Tu seras un homme mon fils .....

If-

Rudyard Kipling (1910)

Texte français après

Citation :

If you can keep your head when all about you
Are losing theirs and blaming it on you,
If you can trust yourself when all men doubt you.
But make allowance for their doubting too;
If you can wait and not be tired by waiting.
Or being lied about, don't deal in lies,
Or being hated, don't give way to hating,
And yet don't look too good, nor talk too wise:



If you can dream -and not make dreams your master
If you can think -and not make thoughts your aim
If you can meet Triumph and Disaster
And treat those two impostors just the same;
If you can bear to hear the truth you've spoken
Twisted by knaves to make a trap for fools.
Or watch the things you gave your life to broken,
And stoop and build'em up with worn-out tools:

If you can make one heap of all your winnings
And risk it on one turn of pitch-and-toss,
And lose, and start again at your beginnings
And never breathe a word about your loss;
If you can force your heart and nerve and sinew
To serve your turn long after they are gone,
And so hold on when there is nothing in you
Except the Will which says to them: "Hold on!"

If you can talk with crowds and keep your virtue,
Or walk with Kings -nor lose the common touch,
If neither foes nor loving friends can hurt you,
If all men count with you, but none too much;
If you can fill the unforgiving minute,
With sixty seconds' worth of distance run.
Yours is the Earth and everything that's in it,
And -which is more- you'll be a Man, my son!

Si : Tu seras un homme, mon fils

Traduction d'André Maurois (1918)

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot ;

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur ;

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,
Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Alors les Rois, les Dieux, la Chance et la Victoire
Seront à tous jamais tes esclaves soumis,
Et, ce qui vaut mieux que les Rois et la Gloire
Tu seras un homme, mon fils.

Ce texte m'a toujours interpellé. Quand j'étais adolescent, mon père me l'a fait lire et je l'ai rejeté alors qu'il présente une très haute conception de l' homme.

En fait, aujourd'hui, je crois que je comprend pourquoi. En effet, les critères de référence choisis renvoyent à une certaine aristocratie de la fortune ..... L'armée, le jeu, la politique, notamment.

Bonjour,

c'est un texte que j'ai découvert tardivement (à environ 25 ans !), il m'a plu sauf les deux dernières strophes, je les trouve tout comme toi trop axées sur ce que tout mon être rejette.

La notion "oeuvre de sa vie" je la prends pour ma part plus comme affective et spirituelle que matérielle, après à chacun son interprétation.

La barre est placée très haut ! C'est juste impossible. Connaissez-vous quelqu'un qui "soit un homme" ?

Il faudrait décortiquer chaque paragraphe pour le "déchiqueter".

anémone a écrit:

Nelly a écrit:

La barre est placée très haut ! C'est juste impossible. Connaissez-vous quelqu'un qui "soit un homme" ?

Il faudrait décortiquer chaque paragraphe pour le "déchiqueter".

Ce texte me fait voir plutôt un héros qu'un simple mortel...

Même les héros ont des défauts ! On est héros un jour, pas toujours !

anémone a écrit:

Réunir autant de qualités, d'abnégation , dans notre monde actuel...il faut se battre chaque jour pour être ce qu'on est....

Comme tous les textes de sagesse, il montre la voie vers laquelle tendre. Il faut regarder haut pour finir... dans une bonne moyenne !

Morgan Kane a écrit:

If-
Rudyard Kipling (1910)

Citation :

Si : Tu seras un homme, mon fils

Si tu peux voir détruit l'ouvrage de ta vie
Et sans dire un seul mot te mettre à rebâtir,
Ou perdre en un seul coup le gain de cent parties
Sans un geste et sans un soupir ;

Qui peut voir s'écrouler l'"ouvrage de sa vie" ou tout perdre sans un soupir ?

Personnellement, je ne serai jamais un homme !

Mais revenons à des situations plus "normales" :

L'ouvrage de sa vie, ce peut être son/ses enfant(s). Si, après leur avoir beaucoup donné, ils nous tournent le dos, seriez-vous capables de l'accepter ? Sans rechigner ? Sans regrets pour tout ce qui a été fait pour lui ?

