit sur la porte de la classe. Et c'est vers ça que je les ramène lorsqu'ils dérapent : non pas vers mon jugement d'adulte mais vers le reflet que leurs actes leur renvoient. Qui es-tu, là, dans l'instant ? Est-ce que cet individu te plaît, est-ce qu'il aime celui que tu veux être ou est-ce qu'il lui fait du mal ? "Si tu n'es pas toi-même, qui pourrait l'être à ta place ?" Henry david Thoreau. Affiché au-dessus du tableau. | |
| | | Thierry ****
| Sujet: Re: Aux enseignants. Ven 2 Avr - 19:17 | |
| Justement écrit ces jours ci.
Blog > Rituels de passage. Le 25/03/2010 à 20:53
Dans les sociétés dites "primitives" il existe des rituels de passage destinés à provoquer un changement d'état de la conscience du jeune initié. Pour cela, il est courant d'user de drogues hallucinogènes, de créer un état de transe en faisant effectuer des gestes répétés ou émettre des sons particuliers, de placer l'initié dans une situation de danger ou d'épreuves auxquelles il doit faire face après y avoir été préparé.
"La plume de l'aigle" chez les Amérindiens. "Le saut" du haut d'une tour avec une liane aux pieds, la tête s'arrêtant à quelques mètres du sol, en Papouasie (il me semble), la chasse à la baleine ou à l'ours polaire chez les Inuits, le lion chez les Masaïs, plusieurs jours d'isolement dans la forêt amazonienne chez les Kayapo..."La forêt d'émeraude"...Un bel exemple d'initiation.
Et ici.
La prise de drogue n'est pas accompagnée par un Chaman et a des conséquences désastreuses. Fatales parfois.
Les accidents de la route témoignent bien souvent de cette tentation du danger.
L'isolement dans une nature vierge est devenu quasiment impossible.
Les rites de passage ne sont plus perçus que comme des actes inconsidérés, inconscients, absurdes, néfastes. Ils le sont effectivement. Ce ne sont pas les jeunes qui en sont responsables mais les adultes qui ont abandonné ce rôle, qui l'ont délégué à la vie en société, une société déstructurée, privée de ses traditions les plus essentielles.
L'école est devenue le cadre normatif de ces rites de passage : la maternelle, le passage en primaire, le passage au collège, le lycée, l'université, certains ont été abandonnés en cours de route et cherchent donc d'autres rites à éprouver, c'est ainsi, il faut avancer à travers les épreuves, et si le cadre normatif s'est montré impitoyable il faudra trouver des palliatifs. Ceux-là ont été sacrifiés pour montrer aux élus leur statut de "privilégiés"...L'égalité ne mettrait pas en valeur les particularités et ne permettrait pas la création de castes. Et les castes sont un moyen fabuleux de créer de la richesse...La boucle est fermée. Et rien ne peut défaire le noeud, il est devenu archaïque, ancré dans l'inconscient collectif. Il s'entretient de lui-même tant sa force est gigantesque.
L'alcool, la drogue, le sexe, l'appartenance aux groupes, les supporters de foot, ces fanatiques qui ne vivent que pour l'épreuve par personnes interposées, les groupes politiques, religieux, médiatiques, toutes les formes d'appartenance et de reconnaissance sont des palliatifs. Le problème, c'est qu'ils n'élèvent pas la plupart du temps mais créent une dépendance... Il n'y a pas de passage d'une rive à une autre mais la nage frénétique dans les miasmes boueux de l'embrigadement. Il faut juste maintenir en état les troupes. Les jeunesses hitlériennes, les Khmers rouges, les Staliniens en sont des exemples frappants. Et monstrueux. Les organisateurs n'ont pas pour objectif l'élévation spirituelle de l'individu mais son adhésion définitive, un rôle à tenir, valorisant bien sûr mais nullement évolutif dans sa dimension existentielle. A moins que la personne ne devienne à son tour un maître de l'organigramme. Un élu supérieur...
Le service militaire a occupé un temps ce rite de passage mais on connait ses dérives et la force de son embrigadement ou du dégoût qu'il générait. Aucune élévation spirituelle.
Alors que reste-t-il ?
