Textes ou extraits qui nous ont plu

"Je connais des gens qui sont nés avec la vérité dans leur berceau, qui ne se sont jamais trompés, qui n’ont pas eu à avancer d’un pas de toute leur vie, puisqu’ils étaient arrivés quand ils avaient encore la morve au nez. Ils savent ce qui est bien, ils l’ont toujours su. Ils ont pour les autres la sévérité et le mépris que leur confère l’assurance triomphale d’avoir raison. Je ne leur ressemble pas. La vérité ne m’a pas été révélée à mon baptême, je ne la tiens ni de mon père ni de la classe de ma famille. Ce que j’ai appris m’a coûté cher, ce que je sais je l’ai appris à mes dépens. Je n’ai pas une seule certitude qui ne me soit venue autrement que par le doute, l’angoisse, la sueur, la douleur de l’expérience. Aussi ai-je le respect de ceux qui ne savent pas, de ceux qui cherchent, qui tâtonnent, qui se heurtent. Ceux à qui la vérité est facile, spontanée, bien entendu j’ai pour eux une certaine admiration mais, je l’avoue, peu d’intérêt. Quand ils mourront, qu’on écrive donc sur leur tombe : il a toujours eu raison..., c’est ce qu’ils méritent et rien de plus."
ARAGON, "Il faut appeler les choses par leur nom", Les Lettres françaises, avril 1959

Magnifique ! Si seulement certains pouvaient en prendre de la graine !

Superbe ce texte ! Ca me fait penser à certaines personnes...

Kitara a écrit:

Superbe ce texte ! Ca me fait penser à certaines personnes...

Ah oui, tu en connais également ?

Nelly a écrit:

Kitara a écrit:

Superbe ce texte ! Ca me fait penser à certaines personnes...

Ah oui, tu en connais également ?

Je pense qu hélas chacun de nous en ont déjà croisé, a fuir a toutes jambes

On peut supposer qu'il s'agit d'un montage, mais cela ressemble malheureusement à la vérité pour bon nombre de personnes :

https://www.youtube.com/embed/1RA5ATFOdwo

Nelly a écrit:

On peut supposer qu'il s'agit d'un montage, mais cela ressemble malheureusement à la vérité pour bon nombre de personnes :

https://www.youtube.com/embed/1RA5ATFOdwo

La séquence était préparée, mais je ne suis pas sûr que celui qui ramasse soit un acteur. Il y a rarement autant de monde place de l' Opéra à Lille.

Morgan Kane a écrit:

Nelly a écrit:

On peut supposer qu'il s'agit d'un montage, mais cela ressemble malheureusement à la vérité pour bon nombre de personnes :

https://www.youtube.com/embed/1RA5ATFOdwo

La séquence était préparée, mais je ne suis pas sûr que celui qui ramasse soit un acteur. Il y a rarement autant de monde place de l' Opéra à Lille.

Je m'en doutais, mais si celui qui ramasse n'est pas un acteur (je le pense également), il est quand même bon qu'il soit mis en avant. En effet, combien de fois voit-on quelqu'un ramasser un objet pour le mettre à la poubelle ? Personnellement, je pense que je l'aurais fait car le gobelet semble propre, mais je ne ramasse pas ce qui est sale. Si chacun pouvait déjà jeter ses propres déchets, ce serait déjà bien.

Par contre, il m'est arrivé souvent de ramasser quelque chose qui est tombé pour le remettre dans le rayon d'un supermarché.

Ramasser une ordure à main nue, c'est un peu dégueu, je ne le fais pas. par contre il m'est arrivé de partir en rando avec un gant et un sac poubelle...

Aussi bien je respecte le maximum d'écogestes dans la vie de tous les jours, aussi bien là je pense que je ne l'aurais pas ramassé.

Il suffit que la personne qui a jeté le gobelet a la varicelle ou une autre maladie contagieuse et c'est gagné pour le cadeau surprise

Un petit texte qui m'a interpellé dans "Les victorieuses" de Laetitia Colombani que j'ai lu ce soir.

C'est une petite histoire racontée par une résidente du foyer dans lequel une des deux héroïnes du roman fait du bénévolat :

Citation :

Lors d'un terrible incendie de forêt, les animaux assistaient impuissants à la catastrophe. Seul un petit colibri s'activait, remplissant son bec d'eau pour jeter des gouttes sur les flammes. Pauvre fou, lui dit le tatou, ce n'est pas avec ça que tu éteindras le feu. Je sais, répondit le colibri. Mais au moins j'aurais fait ma part.

Je débute dans ce domaine professionnel, mais j'ai trouvé cette allégorie du colibri très juste dans son interprétation du rôle du travailleur social.

Le colibri symbolise la détermination et la persévérance du professionnel qui, avec chaque pierre qu'il pose, contribue à édifier un édifice plus solide contre la précarité et les discriminations.

Bien que cela paraisse être une goutte d'eau dans l'océan de notre société, il y croit. Il le fait parce que c'est la mission qu'il s'est donné.

Et, à force de petites actions, il espère qu'on peut créer un changement. C'est à force de gouttes d'eau que se crée une rivière... Alors il fait sa part.