Ca pourrait également être un travail dans lequel on s'est investi pendant de longues années, donnant tout ce que nous avons de mieux, ne comptant pas ses heures, pour voir le tout s'écrouler, soit par une faillite, soit par un licenciement ! N'a-t-on pas tendance à se dire : "J'ai tellement investi là-dedans et voilà tout ce qui me reste ! "N'est-on pas désabusé, est-on prêt à redémarrer ?

marie-josé a écrit:

Nelly a écrit:

Ca pourrait également être un travail dans lequel on s'est investi pendant de longues années, donnant tout ce que nous avons de mieux, ne comptant pas ses heures, pour voir le tout s'écrouler, soit par une faillite, soit par un licenciement ! N'a-t-on pas tendance à se dire : "J'ai tellement investi là-dedans et voilà tout ce qui me reste ! "N'est-on pas désabusé, est-on prêt à redémarrer ?

pour en avoir fais la triste expérience, ce sera plus difficile d'oser a nouveaux se lancer.
Mais , la vie continue,alors ,aller de l'avant est tout ce qu'il nous reste.

Je crois que, parfois, on n'a pas le choix, au risque de replonger dans les problèmes, car ce n'est jamais facile et les banques ne font plus confiance... Alors, il faut trouver une parade appropriée. Ensuite, tout dépend des individus : certains, plus téméraires (ou inconscients) que d'autres, se lancent à nouveau. J'en ai connus !

marie-josé a écrit:

Pourtant, une de mes filles pense se lancer dans la restauration a son compte?

j'avoue que je panique,surtout qu'en ce moment la conjoncture n'est pas très favorable.

Comme je te comprends ! Ce n'est pas simple et il faut un minimum de capital. De plus, j'imagine qu'en Belgique c'est pareil, les banques ne donnent pas facilement de crédit aux nouveaux arrivants !

marie-josé a écrit:

alors, tous les problèmes que j'ai rencontrés remontent a la surface, et je dois me contenir pour pas lui crier "casse cou"!.....mais chacun doit faire sa propre expérience ,et si cela ce fait, je l'aiderais de mon mieux

Tu es bien courageuse de réagir ainsi. D'un autre côté, n'oublie pas de te protéger. Telle que je te connais, tu oublieras ta petite santé...

Morgan Kane a écrit:

If-

Rudyard Kipling (1910)

Citation :

Si tu peux être amant sans être fou d'amour,
Si tu peux être fort sans cesser d'être tendre,
Et, te sentant haï, sans haïr à ton tour,
Pourtant lutter et te défendre ;

Tu seras un homme, mon fils.

Les deux premières phrases me semblent acceptables. Qu'en pensez-vous ?

Par contre, difficile de ne pas haïr quand on se sent haï... Tout dépend sans doute de la raison pour laquelle on est haï. Pour moi, c'est un mot très dur, extrême. Quand il s'utilise, c'est qu'il y a eu beaucoup de dégâts... Si nous avons occasionné de tels dégâts, je crois qu'il nous faudrait accepter d'être haïs tout en essayant de réparer, si c'est encore possible, non de haïr à notre tour !

On peut être haï pour des motifs injustes : une femme libre haie par un islamiste pour ce qu elle est.

Morgan Kane a écrit:

On peut être haï pour des motifs injustes : une femme libre haie par un islamiste pour ce qu elle est.

Mais absolument ! On peut également être haï par... erreur. Quelqu'un peut nous reprocher une situation qui découle d'un fait sur lequel nous n'avions plus main-mise. Si celui qui est touché n'a pas l'occasion ou ne veut pas entendre d'explications, la haine existe sans raison réelle.

Mais pour "être un homme", je réfléchissais à la manière de ne pas ressentir de haine. C'est loin d'être facile. Quand on est écorché vif, comment rester neutre, calme ?

Nelly a écrit:

Morgan Kane a écrit:

On peut être haï pour des motifs injustes : une femme libre haie par un islamiste pour ce qu elle est.

Mais absolument ! On peut également être haï par... erreur. Quelqu'un peut nous reprocher une situation qui découle d'un fait sur lequel nous n'avions plus main-mise. Si celui qui est touché n'a pas l'occasion ou ne veut pas entendre d'explications, la haine existe sans raison réelle.

Mais pour "être un homme", je réfléchissais à la manière de ne pas ressentir de haine. C'est loin d'être facile. Quand on est écorché vif, comment rester neutre, calme ?

