Le harcèlement scolaire

Citation :

Un adolescent de 15 ans s'est suicidé début septembre à son domicile de Poissy, dans les Yvelines. Les parents avaient alerté son établissement sur des faits de harcèlement scolaire. Le rectorat avait répondu en mai en leur demandant "d'adopter une attitude constructive et respectueuse", leur rappelant les risques en cas de dénonciation calomnieuse.

De plus en plus présente dans le monde scolaire, le harcèlement est un fléau à combattre. Mais comment ?




Je me suis intéressée à la question de savoir comment ça se passait ailleurs, dans les autres pays : est-ce que les élèves subissent autant de harcèlement ?

La réponse est oui...



La galaxie sénat :

Citation :

UN PHÉNOMÈNE MALHEUREUSEMENT MONDIAL
Le harcèlement scolaire touche tous les pays et n'est pas une particularité française . En effet, selon l'UNESCO, « la violence et le harcèlement à l'école sont un phénomène mondial qui affecte une proportion importante d'enfants et d'adolescents » 40 ( * ) . Le rapport sur la situation de la violence et du harcèlement à l'école dans le monde, publié par l'UNESCO en 2017, évaluait à 246 millions le nombre d'enfants touchés par le phénomène, soit, selon les pays, entre moins de 10 % et 65 % des enfants. Plus récemment, l'UNICEF rapportait qu'un enfant sur trois, dans 30 pays étudiés, disait avoir été victime de harcèlement en ligne.

UNE STIGMATISATION INACCEPTABLE DE TOUTES LES DIFFÉRENCES
L'explication la plus évidente du harcèlement est que le groupe supporterait mal la différence qui existe entre lui et un élève 51 ( * ) . En effet, cette différence manifeste une forme de dissension, de sécession vis-à-vis du groupe, toujours soumis à un risque d'éclatement. Elle renvoie au harceleur l'image de sa propre faiblesse et le ramène à des interrogations identitaires potentiellement insurmontables, particulièrement à cet âge de tous les bouleversements (physiques, affectifs, psychologiques, intellectuels...) que constitue l'adolescence.

Comme le résume Nicole Catheline, si un enfant « est différent, il est perçu comme potentiellement persécuteur : ébranlant les certitudes établies, ne va-t-il pas soulever des questions dérangeantes ? » 52 ( * ) . Cette différence serait à l'origine d'une peur de l'inconnu, qui susciterait alors un réflexe de protection passant par l'exclusion de l'autre et se concrétisant par le harcèlement. Le groupe , dont les membres peuvent rester témoins ou bien se joindre au harceleur, peut se transformer en « meute » 53 ( * ) . Le mouvement de ralliement de ses membres ne recouvre pas nécessairement les mêmes motivations que celles du harceleur originel : il peut s'agir pour eux d'éviter d'être le prochain sur la liste des harcelés. Par conséquent, l'action sur les témoins est importante : ils peuvent désamorcer les situations de harcèlement et casser les dynamiques de groupe néfastes qui permettent au harcèlement de se maintenir dans la durée.

Dans ces conditions, la moindre différence , quels que soient l'élève ou le groupe, est prétexte à harcèlement. Toute différence physique (poids, taille, couleur de cheveux ou de peau), vestimentaire, religieuse ou d'orientation sexuelle paraît constituer une source d'insécurité pour celui qui l'observe et peut entraîner une réaction de harcèlement

OCDE :






Unicef :

Citation :

Le rapport présente un éventail de situations dans lesquelles les élèves sont exposés à la violence à l’école et aux abords de l’école. D’après les dernières données disponibles de l’UNICEF :

-À travers le monde, dans la tranche des 13-15 ans, un peu plus d’un élève sur trois est victime de harcèlement et une proportion comparable d’élèves est mêlée à des bagarres.
-En France, 51 % des élèves âgés de 13 à 15 ans déclarent avoir été victimes d’intimidation à l’école au moins une fois au cours des deux derniers mois et / ou avoir été impliqués dans une bagarre physique au moins une fois au cours des 12 derniers mois.
-Dans 39 pays industrialisés, trois élèves sur dix admettent harceler des camarades.
-En 2017, 396 attaques ciblant des établissements scolaires ont été recensées ou vérifiées en République démocratique du Congo, 26 au Soudan du Sud, 67 en République arabe syrienne et 20 au Yémen.
-Près de 720 millions d’enfants en âge d’être scolarisés vivent dans un pays qui n’interdit pas totalement les châtiments corporels à l’école.
-Si les filles et les garçons sont tout aussi susceptibles d’être harcelés, les filles ont plus de risques d’être victimes de harcèlement psychologique tandis que les garçons sont davantage exposés à la violence et aux menaces physiques.

Le harcèlement scolaire constitue un phénomène ancien, qui end à se généraliser.

Les auteurs de harcèlement scolaire n'ont pas conscience des conséquences possibles ou, s'ils en ont conscience, refusent de comprendre la signification de leurs actes. Pour eux, il faut punir et détruire la victime, ou juste s'amuser.

Il y a un phénomène de masse.

Mais le harcèlement existe aussi dans le monde des adultes avec les mêmes conséquences.

Les réseaux a-sociaux amplifient le phénomène, et ils ont pour conséquence que des milliers de personnes peuvent se joindre à la campagne de harcèlement, souvent sur la foi de dénonciations calomnieuses, sans connaître la victime et ses accusateurs.

Effectivement, les réseaux sociaux ont multiplié les cas de harcèlement d'adultes également, qui auparavant étaient plutôt cantonnée à la sphère professionnelle.

