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 Une réalité instable

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Thierry
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MessageSujet: Une réalité instable   Une réalité instable Icon_minitimeSam 30 Oct - 7:31

Une réalité instable.
Le 29/10/2010 à 21:02
Je suis stupéfait et parfois consterné par la puissance des croyances. Ces croyances qui construisent en nous une certaine réalité. Un exemple. J'ai dans ma classe un élève qui a toujours été considéré par les enseignants comme un perturbateur, un enfant paresseux, soutenu par les parents, un "fardeau", comme me l'a dit la collègue précédente...
Comme chaque année, je refuse de lire les dossiers scolaires de mes élèves et je leur dis le premier jour de classe que je ne sais rien sur eux, que je ne veux pas qu'ils entrent dans ma classe avec l'idée qu'ils vont encore être jugés sur leurs "défauts", comme s'ils avaient une étiquette collée sur le front, qu'ils savent quels comportements ou quelles lacunes ont servi aux enseignants précédents pour que ce jugement les poursuive et qu'ils doivent par conséquent travailler sur eux-mêmes pour se défaire de cette étiquette, que je fais toujours la différence entre leur nature d'enfant et leur fonction d'élève et que ce qu'ils font n'est pas la même chose que ce qu'ils sont, que je ne veux pas qu'ils établissent en eux des croyances liées aux regards et aux "condamnations" que leur porte les enseignants, qu'il m'importe avant tout qu'ils cherchent en eux ce qu'ils veulent être et non se laisser piéger par l'image néfaste dont certains adultes les affublent.
"Vérifie toujours à chaque instant, que tes pensées, tes choix, tes décisions et tes actes sont à l'image de la personne que tu veux être."
C'est affiché au-dessus du tableau et je les renvoie souvent à ce texte. C'est leur propre regard qui doit être le seul juge de paix. Je ne suis parfois, quand c'est nécessaire, que le déclencheur de cette réflexion en eux.
Cet enfant dont je parlais au début a totalement changé. Il s'est révélé très curieux, dynamique, intéressé et intéressant, il participe, apprend ses leçons, lit à la maison, raconte à ses parents tout ce qu'il vit en classe. La maman est venue me voir pour me faire part de son bonheur, ainsi que de son mari, quant au plaisir de son fils de venir à l'école. "A table, on ne peut plus en placer une, il a toujours quelque chose à raconter."
Ce petit garçon s'est cassé le bras trois jours avant la rentrée de septembre, c'est dire la peur qu'il avait de revenir en ce lieu maudit...
Je suis évidemment très heureux de son évolution.
Mais également consterné, effrayé par la puissance destructrice ou bénéfique des croyances que nous adoptons. Ce petit gars avait une mauvaise image de lui-même et ne parvenait plus à en sortir. A force d'entendre qu'il était "nul", il avait fini par adopter le comportement associé à cette image. Cette certitude en lui d'être un moins que rien le conduisait immanquablement à n'exister qu'à travers des attitudes "rebelles". En le félicitant à la moindre occasion, en le valorisant, en l'encourageant, sans jamais porter de jugement sur ce qu'il faisait mais en le renvoyant si nécessaire à l'image qu'il voulait avoir de lui-même, je sais que j'ai réussi à inverser en lui cette croyance que l'école ne pourrait jamais le rendre heureux.
Le soir de la réunion avec tous les parents d'élèves, j'ai considérablement insisté sur la force des mots.
Dire à un enfant qui vient de faire une bêtise, "tu es vraiment nul" au lieu de dire "ce que tu as fait est vraiment nul", c'est ancrer en lui une image destructrice. Nos actes ne sont pas ce que nous sommes mais le reflet d'une émotion qui parfois nous dépasse : la colère, la jalousie, la paresse, l'inattention, l'indifférence, c'est ce qui existe en nous à un instant T mais ce n'est pas ce que nous sommes intrinsèquement parlant. Si l'individu n'avait pas commis cet acte, il serait toujours le même.
C'est le jugement porté par les pairs qui ancre dans l'individu cette idée que je suis ce que je fais. Un jugement qui doit disparaître.
Les évènements qui surviennent dans nos existences sont générés par de multiples paramètres et il suffirait qu'un de ces paramètres diffèrent pour que cette "réalité" change.
Ce petit garçon en est un exemple supplémentaire. Il a suffi que sa "réalité" quotidienne prenne une autre tournure pour qu'il devienne un autre élève. Mais l'enfant est toujours le même, l'individu n'a pas changé dans sa profondeur. C'est la façon dont il gère les évènements exogènes qui a changé parce que la réalité de sa vie d'élève a changé.
Où se situe la réalité dès lors ?
Est-il possible d'identifier clairement ce que nous sommes, cette réalité intime, existentielle ?
Dès lors que nous subissons des atteintes diverses et que nous n'avons pas la lucidité de faire la part des choses entre les tourments internes de nos interlocuteurs et notre réalité, comment établir une image stable et claire de ce que nous sommes ? On imagine bien l'immense difficulté que cela représente chez de jeunes enfants...
Il y aurait donc une réalité instable, liée à notre vie sociale, et une réalité existentielle, liée à notre être.
Mais cette réalité d'être est-elle un état originel ou quelque chose qui se construit en fonction de la réalité instable de notre vie sociale ?
Si l'an prochain, ce petit garçon de ma classe, en arrivant au collège, tombe sur un ou plusieurs professeurs destructeurs, qui sera-t-il ? Un élève perturbateur ou un élève passionnant et passionné ?
Existe-t-il en nous un individu stable ou sommes-nous uniquement des individus formatés et modelables ?
L'idée m'effraie considérablement.
Il suffit de penser à ces gardiens des camps de concentration. Certains n'auraient jamais imaginé tenir un tel rôle...Rien en eux ne les destinait à une telle abomination. Comment ont-ils pu se laisser entraîner de la sorte ? La force des conditionnements, des peurs, le désir d'adhérer à un phénomène de groupe pour exister et prendre une importance ...Il n'y avait chez certains d'entre eux aucune haine du peuple Juif. Bien d'autres paramètres sont entrés en jeu. La réalité sociale avait pris le pas sur la réalité existentielle. On sait que certains se sont suicidés à la libération comme si l'effondrement de cette réalité sociale avait brisé en eux la réalité existentielle et que le dégoût de soi avait pris le pas sur tout le reste.