Pourquoi la haine serait-elle une émotion "négative" et à proscrire ou bannir Ce n'est pas la haine qui pose problème mais les comportements qu'elle peut engendrer. Si la haine est déconnectée de ces comportements ou si elle est associée à des réactions non répréhensibles, elle ne me dérange pas.

Frank a écrit:

Nelly a écrit:

Morgan Kane a écrit:

On peut être haï pour des motifs injustes : une femme libre haie par un islamiste pour ce qu elle est.

Mais absolument ! On peut également être haï par... erreur. Quelqu'un peut nous reprocher une situation qui découle d'un fait sur lequel nous n'avions plus main-mise. Si celui qui est touché n'a pas l'occasion ou ne veut pas entendre d'explications, la haine existe sans raison réelle.

Mais pour "être un homme", je réfléchissais à la manière de ne pas ressentir de haine. C'est loin d'être facile. Quand on est écorché vif, comment rester neutre, calme ?

Pourquoi la haine serait-elle une émotion "négative" et à proscrire ou bannir

Sans doute, mais te sentirais-tu capable de l'étouffer ? Il s'agit d'un ressenti qu'on ne maîtrise pas forcément !

Personnellement, je ne l'ai jamais ressentie, mais si on touchait à l'un de mes proches... je n'ose y penser !

Frank a écrit:

Ce n'est pas la haine qui pose problème mais les comportements qu'elle peut engendrer. Si la haine est déconnectée de ces comportements ou si elle est associée à des réactions non répréhensibles, elle ne me dérange pas.

La haine ronge également la personne qui la ressent et est forcément génératrice de comportements... difficiles, du moins si l'occasion se présente. Après, tout le monde ne va pas non plus massacrer. Tout dépend de quoi il s'agit, évidemment !

Frank a écrit:

Pourquoi la haine serait-elle une émotion "négative" et à proscrire ou bannir

Trouves-tu qu'il s'agisse d'une émotion positive ? Je pense que la haine est dévastatrice pour celui qui la ressent. Crois-tu qu'on puisse se reconstruire en l'éprouvant ? Elle ne doit pas être condamnée, certes, car personne n'en est à l'abri !

Nelly a écrit:

Frank a écrit:

Pourquoi la haine serait-elle une émotion "négative" et à proscrire ou bannir

Trouves-tu qu'il s'agisse d'une émotion positive ? Je pense que la haine est dévastatrice pour celui qui la ressent. Crois-tu qu'on puisse se reconstruire en l'éprouvant ? Elle ne doit pas être condamnée, certes, car personne n'en est à l'abri !

Non, ni "positive", ni "négative"... "Humaine" dans le sens tout à fait fréquente dans le panel d'émotions, "naturelle" et que dans notre volonté de circoncire (désolé pour le terme connoté...), de raboter ce qui dépasse chez l'homme (hum hum, je m'enfonce...), on s'apparente presque à de l'eugénisme comportemental à l'instar de son grand frère plus connu, l'eugénisme biologique...

Frank a écrit:

Nelly a écrit:

Frank a écrit:

Pourquoi la haine serait-elle une émotion "négative" et à proscrire ou bannir

Trouves-tu qu'il s'agisse d'une émotion positive ? Je pense que la haine est dévastatrice pour celui qui la ressent. Crois-tu qu'on puisse se reconstruire en l'éprouvant ? Elle ne doit pas être condamnée, certes, car personne n'en est à l'abri !

Non, ni "positive", ni "négative"... "Humaine" dans le sens tout à fait fréquente dans le panel d'émotions, "naturelle" et que dans notre volonté de circoncire (désolé pour le terme connoté...), de raboter ce qui dépasse chez l'homme (hum hum, je m'enfonce...),

T'inquiète pas. Quand on développe, on a souvent tendance à s'enfoncer. Ca m'arrive tout le temps.

Frank a écrit:

on s'apparente presque à de l'eugénisme comportemental à l'instar de son grand frère plus connu, l'eugénisme biologique...

Sans aller aussi loin. Comment vivre avec la haine dans le coeur, les tripes ? Pour se sortir d'un état que je qualifierai de négatif lorsqu'il s'adresse à soi-même (parce qu'il n'en sort rien de bon), il faudrait réagir. Or, la haine est un mauvais conducteur... Difficile donc de s'en défaire !