Le sport parfois, non pas lorsqu'il est intégré et dirigé par une structure compétitive, une fédération et tous les égos, les carrières, les ambitions personnelles qui s'y greffent mais le sport "libre", le sport comme une ouverture de l'esprit à cette dimension intérieure que les rites révélaient. Ce que j'aime justement dans la montagne parce que le rapport à la Terre n'est pas souillé par les hommes. Le free ride porte bien son nom.
Je sais ce que je dois à la montagne, à la course à pied, au vélo, à ces milliers d'heures passer à pédaler, au-delà de tout objectif, rien d'autre que de passer la porte...
Je n'appartiens à aucune structure, je n'adhère à aucun groupe politique, religieux, social, je ne suis fan de rien, je n'idolâtre rien ni personne, je vis dans une liberté que je garde farouchement. Certains rites de passage, je les ai choisis, certains se sont imposés, sans doute parce que j'étais figé, sans doute parce que sans en avoir conscience je m'étais ancré dans les certitudes, j'avais fini par ébrécher les murailles et je laissais couler en moi le fiel du monde.
Les seules personnes auxquelles je tienne sont la femme que j'aime et mes trois enfants. Le reste du monde pourrait disparaître, je m'en remettrais toujours. Peut-être est-ce monstrueux ? Et pourtant j'ai pleuré tout seul en voyant les enfants d'Haïti. La misère humaine m'effondre. Peut-être me suis-je éloigné pour survivre ? Parce que la douleur des autres me tue. Certains rites de passage m'ont marqué au fer rouge. Je ne leur en veux pas, je sais ce que je leur dois et de toute façon, c'était ma voie; il n'y a rien à regretter, il s'agit de comprendre. D'autres rites sans doute seront nécessaires avant d'arriver au bout. J'essaierai de les choisir avant qu'ils ne s'imposent. | |
| | | dombom *****
| Sujet: Re: Aux enseignants. Sam 3 Avr - 7:16 | |
| - stip a écrit:
- Nelly a écrit:
A-t-on le droit de désobéir ?
Restons peut-être dans un premier temps dans le cadre scolaire. On a en tout premier lieu le droit de comprendre la nécessité de telle ou telle consigne. Sans celà l'obéissance ne rime à rien, elle est vouée à l'échec. Soit parce qu'elle présuppose l'absence de sens critique, soit parce qu'elle sera bien fragile face à l'envie de transgression. Mais pourquoi diable les élèves devraient-ils obéir à des enseignants qui eux-mêmes prônent la désobéissance ? "Monsieur l'inspecteur d'académie, nous vous écrivons cette lettre aujourd'hui, car en conscience, nous ne pouvons plus nous taire ! En toute conscience professionnelle, nous refusons d'obéir !" Depuis quelques semaines, les autorités de l'éducation nationale sont de plus en plus nombreuses à recevoir de telles missives. Leurs auteurs sont des enseignants, souvent des professeurs des écoles, qui informent leur hiérarchie de leur intention de "désobéir" et de ne pas appliquer, notamment, les réformes décriées sur les réseaux d'aides spécialisées aux élèves en difficulté (Rased) et l'aide personnalisée." | |
| | | Thierry ****
| Sujet: Re: Aux enseignants. Sam 3 Avr - 8:30 | |
| Et pourquoi les parents continuent à se taire?...Ce ne sont pas aux enfants de désobéir. Mais à leurs tuteurs. | |
| | | stip ******
| Sujet: Re: Aux enseignants. Sam 3 Avr - 9:06 | |
| - Thierry a écrit:
- Justement écrit ces jours ci.
Blog > Rituels de passage. Le 25/03/2010 à 20:53
Dans les sociétés dites "primitives" il existe des rituels de passage destinés à provoquer un changement d'état de la conscience du jeune initié. Pour cela, il est courant d'user de drogues hallucinogènes, de créer un état de transe en faisant effectuer des gestes répétés ou émettre des sons particuliers, de placer l'initié dans une situation de danger ou d'épreuves auxquelles il doit faire face après y avoir été préparé.
"La plume de l'aigle" chez les Amérindiens. "Le saut" du haut d'une tour avec une liane aux pieds, la tête s'arrêtant à quelques mètres du sol, en Papouasie (il me semble), la chasse à la baleine ou à l'ours polaire chez les Inuits, le lion chez les Masaïs, plusieurs jours d'isolement dans la forêt amazonienne chez les Kayapo..."La forêt d'émeraude"...Un bel exemple d'initiation.