On connaît ces histoires de jeunes de banlieue, brûleurs de voitures, dealers, petits pions au coeur d'une bande et qui un jour, pour diverses raisons, prennent conscience avec une violence immense de l'errance de leur existence et sortent de cette réalité sociale pour retrouver leur réalité existentielle. Certains deviennent éducateurs de rues.

La lutte constante de cette vie ne reviendrait-il pas à identifier constamment ce qui relève de cette réalité instable des conditions de vie et ce qui concerne notre réalité intérieure.
Ce que nous faisons n'est pas nécessairement ce que nous sommes.
Le bonheur serait par conséquent de réussir à vivre en actes comme en esprit. Faire ce que nous sommes, à chaque instant, dans chaque circonstance de vie pour que cette vie instable ne prenne jamais le dessus sur notre réalité.
Etre réel dans notre réalité.
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Thierry
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Thierry



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MessageSujet: Re: Une réalité instable   Une réalité instable Icon_minitimeSam 30 Oct - 20:25

Réalisme et réalité
Le 30/10/2010 à 22:11

1) "Réalisme" : Disposition à voir les choses comme elles sont et à agir en conséquence.

"Vous avez fait preuve de beaucoup de réalisme sur ce but."

On pourrait remplacer "réalisme" par "lucidité".



2) Tendance littéraire et artistique de la seconde moitié du XIX ème siècle à représenter la nature et la vie telles qu'elles sont.

Le réalisme est un mouvement artistique moderne apparu en Europe dans la seconde moitié du XIXe siècle, notamment en Italie et en Allemagne. Celui-ci naquit

du besoin de réagir contre le sentimentalisme romantique et contre « la sottise, le poncif et le bon sens ».