Pour ma part, j'ai du mal à comprendre comment on peut faire ça sans aucune conscience de la gravité du geste...

J'ai été harcelée en milieu scolaire quand j'étais en secondaire et ça a commencé par ma prof de latin .
Par contre heureusement les réseaux sociaux n'existaient pas......donc un changement de lycée a mis fin au problème

donc vous voyez c'est vieux
Maintenant avec les réseaux sociaux , smartphones etc.....c'est jamais tranquille , horrible pour les jeunes qui en sont victimes

C'est ça, en fait les réseaux entrainent le fait qu'il n'y a plus de répit possible.

Pourtant, moi je suis plutôt fan des réseaux sociaux, et je les utilise tous les jours. Je trouve que le meilleur, bien que très décrié, c'est Tiktok, car j'y apprends vraiment beaucoup de chose. Le contenu d'un réseau social est souvent à notre image.

Mais c'est aussi un outil illimité où toutes les dérives sont possibles.

Kitara a écrit:

C'est ça, en fait les réseaux entrainent le fait qu'il n'y a plus de répit possible.

Pourtant, moi je suis plutôt fan des réseaux sociaux, et je les utilise tous les jours. Je trouve que le meilleur, bien que très décrié, c'est Tiktok, car j'y apprends vraiment beaucoup de chose. Le contenu d'un réseau social est souvent à notre image.

Mais c'est aussi un outil illimité où toutes les dérives sont possibles.

oui voila "tout" est dans la façon dont on les utilise!!

En attendant, la Belgique est mieux placée que la France !

Je trouve intéressante l'explication en lien avec la peur de la différence : personne différente = danger parce qu'elle n'est pas comme moi = harcèlement

En fait le harcèlement est une faiblesse du harceleur !

Ce qui me frappe est la banalité du harcèlement, comme s'il constituait un comportment normal et justifié.

Le harceleur manque d'empathie, et/ou nie l'humanité de la victime.

Ceci dit, pour les garçons, les bagarres de cour de récréation n'avaient rien d'exceptionnel et les adultes n'en mêlaient for peu.

Il y a quand même une grosse différence entre les bagarre de cour de récréation, et le harcèlement qui se focalise sur une seule et même personne. C'est une toute autre dimension.

On a une belle asso pas loin de chez moi :

https://www.facebook.com/profile.php?id=100086095897654

Tout ce que vous rapportez est exact et fait peur. Je pense à mon petit-fils de 7 ans. Aurait-il conscience de harceler quelqu'un ? Saurait-il dire s'il était harcelé ?

Tous les enfants rêvent d'aller sur Internet et sur les réseaux sociaux. De plus, ils dévoilent ainsi des "secrets" qu'ils ne diraient pas en face, ayant l'impression qu'ils sont en sécurité chez eux. Cela se retourne souvent contre eux-mêmes.

Même si le harcèlement est ancien, il n'était pas aussi généralisé qu'il l'est actuellement. Ca a certainement toujours été une grande souffrance pour celle ou celui qui la subit, mais aujourd'hui, cela risque de poursuivre longtemps nos jeunes concernés car, même en changeant d'établissement, ils risquent encore de se faire repérer et de déguster.

Morgan Kane a écrit:

Ce qui me frappe est la banalité du harcèlement, comme s'il constituait un comportment normal et justifié.

Le harceleur manque d'empathie, et/ou nie l'humanité de la victime.  

La plupart du temps, j'imagine que le harceleur ne se rend absolument pas compte des dégâts qu'il peut faire. De plus, il n'est souvent pas le seul à se focaliser sur un autre et c'est à qui sera le plus désagréable. Cela devient un "jeu" infernal.

Il ne faut pas s'inquiéter outre mesure non plus, le harcèlement existe c'est sur, mais il n'est pas toujours aussi poussé.
Cependant, je dois dire que mes 3 enfants y ont eu affaire dans leur scolarité, même si ça a été dans un temps limité, les 3 au collège. Par contre, ça c'est passé à l'école et pas sur les réseaux, qui existaient déjà.
Ils ont géré, je ne suis que très peu intervenue. Ils m'en ont tous parlé, plus ou moins rapidement.

Par contre, attention à ne pas choisir comme solution de les priver de réseaux sociaux, car ça peut faire l'effet inverse. Il vaut mieux leur apprendre tôt à s'en servir, que de les empêcher.

Kitara a écrit:

Il ne faut pas s'inquiéter outre mesure non plus, le harcèlement existe c'est sur, mais il n'est pas toujours aussi poussé.
Cependant, je dois dire que mes 3 enfants y ont eu affaire dans leur scolarité, même si ça a été dans un temps limité, les 3 au collège. Par contre, ça c'est passé à l'école et pas sur les réseaux, qui existaient déjà.
Ils ont géré, je ne suis que très peu intervenue. Ils m'en ont tous parlé, plus ou moins rapidement.

S'ils en parlent, on peut essayer de désamorcer la situation en leur expliquant certaines choses et l'importance qu'elle peut avoir. Tout dépend de leur force de caractère personnel et de la durée de ce harcèlement.

Kitara a écrit:

Par contre, attention à ne pas choisir comme solution de les priver de réseaux sociaux, car ça peut faire l'effet inverse. Il vaut mieux leur apprendre tôt à s'en servir, que de les empêcher.

Comment pourrait-on les en priver totalement, de nos jours ? A partir du moment où ils vont au collège, ils ont souvent besoin du téléphone et ce qui va avec. Il faut effectivement un apprentissage, en espérant que les enfants l'entendent et suivent les instructions, autant que possible.