Morgan Kane a écrit:

If-

Rudyard Kipling (1910)

Citation :

Si tu peux rester digne en étant populaire,
Si tu peux rester peuple en conseillant les rois,
Et si tu peux aimer tous tes amis en frère,
Sans qu'aucun d'eux soit tout pour toi ;

Tu seras un homme, mon fils.

Nous ne sommes pas populaires, pour ce que j'en sais, quoique, parfois, devant la famille, devant un plat bien réussi (pas vrai Anémone ?) ou quelqu'autre exploit à notre portée , mais ça reste modeste et ne nous tourne pas la tête. Mais je crois qu'il est souvent difficile, pour ceux qui sont portés aux nues, de garder les pieds sur terre. N'admire-t-on pas quelqu'un qui réussit un exploit sans se prendre la tête ? Nous avons vu quelques exemples lors des JO. Les plus sympas sont généralement ceux qui restent simples !

Quant à la deuxième partie de la phrase, elle me paraît difficile. Aimer tous ses amis en frère... sans qu'aucun soit tout pour nous... Pas simple. Quand on aime, on apprécie, on ne compte pas, on ne gère pas. On apprécie sans se poser de questions ! Et vous ?

Frank a écrit:

Nelly a écrit:

Frank a écrit:

Pourquoi la haine serait-elle une émotion "négative" et à proscrire ou bannir

Trouves-tu qu'il s'agisse d'une émotion positive ? Je pense que la haine est dévastatrice pour celui qui la ressent. Crois-tu qu'on puisse se reconstruire en l'éprouvant ? Elle ne doit pas être condamnée, certes, car personne n'en est à l'abri !

Non, ni "positive", ni "négative"... "Humaine" dans le sens tout à fait fréquente dans le panel d'émotions, "naturelle" et que dans notre volonté de circoncire (désolé pour le terme connoté...), de raboter ce qui dépasse chez l'homme (hum hum, je m'enfonce...), on s'apparente presque à de l'eugénisme comportemental à l'instar de son grand frère plus connu, l'eugénisme biologique...

La haine......quelqu'en soit la justification, et j'en comprends certaines (qu'on fasse du mal à ce que j'aime , qu'on tente d'abuser ou de me soumettre même par des moyens pernicieux ) la haine est toujours une peine, une impuissance,quoiqu'il en soit une SALISSURE profonde (c'est ainsi que je l'ai toujours ressentie ) même quand on ne peut faire autrement .

Alors, quand je songe à ceux qui, à des fins d'ascencion personelle haranguent, encouragent, quand je pense aux suiveurs de partout ( j'insiste là dessus) qui se shootent à leurs discours, prêches ou chansons, pour rendre leur vie moins plate, ça me file la nausée.
La haine du riche ou du pauvre, la haine du noir ou du blanc, la haine du croyant ou de l'incroyant, de la pensée de droite ou de gauche, (OM ou PSG ? ) les gentils et les méchants .

stip a écrit:

Alors, quand je songe à ceux qui, à des fins d'ascencion personelle haranguent, encouragent... pour rendre leur vie moins plate

Pour rendre leur vie moins plate, je ne pense pas, davantage pour rembourrer leur porte-monnaie !

stip a écrit:

quand je pense aux suiveurs de partout ( j'insiste là dessus) qui se shootent à leurs discours, prêches ou chansons pour rendre leur vie moins plate, ça me file la nausée.

J'ai laissé deux fois le terme de platitude de la vie. Je pense que tu l'attribuais davantage à la fin de la phrase, ici même... J'aimerais soulever le fait que ces "suiveurs" qui se shootent ainsi ne sont généralement pas conscients de ce qui leur arrive (je pense aux sectes). Leur vie est généralement loin d'être plate au moment où ils sont conditionnés. Ils sont souvent en période de dépression et fragilisés par un échec, un deuil, une dépression. Ils ne sont pas responsables de ce qui leur arrive. Après, je suis également stupéfaite de l'engouement de certain(e)s pour des chanteurs, brefs, des inconnus qui les rendent hystériques !

Morgan Kane a écrit:

If-

Rudyard Kipling (1910)

Si tu peux supporter d'entendre tes paroles
Travesties par des gueux pour exciter des sots,
Et d'entendre mentir sur toi leurs bouches folles
Sans mentir toi-même d'un mot ;

Nous parlions de religion, par ailleurs...