Il cherche à dépeindre la réalité telle qu'elle est, sans artifice et sans idéalisation, choisissant ses sujets dans les classes moyennes ou populaires, et abordant

des thèmes comme le travail salarié, les relations conjugales, ou les affrontements sociaux. Il s'oppose ainsi au romantisme, qui a dominé la première moitié du

siècle, et au classicisme. Il s'étendra ensuite à l'ensemble de l'Europe et à l'Amérique, où il survivra jusque dans les années 1950.

Stendhal, Balzac, Zola, Flaubert, Maupassant...

source wikipédia.



Et bien quand je repense à mes lectures de lycée, je ne vois pas dans le réalisme littéraire un saisissement de la réalité mais juste une étude des imbrications sociales au coeur d'une réalité instable. Il ne s'agit toujours pas de cette réalité existentielle dont je parlais précédemment. Loin de moi, l'idée de critiquer ces oeuvres et ces artistes mais je trouve que le terme "réalisme" prête à confusion. Il s'agissait d'une étude sociale libérée des enluminures du romantisme. On ne peut s'en plaindre mais de là à avancer l'idée qu'il s'agit de la réalité des individus, je n'irais pas jusque là.

Cette réalité existentielle est bien ailleurs que dans ces agitations relationnelles.

"Si tu n'es pas toi-même, qui pourrait l'être à ta place ?" demandait Henry David Thoreau. Et bien, tout le monde en fait lorsqu'il s'agit de cette vie sociale dans laquelle nous sommes engagés. L'individu peut chercher à être son idole, c'est très fréquent ou moins gravement à être intégré dans un groupe ethnique, religieux, politique, professionnel...L'individu n'est pas une entité individuelle mais une partie d'un tout. Et sans ce tout, il ne se sent plus rien. Combien de dépressions à la retraite, combien de désoeuvrés à la mort de M .Jackson, combien d'inconsolables à la mort d'une mère, d'un leader politique, d'une icône sportive...Inutile de chercher bien longtemps pour déceler de multiples dérives de cette sorte.



L'individu manque de réalisme dans cette réalité instable. Il manque de lucidité parce qu'il n'existe pas en lui-même mais extérieurement à lui-même. Il existe par rapport à une donnée rapportée. Le réalisme littéraire décrivait admirablement bien justement toutes ces imbrications relationnelles, toutes ces implications complexes. Mais il ne parlait pas de la réalité existentielle. Ca n'était sans doute pas son objectif d'ailleurs. Il y avait bien assez à faire comme ça...

Henry David Thoreau voulait sans doute décrire cette dérive de l'identification qui consiste à ne vivre qu'en fonction d'un pair. (d'un "père?") Si je ne suis pas moi mais que je vis par procuration en vénérant un être que je vois comme étant supérieur à moi, qui pourra prendre ma place en moi ? Et bien cet individu adulé justement. C'est lui qui vit en moi étant donné que je pense comme j'imagine qu'il pense, que je vis comme j'imagine qu'il vit, que je rêve surtout comme j'imagine qu'il rêve. Je suis lui sans que lui ne soit jamais moi. Je resterai immanquablement enfermé dans cette carapace rajoutée. Il ne saura rien de ce que je vis et je ne serai rien de ce qu'il est. Tout n'est que chimère.

Dans cette situation là, il est évidemment impossible de parler de "réalité".

Ni de réalisme.

Et pourtant, combien de fois avons-nous rêvé de ces vies rêvées de nos stars ?...Des vies par procuration. Heureusement, les contingences quotidiennes nous ramènent vite à la réalité instable qui se révèle cette fois infiniment préférable.



Alors qu'en est-il de ce réalisme ?

"Opportuniste, pragmatiste, utilitariste, matérialiste, naturaliste, positiviste, cru, sincère."

Je suis surpris des sens associés. Rien sur la lucidité. Sans doute parce que le terme est généralement employé pour des notions extérieures et non spirituelles, des façons précises d'appréhender la vie et non de l'explorer. Il suffit d'ailleurs de lire les quelques phrases proposées sur le net employant le terme. C'est effectivement très souvent matérialiste."

