Famille d'accueil (2011)

"La famille d'accueil à qui a été retirée une enfant de 5 ans parce qu'elle leur aurait été trop attachée poursuit son combat pour la récupérer.

Cindy vivait chez eux depuis l'âge de 2 mois et demi tout en contiuant à voir ses parents biologiques. Elle a été confiée depuis à une autre famille d'accueil. Les Boyer affirment qu'ils auraient accepté la restitution de l'enfant à ses parents biologiques, mais refusent son placement dans une nouvelle famille d'accueil."

Peut-on retirer un enfant parce qu'il reçoit trop d'amour ? Certes, la famille d'accueil sait que l'enfant ne leur est pas confié définitivement et est rémunérée pour sa garde, mais un enfant n'est pas un objet qu'on place puis déplace...

anémone a écrit:

Oui Nelly, la justice n'a pas de coeur ,

Quelque part, il est normal que la justice n'en ait pas. Il lui serait parfois difficile d'agir légalement. Par contre, avant d'arriver en justice, ce sont des femmes et des hommes qui vont voir la famille, qui réagissent !

anémone a écrit:

on va par contre fermer les yeux sur de la maltraitance faite par des parents biologiques...honteux de priver cette famille d'accueil d'amour.

N'est-ce pas justement parce que certains acteurs (comme les travailleurs sociaux) sont souvent accusés de ne pas faire leur travail que ceux-ci n'ont plus envie de prendre des risques ? N'est-il pas parfois difficile de trouver le juste milieu, d'intervenir exactement à propos ?

Peut-on retirer un enfant parce qu'il reçoit trop d'amour ? Certes, la famille d'accueil sait que l'enfant ne leur est pas confié définitivement et est rémunérée pour sa garde, mais un enfant n'est pas un objet qu'on place puis déplace..

Je crois qu'il est juste de considérer que la famille d'accueil n'est pas seulement une structure de remplacement rémunérée mais aussi une famille d'abord. Bien qu'il existe hélas, des cas contraires...Toutefois, il est aussi important d'identifier les besoins affectifs de l'enfant, ses demandes de repaires.
J'espère que cela est pris en compte plus sérieusement que cela ne l'a été. Et puis balader un enfant d'une famille qui l'aime à une famille d'où on l'a enlevé pour diverses raisons n'est surement pas la solution idéale (sans compter que parfois les problèmes de la famille biologique perdurent).
C'est un problème important qui est, normalement, étudié par les structures qui organisent ces placements.Mais sont t'ils étudiés aussi profondément qu'il le faudrait. ? je n'en n'ai vraiment pas la certitude...

Rime a écrit:

Peut-on retirer un enfant parce qu'il reçoit trop d'amour ? Certes, la famille d'accueil sait que l'enfant ne leur est pas confié définitivement et est rémunérée pour sa garde, mais un enfant n'est pas un objet qu'on place puis déplace..

Je crois qu'il est juste de considérer que la famille d'accueil n'est pas seulement une structure de remplacement rémunérée mais aussi une famille d'abord. Bien qu'il existe hélas, des cas contraires...

Pour avoir suivi, par personne interposée, le même problème que ci-dessus, il semblerait qu'il soit difficile de trouver des familles d'accueil donnant réellement de l'affection aux enfants qui leur sont confiés. Beaucoup de familles le font pour toucher une rémunération, même si elle n'est pas très importante.

Rime a écrit:

Toutefois, il est aussi important d'identifier les besoins affectifs de l'enfant, ses demandes de repaires.

Crois-tu que les besoins affectifs sont différents d'un enfant à un autre ? Tous ont besoin d'amour. Certes, certains d'entre eux sont ballottés d'une famille à l'autre parce qu'ils ne réussissent pas à s'intégrer et il doit être difficile de leur donner exactement cet amour de la manière qu'ils le souhaiteraient. De plus, beaucoup ont eu un passé difficile qui a des répercussions sur leur vie...

Rime a écrit:

J'espère que cela est pris en compte plus sérieusement que cela ne l'a été. Et puis balader un enfant d'une famille qui l'aime à une famille d'où on l'a enlevé pour diverses raisons n'est surement pas la solution idéale (sans compter que parfois les problèmes de la famille biologique perdurent).

La famille d'accueil n'a pas le droit de s'attacher à l'enfant qui leur est confié ! Il leur est confié momentanément et devrait retourner dans sa famille biologique ! Sauf que, pour X raisons, ça ne se fait pas toujours et l'enfant, déjà perturbé par ce placement, devrait être considéré comme un objet et aimé comme tel ? C'est horrible pour lui, mais également pour la famille d'accueil !

Rime a écrit:

C'est un problème important qui est, normalement, étudié par les structures qui organisent ces placements.Mais sont t'ils étudiés aussi profondément qu'il le faudrait. ? je n'en n'ai vraiment pas la certitude...