Sinon, non, je ne peux rien de tout ce paragraphe !

Morgan Kane a écrit:

If-

Rudyard Kipling (1910)

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,
Rêver, mais sans laisser ton rêve être ton maître,
Penser sans n'être qu'un penseur ;

Méditer... OK, observer et connaître sans devenir destructeur ? Plus difficile, non ?
Quand on maîtrise quelque chose, n'a-t-on pas envie de faire passer le message, rectifier le tir ? C'est humain, non ?

Rêver sans importuner les autres ne doit pas être évident non plus...

Qu'en pensez-vous ?

Morgan Kane a écrit:

Si tu sais méditer, observer et connaître,
Sans jamais devenir sceptique ou destructeur,

Ce passage me pose problème comme beaucoup d'autres.

En effet, la connaissance suppose la distance avec l'objet observé et la connaissance peut être destructrice, la transmission de la connaissance encore plus.

La connaissance peut être destructrice... C'est vrai, en y réfléchissant, mais il faut bien que les expériences d'autrui puissent profiter aux nouvelles générations ! Par conséquent, la transmission de la connaissance est vitale. L'essentiel est de savoir transmettre sans imposer : c'est là que ça commence à devenir destructeur !

PS : Il va falloir apprendre à "citer". Je me tiens à ta disposition, à l'occasion.

Morgan Kane a écrit:

If-

Rudyard Kipling (1910)

Si tu peux être dur sans jamais être en rage,
Si tu peux être brave et jamais imprudent,
Si tu sais être bon, si tu sais être sage,
Sans être moral ni pédant ;

Oui, il arrive qu'il faille être dur, dans la vie ! Cependant, l'être en étant en colère ne mène à rien. En général, la colère est mauvaise conseillère et il n'en sort rien de bon.

Quant à être bon, sage et moral sans être pédant, espérons ne pas l'être. Je ne suis pas certaine qu'on s'en rende toujours compte...

Il peut être intéressant de comparer le texte original à la traduction d'André Maurois et à d'autres traductions peut être plus littérales.

http://www.crescenzo.nom.fr/kipling.html

Elles montrent que la traduction d'André Maurois était en fait assez libres et que certaines des idées qu'il exprime sont les siennes et non celles de Kipling.

Je dirais que par moral, il entend en fait moralisateur ..... sinon le texte n'a pas de sens.

Question ? Un individu pédant est il réellement sage ? A mon sens, non !

If you can keep your head when all about you
Are losing theirs and blaming it on you,
If you can trust yourself when all men doubt you.
But make allowance for their doubting too;
If you can wait and not be tired by waiting.
Or being lied about, don't deal in lies,
Or being hated, don't give way to hating,
And yet don't look too good, nor talk too wise:

If you can dream -and not make dreams your master
If you can think -and not make thoughts your aim
If you can meet with Triumph and Disaster
And treat those two impostors just the same;
If you can bear to hear the truth you've spoken
Twisted by knaves to make a trap for fools.
Or watch the things you gave your life to broken,
And stoop and build'em up with worn-out tools:

If you can make one heap of all your winnings
And risk it on one turn of pitch-and-toss,
And lose, and start again at your beginnings
And never breathe a word about your loss;
If you can force your heart and nerve and sinew
To serve your turn long after they are gone,
And so hold on when there is nothing in you
Except the Will which says to them: "Hold on!"

If you can talk with crowds and keep your virtue,
Or walk with Kings -nor lose the common touch,
If neither foes nor loving friends can hurt you,
If all men count with you, but none too much;
If you can fill the unforgiving minute,
With sixty seconds' worth of distance run.
Yours is the Earth and everything that's in it,
And -which is more- you'll be a Man, my son!

Morgan Kane a écrit:

Il peut être intéressant de comparer le texte original à la traduction d'André Maurois et à d'autres traductions peut être plus littérales.

http://www.crescenzo.nom.fr/kipling.html

Elles montrent que la traduction d'André Maurois était en fait assez libres et que certaines des idées qu'il exprime sont les siennes et non celles de Kipling.