"Tu as manqué de réalisme en achetant cette voiture que tu ne peux pas payer."

Que voudrait dire la phrase :

"Je manque de réalisme envers moi-même."

Que je ne suis pas assez opportuniste ? Matérialiste ? Pragmatique ? Sincère ?

Rien à faire, je lui préfère le mot "lucidité".

Mais allons plus loin. Ce mot "réalisme"appartient à la famille de "réalité". Pourrait-on dire que je ne suis pas assez réel envers moi-même ? C'est là que je m'interroge depuis ce matin. Si je ne suis plus mari, père, enseignant, que suis-je ? Sommes-nous toujours ce que nous sommes par rapport aux autres ? Existons-nous nécessairement dans une relation d'altérité ? Même un moine chartreux existe par rapport à Dieu. Pas pour lui-même. Nous sommes condamnés à exister par rapport aux autres. Les écrivains réalistes tels que Zola parlait bien donc parfois d'existentialisme. Y a-til une réalité individuelle libérée du regard des autres ?

Bernard Moitessier dans son tour du monde à la voile en solitaire se sent exister par rapport à la mer, à la nature. Il n'existe pas en lui-même, c'est toujours au coeur d'une relation.

La différence essentielle avec le commun des mortels, c'est l'extrême lucidité qui l'habitait. C'est là que se trouve le réalisme existentiel. Il se savait relié mais sans se perdre dans cette interdépendance. Pas de disparition mais une élévation. Le réalisme consisterait à identifier clairement les liens qui nous unissent, à juger de leur puissance, à s'en détacher lorsque c'est nécessaire, à ne pas en être dépendant. Les relations ne nous donnent pas vie, il ne s'agit pas de soumission mais d'accompagnement. On en vient immanquablement à l'amour. Celui-là n'est pas une addiction mais un tuteur. On ne meurt pas sous son emprise mais il nous grandit. Parce qu'un tuteur a pour fonction de soutenir et non d'enchaîner. Il n'est pas une entrave mais un tremplin. L'amour destructeur n'a aucun réalisme. L'individu qui s'y soumet n'est pas réel. Puisqu'il n'existe pas en dehors de cet amour.

Je pourrais ne pas être mari, ne pas être père, ne pas être enseignant, j'aurais au moins une relation avec le jardin qui me nourrirait, avec la mer qui m'offrirait du poisson, avec les arbres fruitiers, une rivière, avec le soleil, la pluie, le vent, la nature. L'essentiel, tout comme dans n'importe quelle autre existence, serait de vivre tout ça avec lucidité. Ou réalisme.

A être réel.



Nous ne pouvons pas échapper à la réalité instable mais en identifiant tout ce qui la constitue, nous pouvons y devenir réel.



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MessageSujet: Re: Une réalité instable   Une réalité instable Icon_minitimeSam 30 Oct - 23:09

Encore une fois beaucoup de matière à réflexion, deux ou trois points seulement sur lesquels j'aimerais revenir .
Je tenterai de résumer mes interrogations car c'est très dense, mais je voulais te remercier pour cette contribution fouillée.
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MessageSujet: Re: Une réalité instable   Une réalité instable Icon_minitimeDim 31 Oct - 7:22

stip a écrit:
Encore une fois beaucoup de matière à réflexion, deux ou trois points seulement sur lesquels j'aimerais revenir .
Je tenterai de résumer mes interrogations car c'est très dense, mais je voulais te remercier pour cette contribution fouillée.

Au plaisir de te lire Stip.Smile
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MessageSujet: Re: Une réalité instable   Une réalité instable Icon_minitimeDim 31 Oct - 11:05