L'administration est une machine même si ce sont des personnes qui appliquent les règles. Ces personnes ont beaucoup à faire et on leur reproche assez de ne pas avoir réagi quand il y a mauvais traitement... Sans doute s'autorisent-elles de moins à moins à prendre de risques ! Ce doit être difficile pour elles de trouver le juste milieu. Le problème, c'est que, une fois que l'enfant est arraché à sa famille d'accueil, pour quelque raison que ce soit, la machine administrative ne tient plus compte des états d'âme des uns ou des autres : le règlement s'applique, implacable !

]L'administration est une machine même si ce sont des personnes qui appliquent les règles. Ces personnes ont beaucoup à faire et on leur reproche assez de ne pas avoir réagi quand il y a mauvais traitement... Sans doute s'autorisent-elles de moins à moins à prendre de risques ! Ce doit être difficile pour elles de trouver le juste milieu. Le problème, c'est que, une fois que l'enfant est arraché à sa famille d'accueil, pour quelque raison que ce soit, la machine administrative ne tient plus compte des états d'âme des uns ou des autres : le règlement s'applique, implacable ! [/quote]
Une machinerie implacable parce qu'il y a le règlement.De l'autre côté, un enfant. Comment voulez vous qu'il ne soit pas imprégné par le sentiment d'injustice, de révolte.... Nous fabriquons notre perte, celle de nos valeurs essentielles et nous disons qu'il faut bien administrativement réagir....

Rime a écrit:

Nelly a écrit:

L'administration est une machine même si ce sont des personnes qui appliquent les règles. Ces personnes ont beaucoup à faire et on leur reproche assez de ne pas avoir réagi quand il y a mauvais traitement... Sans doute s'autorisent-elles de moins à moins à prendre de risques ! Ce doit être difficile pour elles de trouver le juste milieu. Le problème, c'est que, une fois que l'enfant est arraché à sa famille d'accueil, pour quelque raison que ce soit, la machine administrative ne tient plus compte des états d'âme des uns ou des autres : le règlement s'applique, implacable !

Une machinerie implacable parce qu'il y a le règlement.

A-t-elle réellement le choix ? Les femmes et les hommes qui agissent ne sont pas des robots et ont également un coeur. Mais comment faire ? Ne sommes-nous pas trop exigeants à la base ? Dès qu'une décision est mal prise ou qu'il y a un manquement, nous pointons du doigt. Il y a des sanctions.

Rime a écrit:

De l'autre côté, un enfant. Comment voulez vous qu'il ne soit pas imprégné par le sentiment d'injustice, de révolte.... Nous fabriquons notre perte, celle de nos valeurs essentielles et nous disons qu'il faut bien administrativement réagir....

Oui, tu as raison, mais j'en reviens à ma question : que faudrait-il faire ? En réalité, il faudrait du temps et beaucoup d'honnêteté et de citoyenneté de tout le monde pour que tout le système soit meilleur.

Pour ne pas trop charger le message précédent et te permettre de "citer", je continue ici. Je voulais parler de cette histoire que j'ai vécue par personne interposée, il y a quelques années :

Une petite fille avait été placée en famille d'accueil parce que sa mère, qui en avait la garde, mais ne la voulait pas. L'arrière-grand-mère s'en était occupée, tant que la mère était plus ou moins présente. Je passe les détails.

Vers l'âge de 5/6 ans, cette fillette a été retirée à la garde de sa mère (qui n'en voulait plus) pour être placée en famille d'accueil. Cette famille n'en était pas à son coup d'essai puisqu'elle était la 5ème. Les deux aînées vivaient déjà leur vie d'adulte, mais continuaient à venir voir leurs "parents". C'est dire à quel point ils les aimaient. La fillette continuait à voir de la famille du côté de sa mère (oncle, tante, cousines) tous les 15 jours, ce qui fait que j'ai eu des nouvelles. Et puis, un jour, une petite voisine a prétendu que le père de la famille d'accueil a fait des choses qu'il ne fallait pas à la petite : sans autre témoignage, la gamine a été retirée à cette famille, à son grand désespoir.

Ca a duré quelques mois au cours desquels elle a été placée en foyer, très malheureuse. Cette famille a fait des mains et des pieds pour prouver son honnêteté et récupérer cette enfant qu'ils aimaient. Grâce probablement aussi à l'appui de la famille biologique de la petite, elle a pu retourner "chez elle".

Qui a eu tort dans cette histoire ? Qui a eu raison ? Si des dispositions n'avaient pas été prises et que les racontars de la petite voisine avaient été exacts, ça aurait été un scandale. Dans le cas présent, l'enfant en a souffert, tout comme sa famille d'accueil. Et l'histoire finit bien puisque j'ai pu voir dernièrement la belle et grande jeune fille qu'elle est devenue !