Et ici.
La prise de drogue n'est pas accompagnée par un Chaman et a des conséquences désastreuses. Fatales parfois.
Les accidents de la route témoignent bien souvent de cette tentation du danger.
L'isolement dans une nature vierge est devenu quasiment impossible.
Les rites de passage ne sont plus perçus que comme des actes inconsidérés, inconscients, absurdes, néfastes. Ils le sont effectivement. Ce ne sont pas les jeunes qui en sont responsables mais les adultes qui ont abandonné ce rôle, qui l'ont délégué à la vie en société, une société déstructurée, privée de ses traditions les plus essentielles.
L'école est devenue le cadre normatif de ces rites de passage : la maternelle, le passage en primaire, le passage au collège, le lycée, l'université, certains ont été abandonnés en cours de route et cherchent donc d'autres rites à éprouver, c'est ainsi, il faut avancer à travers les épreuves, et si le cadre normatif s'est montré impitoyable il faudra trouver des palliatifs. Ceux-là ont été sacrifiés pour montrer aux élus leur statut de "privilégiés"...L'égalité ne mettrait pas en valeur les particularités et ne permettrait pas la création de castes. Et les castes sont un moyen fabuleux de créer de la richesse...La boucle est fermée. Et rien ne peut défaire le noeud, il est devenu archaïque, ancré dans l'inconscient collectif. Il s'entretient de lui-même tant sa force est gigantesque.
L'alcool, la drogue, le sexe, l'appartenance aux groupes, les supporters de foot, ces fanatiques qui ne vivent que pour l'épreuve par personnes interposées, les groupes politiques, religieux, médiatiques, toutes les formes d'appartenance et de reconnaissance sont des palliatifs. Le problème, c'est qu'ils n'élèvent pas la plupart du temps mais créent une dépendance... Il n'y a pas de passage d'une rive à une autre mais la nage frénétique dans les miasmes boueux de l'embrigadement. Il faut juste maintenir en état les troupes. Les jeunesses hitlériennes, les Khmers rouges, les Staliniens en sont des exemples frappants. Et monstrueux. Les organisateurs n'ont pas pour objectif l'élévation spirituelle de l'individu mais son adhésion définitive, un rôle à tenir, valorisant bien sûr mais nullement évolutif dans sa dimension existentielle. A moins que la personne ne devienne à son tour un maître de l'organigramme. Un élu supérieur...
Le service militaire a occupé un temps ce rite de passage mais on connait ses dérives et la force de son embrigadement ou du dégoût qu'il générait. Aucune élévation spirituelle.
Alors que reste-t-il ?
Le sport parfois, non pas lorsqu'il est intégré et dirigé par une structure compétitive, une fédération et tous les égos, les carrières, les ambitions personnelles qui s'y greffent mais le sport "libre", le sport comme une ouverture de l'esprit à cette dimension intérieure que les rites révélaient. Ce que j'aime justement dans la montagne parce que le rapport à la Terre n'est pas souillé par les hommes. Le free ride porte bien son nom.
Je sais ce que je dois à la montagne, à la course à pied, au vélo, à ces milliers d'heures passer à pédaler, au-delà de tout objectif, rien d'autre que de passer la porte...
Je n'appartiens à aucune structure, je n'adhère à aucun groupe politique, religieux, social, je ne suis fan de rien, je n'idolâtre rien ni personne, je vis dans une liberté que je garde farouchement. Certains rites de passage, je les ai choisis, certains se sont imposés, sans doute parce que j'étais figé, sans doute parce que sans en avoir conscience je m'étais ancré dans les certitudes, j'avais fini par ébrécher les murailles et je laissais couler en moi le fiel du monde.