Tout d'abord, pour ton témoignage d'enseignant, je ne comprends même pas que l'on exerce ce métier si on n'a pas la foi farouche en l'éveil possible de tous les enfants.
Comment ne pas considérer que l'échec scolaire est d'abord celui des enseignants, de façon collective et, à ce titre, relancer sans cesse l'enfant sur la voie de l'envie d'apprendre par tous les moyens plutôt que de le planter là ou même l'ignorer, l'abandonner?
Oui, vraiment quand on n'a pas ou plus cette confiance ou l'énergie nécessaire, il vaut mieux faire autre chose!
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MessageSujet: Re: Une réalité instable   Une réalité instable Icon_minitimeDim 31 Oct - 13:39

stip a écrit:
Tout d'abord, pour ton témoignage d'enseignant, je ne comprends même pas que l'on exerce ce métier si on n'a pas la foi farouche en l'éveil possible de tous les enfants.
Ce serait l'idéal, mais on en est loin. Combien d'enseignants sont encore ainsi motivés ? Certains choisissent ce métier pour... la durée des vacances, affraid d'autres pour la sécurité de l'emploi, d'autres encore par défaut. Pas tous, fort heureusement, mais trop quand même. Comment pourrait-on réussir à éveiller la curiosité des enfants si on ne sait pas s'y prendre avec eux ? Si on ne les aime pas, ne les supporte pas ? Shocked Sad
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MessageSujet: Re: Une réalité instable   Une réalité instable Icon_minitimeDim 31 Oct - 14:50

Par expérience, je dirais aujourd'hui qu'un tiers des enseignants ont la foi. Les autres sont entrés dans le corps "en saignant" et font payer aux enfants leur propre souffrance.
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MessageSujet: Re: Une réalité instable   Une réalité instable Icon_minitimeDim 31 Oct - 15:10

Thierry a écrit:
Une réalité instable.
."Vérifie toujours à chaque instant, que tes pensées, tes choix, tes décisions et tes actes sont à l'image de la personne que tu veux être."
Une première objection à propos de vérifier la conformité de "ses pensées" ça ne va pas dans le sens de l'esprit critique auquel je crois.
Car comment parvenir alors à une capacité à l'introspection (autocritique), ce recul qui permet de faire des choix consciemment, avec mesure.
Censurer des pensées à la base, ça me gêne car alors il n'y a plus de choix véritable, non?

Si on ne peut empêcher nos pensées de déferler, on peut en refouler certaines que l'on décrèterai gênantes mais est-ce souhaitable?
ces pensées décrètées "gênantes" en vertu de quels champs moraux hérités?
ne doivent elles pas plutôt rester matière à réflexion?
Pour ma part, la vérification des pensées, contrairement au reste dans la formule,c'est trop lourd!
Je préfèrerais:
"en pensée comme en actes, vérifie que tes choix , des décisions sont à l'image de la personne que tu veux être".
La différence est subtile mais me convient mieux.
Je t'expliquerai pourquoi si tu veux .
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MessageSujet: Re: Une réalité instable   Une réalité instable Icon_minitimeDim 31 Oct - 15:53

Je pense avoir saisi ce que tu veux dire Stip. Il ne s'agit pas à mon sens de refouler des pensées mais bien de leur attribuer cet esprit critique dont tu parles. Avant même que ces pensées ne deviennent des actes. Il s'agit par exemple d'analyser une pensée colérique avant qu'elle ne devienne un acte colérique.
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MessageSujet: Re: Une réalité instable   Une réalité instable Icon_minitimeDim 31 Oct - 15:57

Après réflexion et comme je connais les enfants, ta formule serait parfaite avec le mot "parole" à la place de "pensée".

."Vérifie toujours à chaque instant, que tes choix, tes décisions, tes paroles et tes actes sont à l'image de la personne que tu veux être."

Les paroles, les mots que de bonheurs, de réconfort mais aussi de malentendus de blessures qui précèdent les actes, leur ouvrent la voie!


Dernière édition par stip le Dim 31 Oct - 16:06, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: Une réalité instable   Une réalité instable Icon_minitimeDim 31 Oct - 16:04

stip a écrit:
Après réflexion et comme je connais les enfants, ta formule serait parfaite avec le mot "parole" à la place de "pensée".
Mais ce qui m'intéresse justement, c'est de les amener à prendre conscience de ce phénomène des pensées.
Si on leur dit "Pourquoi as-tu fait ça?"
Je pense qu'on devrait commencer par leur dire "As-tu réellement penser à ce que tu allais faire ?"
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MessageSujet: Re: Une réalité instable   Une réalité instable Icon_minitimeDim 31 Oct - 16:32

Prendre conscience que la pensée précède le choix puis l'acte, je suis d'accord , c'est tout à fait nécessaire dans l'éducation d'aujourd'hui, vidée de sa substance spirituelle.
Car autrefois ,( ailleurs encore aujourd'hui) c'est la religiosité qui s'en chargeait, avec les travers qui nous lui connaissons certes, mais son absence laisse un vide auquel l'éducation laïque doit suppléer par un éveil à la raison, l'éthique, ce qu'elle n'a pas vraiment jauger, hélas!