Une traduction se voudrait correspondre au texte de l'auteur. Effectivement, André Maurois semble avoir pris quelques libertés. Par contre, les traductions suivantes sont encore plus 'extrêmes', si je puis m'exprimer ainsi. Tu remarqueras également qu'elles ont été effectuées plus tard.

Morgan Kane a écrit:

Question ? Un individu pédant est il réellement sage ? A mon sens, non !

Certainement pas ! Par contre, on peut n'être pédant qu'occasionnellement, j'imagine. Certains le sont en permanence, je te l'accorde, et sont, par conséquent, inintéressants.

Morgan Kane a écrit:

If-

Rudyard Kipling (1910)

Si tu peux rencontrer Triomphe après Défaite
Et recevoir ces deux menteurs d'un même front,

Notre traducteur considère donc le Triomphe et la Défaite (en majuscule, s'il-vous-plaît) comme des menteurs. A-t-il tort ou raison ? Sans doute considère-t-il qu'on a toujours le loisir de se relever, tant après une défaite qu'après un triomphe. Ca paraît normal, après une défaite mais parfois, dans le triomphe, on risque de se cogner la tête en touchant le plafond...

Morgan Kane a écrit:

Si tu peux conserver ton courage et ta tête
Quand tous les autres les perdront,

Oui, il est important, quelles que soient les circonstances, agréables ou désagréables, positives ou négatives, de savoir garder les pieds sur terre.

Certains vont me dire qu'ils restent humbles dans le triomphe, mais je crois que, tous, au moment où nous arrive une solution positive, nous sommes sur un nuage, avons envie d'être joyeux et de faire la fête. Les occasions ne manquent pas :

- Quand on trouve enfin un travail après avoir longtemps cherché,
- Quand nous réussissons à obtenir quelque chose que nous avons longtemps essayé d'avoir en vain (pour moi, ce sera une ligne téléphonique prochainement),
- Quand un de nos enfants réussit quelque chose d'important,
- Au moment d'une naissance proche,
- ...

[quote="Morgan Kane"]
If you can keep your head when all about you
Are losing theirs and blaming it on you,
[quote]

Si vous pouvez garder votre tête quand tous autour de vous la perdent et vous blament pour cela .....

André Maurois supprime un élément interessant : le fait dêtre blamé par ceux qui perdent leur tête...... Il ajoute un élément tout aussi intéressant, le courage.

A mon sens, on peut perdre sa tête et garder son courage....

L'important à mon sens est de supporter sans défaillir le blame des autres ...... et cela peut s'appliquer dans beaucoup de situations ...

[quote="Morgan Kane"]
If you can meet with Triumph and Disaster
And treat those two impostors just the same;
[quote]

André Maurois substitue menteur à imposteur .....

En fait, le triomphe et la défaite peuvent effectivement vous mentir en vous faisant croire que vous êtes plus ou moins que ce que vous valez.

Les généraux romains qui avaient mérité un triomphe défilaient et pendant qu'ils défilaient, un esclave se tenait à leurs coté, leur rappelant que la roche tarpéienne est près du Capitole ......

http://fr.wikipedia.org/wiki/Roche_Tarp%C3%A9ienne

Morgan Kane a écrit:

Citation :

Si vous pouvez garder votre tête quand tous autour de vous la perdent et vous blament pour cela .....

André Maurois supprime un élément interessant : le fait dêtre blamé par ceux qui perdent leur tête......

Etre blâmé par ceux qui perdent la tête, cela ne ressemble-t-il pas, quelque part, au curé qui a dit 'ses' vérités après avoir bu trop d'alcool ? Je pense qu'on peut être blessé en étant blâmé par quelqu'un qui a perdu la tête, car ce dernier ne réfléchit plus, il dit 'sa' vérité, sans fioritures ! Danger !

Morgan Kane a écrit:

Il ajoute un élément tout aussi intéressant, le courage.

A mon sens, on peut perdre sa tête et garder son courage....

C'est également mon avis !

Morgan Kane a écrit:

L'important à mon sens est de supporter sans défaillir le blame des autres ...... et cela peut s'appliquer dans beaucoup de situations ...

Il faut être bien entraîné ou avoir les nerfs particulièrement solides pour accepter le blâme ! Tout dépend naturellement d'où il vient ! Quelqu'un qui n'est pas crédible n'a pas le même impact que quelqu'un qui est considéré.