Les seules personnes auxquelles je tienne sont la femme que j'aime et mes trois enfants. Le reste du monde pourrait disparaître, je m'en remettrais toujours. Peut-être est-ce monstrueux ? Et pourtant j'ai pleuré tout seul en voyant les enfants d'Haïti. La misère humaine m'effondre. Peut-être me suis-je éloigné pour survivre ? Parce que la douleur des autres me tue. Certains rites de passage m'ont marqué au fer rouge. Je ne leur en veux pas, je sais ce que je leur dois et de toute façon, c'était ma voie; il n'y a rien à regretter, il s'agit de comprendre. D'autres rites sans doute seront nécessaires avant d'arriver au bout. J'essaierai de les choisir avant qu'ils ne s'imposent. J'aime beaucoup..... et souscris à la plupart de tes remarques, je te trouve juste un petit peu trop sévère avec la compétiton en soi, (se mesurer à d'autres pour mieux se dépasser ne me choque pas, cette émulation dans le respect peut-être très formatrice) même si les dérives du milieu sportif (ex: dopage, récupérations nationalistes, trucages et soudoiements) me font vomir. Rituels de Passage? C'est exactement l'idée qu'utilisait la sociologue italienne à propos du phénomène étudiant européen du "binge drinking" . Jeunesse matériellement assez protègée aux vues de l'histoire et des autres continents, jeunesse quelque peu affranchie de la religion, elle aurait malgré tout besoin de passer par de tels rites (avec tous les dangers que ça représente) pour s'accomplir. Sauf que là, il n'y a pas de chaman dans les teufs mais la croix rouge qui vise à limiter la casse de ces mises en dangers collectives. Cette histoire de rites de passage pour marquer la rupture de l'individu avec son enfance, ce besoin que l'on accorde à l'humain et qui a laissé des traces dans les sociétés depuis la nuit des temps me parait très intéressante..... Pourquoi serions-nous faits ainsi? Pourquoi? Est-ce le hasard ou notre espèce qui veut que nous éprouvions nos limites par nous même pour acceder et comprendre les vertus de la sagesse? j'ai vu un reportage sur les chimpanzés dans leur milieu naturel. Lorsqu'ils quittent le giron maternel, à l'adolescence , les jeunes mâles se regroupent pour faire des virées dans la forêt et un petit peu n'importe quoi.....ils cassent, attaquent d'autres animaux gratuitement, bref, se comportent comme des hooligans jusqu'à ce que l'âge de la reproduction accomplie viennent calmer ce comportement. D'un point de vue strictement scientifique, on pourrait dire que c'est la montée des hormones (testostérone surtout) qui conditionne tout ceci. Nous y sommes soumis tout autant que les animaux, ce que nous avons à gèrer ce sont les effets contradictoires de notre conscience. | |
| | | Thierry ****
| Sujet: Re: Aux enseignants. Dim 4 Avr - 9:04 | |
| Dix ans de compétition dans le milieu cycliste et triathlon...J'en ai vu des dérives et des massacres de jeunes. Dans l'esprit et dans les corps. Aujourd'hui c'est à travers mes élèves que je vois à quel point rien n'a changé. Naïs, par exemple, championne d'Europe de super G, catégorie junior, promise à une belle carrière, mais qui se fait une entorse l'été dernier pendant une rando...Complètement lâchée par le "pôle France " de ski cet hiver parce que deux mois sans foncier ça ne pardonne pas. Déprime totale, et dégoût surtout, un profond dégoût pour ce monde adulte qui a été capable de lui reprocher les sommes investies pour elle...Si j'avais été son père...Y'a des mâchoires qui auraient volé... J'en ai des dizaines d'exemples comme ça : Florence, cassée par la gymnastique à haut niveau, croissance perturbée à cause d'une musculature outrancière pour son âge. Florent, viré du centre de formation de St Etienne, football, après lui avoir fait miroiter une carrière internationale. Juste parce qu'il a pris vingt centimètres en deux ans et qu'il n'est plus assez rapide... La compétition à haut niveau est une boucherie. Personne n'imagine le nombre de laisser pour compte, après des années de sacrifice. L'argent, la gloire, les subventions, les suventions, les suventions...Il faut des résultats pour la fédération, une pression gigantesque.