C'est la raison pour laquelle j'ai d'ailleurs réagi ainsi à la "vérification de la pensée."
J'ai grandi avec une grand-mère éduquée dans la religion au tout début du 20e siècle (née en 1896). Elle m'avait dit que Dieu savait tout, voyait tout, même mes pensées les bonnes comme les mauvaises Shocked , il me jugeait en permanence et pensée valait acte affraid .

Après je passais en revue tout ce à quoi, je ne devais surtout pas penser Twisted Evil . geek
Rolling Eyes Bon...ça m'a passé mais ce n'est pas pour remplacer ça par une autre forme d'autocensure liée à un idéal que l'on se ferait de soi, alors que c'est déjà si difficile d'être soi-même. Voici le sens de ma première remarque même si nous sommes tout à fait "raccord" sur le fond, me semble-t-il.
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MessageSujet: Re: Une réalité instable   Une réalité instable Icon_minitimeDim 31 Oct - 17:50

stip a écrit:
Prendre conscience que la pensée précède le choix puis l'acte, je suis d'accord , c'est tout à fait nécessaire dans l'éducation d'aujourd'hui, vidée de sa substance spirituelle.
Car autrefois ,( ailleurs encore aujourd'hui) c'est la religiosité qui s'en chargeait, avec les travers qui nous lui connaissons certes, mais son absence laisse un vide auquel l'éducation laïque doit suppléer par un éveil à la raison, l'éthique, ce qu'elle n'a pas vraiment jauger, hélas!

C'est la raison pour laquelle j'ai d'ailleurs réagi ainsi à la "vérification de la pensée."
J'ai grandi avec une grand-mère éduquée dans la religion au tout début du 20e siècle (née en 1896). Elle m'avait dit que Dieu savait tout, voyait tout, même mes pensées les bonnes comme les mauvaises Shocked , il me jugeait en permanence et pensée valait acte affraid .

Après je passais en revue tout ce à quoi, je ne devais surtout pas penser Twisted Evil . geek
Rolling Eyes Bon...ça m'a passé mais ce n'est pas pour remplacer ça par une autre forme d'autocensure liée à un idéal que l'on se ferait de soi, alors que c'est déjà si difficile d'être soi-même. Voici le sens de ma première remarque même si nous sommes tout à fait "raccord" sur le fond, me semble-t-il.

Et bien là je comprends tout à fait tes réflexions sur mon texte Stip...Sad pale
Pour ma part, j'essaie dans ma classe, comme je l'ai fait avec mes enfants de ne pas avoir de main mise sur leur évolution, ça ne m'appartient pas, je cherche juste à leur montrer qu'il est indispensable d'avoir une conscience réelle, une lucidité envers nos pensées comme on peut l'avoir envers nos actes dans le sens où ces pensées sont la phase première, bien souvent, de ce que nous faisons. Bien évidemment qu'il ne s'agit pas pour moi d'instaurer une ambiance moralisatrice tout comme tu a spu le vivre dans un cadre religieux. Essayer par contre d'éveiller une conscience humaine, libre de tout endoctrinement.
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MessageSujet: Re: Une réalité instable   Une réalité instable Icon_minitimeDim 31 Oct - 23:25

Mince!!! j'avais bien travaillé d'autres points et puis pfffuit!!!
Ma réponse s'est envolée!

Je finissais en te disant que j'avais encore beaucoup à dire sur la fragilité de notre moi originel face aux concessions (jusqu'à la compromission?) à accorder à nos besoins sociaux. pale
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