La société française à la veille de l'élection présidentielle

Je n'ai pas regardé jusqu'au bout, mais je pense avoir vu l'essentiel.

Pour moi, ce débat n'a rien changé de mes points de vue. Je crois que tous les deux ont fait un effort pour dominer leur nature. MLP n'avait jamais pu regarder à nouveau son débat d'il y a 5 ans, vu l'agressivité dominante à ce moment-là. Là, elle s'était bien entraînée pour garder son calme, peut-être parfois trop. EM a beaucoup défendu son bilan du quinquennat et est légèrement revenu sur l'âge légal de la retraite. Je n'ai pas saisi correctement son raisonnement. Qu'il n'ai pas laissé MLP donner des informations qu'il disait fausses me paraît normal. Là, le naturel est revenu, mais il faut un minimum de sel, dans un débat.

Du coup, pour l'un comme pour l'autre, tout était lissé, donc un peu faussé.

C'est vrai que les idées de gauche ont été laissées de côté, trop.

La France a voté et réélu M. Macron

12 candidats ont participé au premier tour.

M. Macron, le président sortant a obtenu 27,85 % des voix effectives, une fois déduites les abstentions, les votes blancs et nuls. Il peut être qualifié de droite démocratique traditionnelle, plutôt de libéral sur les questions de société.

Mme Le Pen, ultra droite, qui se présente comme les défenseurs des pauvres, quand ils sont français, a obtenu 23, 15 %.

M Mélenchon, a obtenu 21, 95 %. Il est l'héritier de la gauche française, mêlant une vision social-démocrate des choses, à certaines visions héritées du passé. Il a un côté autoritaire et pourrait devenir un Maduro s'il est au pouvoir.

Le quatrième, M Zemmour, issu de l'ultra-droite traditionnelle a obtenu 7,07 % des suffrages.

Les autres candidats ont obtenu chacun moins de 5 % des voix.

Le résultat est que, globalement, la droite a obtenu 30 % des voix, l'ultra-droite a obtenu 34 % des voix, et la gauche et l'ultra-gauche ont obtenu 33 % des voix, le reste étant indéterminé.

M. Maron et Mme Le Pen étaient qualifiés pour le second vote, car la gauche n'a pas su s'unir, chacun voulant construire un rapport de force pour les prochaines élections législatives et prenant soin de son égo surdimensionné.

Avec de nombreuses réserves, suffisamment d'électeurs de gauche ont voté pour M Macron pour barrer la voie du pouvoir à Mme Le Pen.

M Macron a été élu avec 58,54 % des voix effectives, mais seulement 38,52 % des électeurs inscrits.

Cela signifie que la France est divisée en 3 blocs à peu près égaux, dont 2 rejettent la politique de M. Macron.

Etant donné le système électoral français, si ultra-droite et gauche s'unissent, chacune de son côté, tout peut sortir des prochaines élections législatives à venir.

Je peux ajouter que le parti "les Républicains" héritier de la droite traditionnelle de M. Pompidou, Giscard d'Estaing, Chirac et Sarkozy a quasiment disparu, ses dirigeants divisés entre Mme Le Pen, M Macron ou tentant de survivre par eux-mêmes.

De la même manière, le parti socialiste, héritier de la social-démocratie de M. Mitterrand, Jospin et Hollande, a quasiment disparu, ses dirigeants divisés entre M. Macron, M. Mélenchon, ou tentant de survivre par eux-mêmes.

Il reste des miettes du PC.

A vrai dire, de nombreux dirigeants de ces partis se sont ralliés à M. Macron ces dernières années.

Le principal problème est qu'en 2017, M. Macron a obtenu 20,7 millions de voix et Mme Le Pen en a obtenu 10,6 millions, et en 2002, ils ont respectivement obtenu 18, 8 et 13,3 millions de voix.

Les principaux responsables de la progression de l'ultra droite sont la personnalité de M Macron et les politiques qu'il mène.

E. Macron a conscience d'avoir bénéficié du report de nombreuses voix, notamment pour faire barrage à MLP. Il l'a souligné dans son discours. Logiquement, il devrait en tenir compte par la suite, mais le fera-t-il réellement ? L'avenir le dira.

Avant la première élection de Macron, je m'étais toujours dit qu'il y avait du bon à prendre à droite ou à gauche, les extrémistes ne me convenant pas par leur radicalité. Aujourd'hui, après ces cinq ans passés à rallier droite et gauche, je m'aperçois que le mélange ne fonctionne pas non plus.

Est-ce parce qu le président a trop d'ascendant sur toute son équipe ? Ne fait-il pas assez confiance à ses ministres ? Les discours communs ont-ils un impact sur l'ensemble de l'équipe gouvernementale ? Je n'en sais rien.

Comment tout un chacun peut-il se retrouver dans tout cet imbroglio ?

Nelly a écrit:

E. Macron a conscience d'avoir bénéficié du report de nombreuses voix, notamment pour faire barrage à MLP. Il l'a souligné dans son discours. Logiquement, il devrait en tenir compte par la suite, mais le fera-t-il réellement ? L'avenir le dira.

Macron a annoncé un changement de méthode, pas de politique.

Nelly a écrit:

Avant la première élection de Macron, je m'étais toujours dit qu'il y avait du bon à prendre à droite ou à gauche, les extrémistes ne me convenant pas par leur radicalité. Aujourd'hui, après ces cinq ans passés à rallier droite et gauche, je m'aperçois que le mélange ne fonctionne pas non plus.

Il ne faut pas croire ce que les mots que les hommes politiques utilisent pour définir leur action.

Macron a récupéré des hommes de droite et des hommes qui se prétendaient à gauche.

Sur le plan sociétal, il a mené une politique que l'XD peut dire de gauche et que je dirais relativement libérale. Je fais référence au statut des homosexuels par exemple.

Sur le plan économique et fiscal, il a mené une politique de droite. Il a poursuivi la casse du système social entreprise par ses prédécesseurs.

Sur le plan des libertés, de la police, de l'immigration, il a flirté avec l'extrême-droite. Il faut se souvenir que son ministre de l'intérieur à reproché son laxisme à M. Le Pen. Les violences policières ont été niées. Les lois de sécurité portant des atteintes graves et permanentes aux libertés se sont succédées.

La politique du "quoi qu'il en coûte" a préservé le tissu économique, a favorisé tout le monde à des degrés divers et a permis le rebond de l'économie française.

Sa conduite des événements dans le cadre de la guerre d'Ukraine est irréprochable. Il a discuté avec Poutine jusqu'au bout pour essayer d'éviter le pire.

Nelly a écrit:

Est-ce parce que le président a trop d'ascendant sur toute son équipe ? Ne fait-il pas assez confiance à ses ministres ? Les discours communs ont-ils un impact sur l'ensemble de l'équipe gouvernementale ? Je n'en sais rien.

La responsabilité est partagée. Le président choisit ses ministres et collaborateurs, ceux-ci mettent en oeuvre de manière zélée la politique présidentielle.