Quand je vois les "compets" de ski free ride, ça n'a rien à voir. C'est un milieu qui est complètement à part. Un respect immense pour tout le monde. Et avant tout pour la montagne. C'est ça la différence essentielle. Le partenaire principal, c'est la Terre. Et ça créé une osmose inégalée. Il y aura bien toujours quelques gars ou filles un peu à part, des égos démesurés qui chercheront un plan de carrière mais ça n'est pas l'esprit. Ceux-là ne sont pas bien perçus alors que dans les autres milieux sportifs, ils sont des exemples... | |
| | | Brumes ******
| Sujet: Re: Aux enseignants. Dim 4 Avr - 9:52 | |
| Y a des mâchoires qui auraient voléTu m'inquiètes un peu ! Tout doit-il se régler à coups de poings ? La compétition de haut niveau est certes impitoyable, les laisser-pour-compte nombreux. L'argent mène le monde et cela depuis toujours. A tous les niveaux. Qui met en vedette ces doués d'un sport ? Je suis parfois scandalisée de voir des commentateurs "descendre" un joueur parce que ce jour-là il n'a pas été au top. Tous les moyens sont bons. On peut aimer un sport sans pour cela dépasser certaines limites. Entre les spectateurs fanatiques et les journalistes qui font et défont une réputation où est la place du sport "pur" ! Le joueur veut gagner de l'argent, comme l'entraîneur, tous ceux qui gravitent autour, pour terminer par les sponsors qui veulent rentabiliser leurs mises de fonds. Il ne faut pas s'étonner des dérives. Le rugby a été longtemps uniquement "amateur". Pour survivre il a dû entrer dans ce système. (Bon point : il nous fournit des calendriers, au poil (!)... Mazette !!!! que de beaux gars... ). Je ne m'étendrai pas sur : "le sport peut-il être considéré comme un métier ?". Après tout, les distractions sont nécessaires à l'homme. Il n'y a que peu d'élus. Les sportifs en sont conscients ? Les entraînements sont très durs, certains abandonnent. Il faut être doué et... le facteur chance joue aussi. Comme je l'ai dit plus haut, c'est un univers impitoyable (ya pas que Dallas ). | |
| | | Thierry ****
| Sujet: Re: Aux enseignants. Dim 4 Avr - 9:58 | |
| Je hais les adultes qui détruisent les enfants. A un point qu'on n'imagine même pas. | |
| | | Marie-jo 17 ******
| Sujet: Re: Aux enseignants. Dim 4 Avr - 13:03 | |
| - Thierry a écrit:
- Je hais les adultes qui détruisent les enfants. A un point qu'on n'imagine même pas.
oh la? ...cela ferait-il partie d'un passé douloureux? Rien n'est plus précieux que l'enfance, ces la période de notre vie où notre psychique et physique se forme. nous devons respecter ce procéssus et laisser l'enfant être ce qu'il doit être, le chérir, le guider,mais jamais le blesser dans sa chair ou son esprit. Tout notre avenir dépend de notre enfance,alors soyons vigilant ! | |
| | | Brumes ******
| Sujet: Re: Aux enseignants. Dim 4 Avr - 18:15 | |
| On commence tous par l'enfance... Même les assassins ! | |
| | | Thierry ****
| Sujet: Re: Aux enseignants. Dim 4 Avr - 18:25 | |
| - Brumes a écrit:
- On commence tous par l'enfance...
Même les assassins ! Les enfants ne sont pas assassins. Ils le deviennent en grandissant. Et il y a toujours un adulte dans son histoire pour expliquer cette "voie". Il y a toujours un manque d'amour. Jusqu'à la douleur. | |
| | | dombom *****
| Sujet: Re: Aux enseignants. Lun 5 Avr - 17:25 | |
| - Thierry a écrit:
-
Les enfants ne sont pas assassins. Ils le deviennent en grandissant. Et il y a toujours un adulte dans son histoire pour expliquer cette "voie". Il y a toujours un manque d'amour. Jusqu'à la douleur. Are you sure ? | |
| | | stip ******
| Sujet: Re: Aux enseignants. Lun 5 Avr - 23:08 | |
| - dombom a écrit:
- Thierry a écrit:
-
Les enfants ne sont pas assassins. Ils le deviennent en grandissant. Et il y a toujours un adulte dans son histoire pour expliquer cette "voie". Il y a toujours un manque d'amour. Jusqu'à la douleur. Are you sure ? Freud, auque j'aime moyennement me réfèrer disait des enfants qu'ils étaient des pervers polymorphes. Je pense qu'une société exclusivement peuplée d'enfants serait d'une sauvagerie et d'une cruauté extrême. Pourtant individuellement ils représentent surtout notre espoir le plus précieux, cette chance merveilleuse de savoir qu'ils vont évoluer et devenir peut-être grâce à notre attention de belles personnes épanouies, et c'est une aventure à haut risque! Mais les enfants entre eux ne se font pas de cadeaux, gare aux trop sensibles! Tous les travers (les qualités aussi heureusement!) des adultes sont là! Non, les