Morgan Kane a écrit:

André Maurois substitue menteur à imposteur .....

Un imposteur est toujours un menteur, mais l'inverse n'est pas forcément le cas. Dans Triomphe et Défaite, l'imposture aurait été plus forte, plus représentative !

Morgan Kane a écrit:

En fait, le triomphe et la défaite peuvent effectivement vous mentir en vous faisant croire que vous êtes plus ou moins que ce que vous valez.

Il faudrait réussir à relativiser l'un et l'autre. Après la défaite, il faut rebondir en tirant les leçons de l'échec. Le triomphe, après le moment d'euphorie, devrait nous inciter à l'humilité car, plus la barre est placée haut, plus on attend de performances de notre part. Or, on ne peut pas constamment 'être héros' !

Nelly a écrit:

Morgan Kane a écrit:

Citation :

Si vous pouvez garder votre tête quand tous autour de vous la perdent et vous blament pour cela .....

André Maurois supprime un élément interessant : le fait dêtre blamé par ceux qui perdent leur tête......

Etre blâmé par ceux qui perdent la tête, cela ne ressemble-t-il pas, quelque part, au curé qui a dit 'ses' vérités après avoir bu trop d'alcool ? Je pense qu'on peut être blessé en étant blâmé par quelqu'un qui a perdu la tête, car ce dernier ne réfléchit plus, il dit 'sa' vérité, sans fioritures ! Danger !

Moi, ça me fait songer à un film Mélancholia de Lars Von Trier que j'ai vu récemment.
J'ignore si quelqu'un d'autre a vu ce film, il ne laisse pas indifférent, des images somptueuses.

http://www.canalplus.fr/c-cinema/c-les-films-en-salles/cid456051-melancholia.html

C'est bien entendu le personnage le moins adapté à la vie, le plus distancé , qui fera, dans cette histoire de fin du monde, preuve de plus de courage au moment devant l'inéluctable. À l'inverse les mieux intégrés à la situation appelée à disparaître, ceux qui espērent avec optimisme craquent les premiers devant la fatalité.
Mais n'est-ce pas une des vertus de l'humain que tenter de faire reculer les limites de la fatalité?.... Je pense aux sciences par exemple et à la politique en son noble sens de gestion de la cité.
Oui, je crois que garder sa tête quand tous les autres la perdent est une question de distance personnelle, une capacité de fait à relativiser la valeur d'une perte.
Bon, ok, dans ce film il s'agit de rien de moins que la vie sur terre.... D'où le titre du film
Mais, à vrai dire, qu'est-ce qui peut faire perdre la tête au plus grand nombre si ce n'est un grand danger?

Nelly a écrit:

Morgan Kane a écrit:

André Maurois substitue menteur à imposteur .....

Un imposteur est toujours un menteur, mais l'inverse n'est pas forcément le cas. Dans Triomphe et Défaite, l'imposture aurait été plus forte, plus représentative !

Remarques intéressantes, d'autant que la linguistique enseigne que d'une langue à l'autre (et peu importe lesquelles ), on ne retrouve pas exactement les mêmes nuances ou concepts, certains mots traduits seront toujours trahis voire ne trouvent pas d'exacts équivalents.
Alors traduire des phrases, où des textes, pour peu que d'une langue à l'autre, on veuille donner du style, soigner la forme mais conserver l'esprit! Oui, exercice délicat.

stip a écrit:

Nelly a écrit:

Morgan Kane a écrit:

André Maurois substitue menteur à imposteur .....

Un imposteur est toujours un menteur, mais l'inverse n'est pas forcément le cas. Dans Triomphe et Défaite, l'imposture aurait été plus forte, plus représentative !

Remarques intéressantes, d'autant que la linguistique enseigne que d'une langue à l'autre (et peu importe lesquelles ), on ne retrouve pas exactement les mêmes nuances ou concepts, certains mots traduits seront toujours trahis voire ne trouvent pas d'exacts équivalents.
Alors traduire des phrases, où des textes, pour peu que d'une langue à l'autre, on veuille donner du style, soigner la forme mais conserver l'esprit! Oui, exercice délicat.

Sur un post de jeudi, Morgan a donné un lien vers la traduction d'André Maurois, suivie de traductions d'autres auteurs. C'est intéressant de voir la différence.