Nilxt a écrit:

Et, à force de petites actions, il espère qu'on peut créer un changement. C'est à force de gouttes d'eau que se crée une rivière... Alors il fait sa part.

Dans le bénévolat, chaque action peut certes représenter une goutte d'eau par rapport aux problèmes et à la misère, mais il y a également du concret. On ne peut pas aider tout le monde, mais certaines actions sont réelles et peuvent en entraîner d'autres.

Tu vois le monde actuel sans les bénévoles et leurs actions ? Ce n'est pas petit, c'est même grand, même si cela restera toujours insuffisant !

Nelly a écrit:

Tu vois le monde actuel sans les bénévoles et leurs actions ? Ce n'est pas petit, c'est même grand, même si cela restera toujours insuffisant !

Oui un monde sans bénévoles, il ne vaut mieux pas y penser

En France ce sont les associations qui font le boulot. L'Etat a complètement délégué. Et même s'il le voulait il ne pourrait pas, cela représenterait beaucoup trop de fonctionnaires

Ma prof de connaissances des publics m'a donné une allégorie assez culinaire à ce sujet :

La France c'est une marmite qui est en train de bouillir à grands feux, et le travail social c'est le grand couvercle qui fait que tout ne va pas déborder et nous péter à la tronche

Nilxt a écrit:

Nelly a écrit:

Tu vois le monde actuel sans les bénévoles et leurs actions ? Ce n'est pas petit, c'est même grand, même si cela restera toujours insuffisant !

Oui un monde sans bénévoles, il ne vaut mieux pas y penser

En France ce sont les associations qui font le boulot. L'Etat a complètement délégué. Et même s'il le voulait il ne pourrait pas, cela représenterait beaucoup trop de fonctionnaires

Effectivement, ce n'est pas envisageable. Il y a déjà énormément de lacunes à combler au niveau des fonctionnaires et autres personnels... La loi devrait pouvoir être mieux appliquée, les professeurs plus nombreux, le personnel soignant...

Ceci dit, L’État y contribue quand même en permettant les déductions d'impôts.

De plus, les bénévoles ont des consignes, en général, et même si tout n'est pas parfait, bon nombre d'entre eux se donnent à fond quand ils travaillent et font du bon travail.

Nilxt a écrit:

Ma prof de connaissances des publics m'a donné une allégorie assez culinaire à ce sujet :

La France c'est une marmite qui est en train de bouillir à grands feux, et le travail social c'est le grand couvercle qui fait que tout ne va pas déborder et nous péter à la tronche

J'aime la dénomination "prof de connaissances". Espérons que tous les profs le soient !

Elle a parfaitement raison et le bénévolat est également positif vu sous l'angle du don sans retour, sauf parfois le sourire de celui qui reçoit et la satisfaction de sa propre conscience. Pourtant, certains bénévoles quittent leur travail parce qu'il en est toujours encore qui abusent...

Marguerite Yourcenar, sur l’éducation des enfants, (Les Yeux Ouverts, 1980).

« Je condamne l’ignorance qui règne en ce moment dans les démocraties aussi bien que dans les régimes totalitaires. Cette ignorance est si forte, souvent si totale, qu’on la dirait voulue par le système, sinon par le régime. J’ai souvent réfléchi à ce que pourrait être l’éducation de l’enfant.
Je pense qu’il faudrait des études de base, très simples, où l’enfant apprendrait qu’il existe au sein de l’univers, sur une planète dont il devra plus tard ménager les ressources, qu’il dépend de l’air, de l’eau, de tous les êtres vivants, et que la moindre erreur ou la moindre violence risque de tout détruire.

Il apprendrait que les hommes se sont entre-tués dans des guerres qui n’ont jamais fait que produire d’autres guerres, et que chaque pays arrange son histoire, mensongèrement, de façon à flatter son orgueil.

On lui apprendrait assez du passé pour qu’il se sente relié aux hommes qui l’ont précédé, pour qu’il les admire là où ils méritent de l’être, sans s’en faire des idoles, non plus que du présent ou d’un hypothétique avenir.

On essaierait de le familiariser à la fois avec les livres et les choses ; il saurait le nom des plantes, il connaîtrait les animaux sans se livrer aux hideuses vivisections imposées aux enfants et aux très jeunes adolescents sous prétexte de biologie.

Il apprendrait à donner les premiers soins aux blessés ; son éducation sexuelle comprendrait la présence à un accouchement, son éducation mentale la vue des grands malades et des morts.

On lui donnerait aussi les simples notions de morale sans laquelle la vie en société est impossible, instruction que les écoles élémentaires et moyennes n’osent plus donner dans ce pays.

En matière de religion, on ne lui imposerait aucune pratique ou aucun dogme, mais on lui dirait quelque chose de toutes les grandes religions du monde, et surtout de celle du pays où il se trouve, pour éveiller en lui le respect et détruire d’avance certains odieux préjugés.

On lui apprendrait à aimer le travail quand le travail est utile, et à ne pas se laisser prendre à l’imposture publicitaire, en commençant par celle qui lui vante des friandises plus ou moins frelatées, en lui préparant des caries et des diabètes futurs.

Il y a certainement un moyen de parler aux enfants de choses véritablement importantes plus tôt qu’on ne le fait. »