enfants ne sont pas plus des anges que les adultes, ce sont juste des humains purs qui perdront leur innocence en apprenant à vivre en société. Selon leur courte histoire et leur caractère, ils composeront avec les codes moraux que les adultes leur enseigneront. Ils les appliqueront en fonction de leur nature profonde. Ils apprendront qu'il ne faut pas montrer quelqu'un du doigt sous prétexte qu'il est différent, ils apprendront avec un peu de chance que la politesse est plus payante que la brutalité, qu'on ne s'acharne pas en meute sur un plus faible, à ne pas confondre être vivant et objet. Avec un peu de chance ils apprendront à faire parler ce qu'il y a de bon et talentueux en eux et à aimer la vie. C'est aux adultes qu'incombe cette tâche de les y mener et il est tellement facile pour une autorité quelconque d'anéantir tout ça que oui, c'est une idée insupportable. | |
| | | Thierry ****
| Sujet: Re: Aux enseignants. Mar 6 Avr - 5:15 | |
| Tout à fait d'accord Stip. C'est à l'adulte de faire en sorte que l'enfant exploite ce qu'il a de bon en lui. C'est bien là tout le problème... | |
| | | Nelly Admin
| Sujet: Re: Aux enseignants. Mar 6 Avr - 16:20 | |
| - stip a écrit:
- Non, les enfants ne sont pas plus des anges que les adultes, ce sont juste des humains purs qui perdront leur innocence en apprenant à vivre en société.
La différence avec les adultes, c'est que les enfants sont vrais alors que les adultes, souvent, composent, agissent en fonction de leur propre intérêt. - stip a écrit:
- Selon leur courte histoire et leur caractère, ils composeront avec les codes moraux que les adultes leur enseigneront.
Ils les appliqueront en fonction de leur nature profonde. Oui, chacun a sa nature, c'est pourquoi, dans une même fratrie, avec la même éducation, le résultat peut être diamétralement opposé. - stip a écrit:
- Ils apprendront qu'il ne faut pas montrer quelqu'un du doigt sous prétexte qu'il est différent, ils apprendront avec un peu de chance que la politesse est plus payante que la brutalité, qu'on ne s'acharne pas en meute sur un plus faible, à ne pas confondre être vivant et objet.
Je crois qu'à l'origine, ils ne savent pas ce qui est normal ou différent. Ce sont déjà les adultes qui leur inculquent la notion de différence. | |
| | | stip ******
| Sujet: Re: Aux enseignants. Jeu 8 Avr - 16:38 | |
| - Nelly a écrit:
- Je crois qu'à l'origine, ils ne savent pas ce qui est normal ou différent. Ce sont déjà les adultes qui leur inculquent la notion de différence.
Je ne crois pas non,dès son plus jeune âge, l'enfant est naturellement surpris de ce qui diffère de son cercle familier, il tente sans cesse de se faire une image de la normalité tant des apparences que des comportements. On m'a relaté l'histoire d'un toute petite fille dans sa poussette qui croisait une femme noire de peau pour la première fois. La petite ne fréquentait pas la crèche et pas encore l'école. -Regarde!, s'est elle exclamée à la grande gène de l'adulte qui poussait, la dame elle est toute noire! Je ne me souviens plus des explications fournies par la personne qui accompagnait, toutefois ce ne devait pas lui suffire puisqu'après un moment de réflexion, la petite a repris: -Je sais pourquoi la dame est toute noire, c'est parce qu'elle est allée dans la nuit. Voici pour l'anecdote, elle aurait croisé une personne en fauteuil roulant, une personne obèse (si il n'y en avait pas dans sa famille, elle aurait eu la même réaction), idem pour des comportements extraordinaires, des amoureux qui s'embrassent, un homme titubant etc.... Alors bien-sûr ça doit exister des adultes qui mettent les enfants sur la voie de l'ostracisme et de l'intolérance mais pas tant que ça. En fait, c'est plus tard, à l'école, ils commencent à se faire une conscience sociale. Dès l'âge de 5 ans, ils peuvent se constituer en groupe, en bande....les copains.....avec le début d'une notion d'appartenance,(filles vs garçons, c'est le début! ) influence, hiérarchie et rejets exclusion (celui là, on ne l'aime pas, il n'est pas comme nous) .....la méchanceté parce qu'on se sait plus fort. Et ça peut arriver vite pour peu qu'il y ait à la maison grands frères ou grandes soeurs un peu concons et des parents peu attentifs et/ou disponibles. | |
| | | Nelly Admin
| Sujet: Re: Aux enseignants. Ven 9 Avr - 13:45 | |
| - stip a écrit:
-
- Nelly a écrit:
- Je crois qu'à l'origine, ils ne savent pas ce qui est normal ou différent. Ce sont déjà les adultes qui leur inculquent la notion de différence.
Je ne crois pas non,dès son plus jeune âge, l'enfant est naturellement surpris de ce qui diffère de son cercle familier, il tente sans cesse de se faire une image de la normalité tant des apparences que des comportements. Je ne pensais pas différemment. Il est évident qu'un enfant a besoin de comparaisons qui sont celles de l'entourage. Si un bébé va dans une crèche en fréquentant des enfants de couleur, ou handicapés, ou différents d'une manière quelconque, il s'y adaptera sans problème tant que ses parents ne feront aucun commentaire négatif. Certains bébés pleurent dès qu'ils voient un visage étranger penché au-dessus de leur berceau, surtout après l'hiver parce qu'ils n'avaient pas été confrontés à des visages inconnus. Tout s'arrange rapidement si les parents les familiarisent avec un autre univers. - stip a écrit:
- On m'a relaté l'histoire d'un toute petite fille dans sa poussette qui croisait une femme noire de peau pour la première fois.
La petite ne fréquentait pas la crèche et pas encore l'école. -Regarde!, s'est elle exclamée à la grande gène de l'adulte qui poussait, la dame elle est toute noire! Mon mari avait un ami sénagalais qu'il a ramené chez nous alors que mon neveu de 6 ans n'avait jamais vu une personne de couleur. Il a refusé de lui serrer la main, craignant sans doute de salir les siennes au contact. J'étais surtout gênée pour l'invité qui a bien pris la chose. Ca date, mais la réaction était normale. Entretemps, mon neveu a eu l'occasion de se faire une opinion plus constructive. | |
| | | dombom *****
| Sujet: Re: Aux enseignants. Mar 21 Déc - 11:41 | |
| En voyant la foule de gens, Jésus alla sur la montagne. Et lorsqu’il fut assis, les douze vinrent à lui. Il leva les yeux sur ses disciples et dit : -- Bienheureux les pauvres en esprit car le royaume des cieux leur appartient. Bienheureux ceux qui souffrent car ils seront consolés. - Bienheureux les doux car ils possèderont la terre...
Quand Jésus eut terminé, Simon-Pierre dit : - Il fallait écrire ? Puis André demanda : - Est-ce qu'on doit apprendre tout ça ? Et Jacques : - Il faut le savoir par cœur ? Philippe ajouta : - C'est trop dur. Jean dit : - J'ai pas de feuille ! Et Thomas ajouta : - Moi, j'ai plus d'encre dans mon stylo ! Inquiet, Barthélemy demanda : - Y aura interro ? Et Marc interrogea : - Comment ça s'écrit "bienheureux" ? Matthieu se leva et quitta la montagne sans attendre et disant : - Je peux aller aux toilettes ? Simon précisa : - ça va sonner. Et Judas dit enfin : - Vous avez dit quoi après pauvres ? Alors, un Grand Prêtre du Temple s'approcha de Jésus et dit : - Quelle était ta problématique de départ ? - Quels étaient tes objectifs transversaux ? - A quelle compétence faisais-tu appel ? - Pourquoi ne pas avoir mis les apôtres en activité de groupe ? - Pourquoi cette pédagogie frontale ? t'est-elle la plus appropriée ?
Alors, Jésus s'assit et pleura. | |
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| Sujet: Re: Aux enseignants. | |
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| | | | Aux enseignants. | |
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