philo Z'amis
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| Contes philosophiques | |
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+10Thierry Brumes dombom anémone clementine Marie-jo 17 Charlestone Nelly stip renal 14 participants | |
Auteur | Message |
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Brumes ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mer 28 Avr - 12:32 | |
| Bien mignon tout petit, mais déjà la bouche ouverte ! | |
| | | Marie-jo 17 ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mer 28 Avr - 17:30 | |
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| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Lun 3 Mai - 11:03 | |
| L'Érable
Un homme avait hérité d'un superbe terrain... au bout de son terrain se trouvait un érable magnifique.
Mais cet homme venait de la ville, et il ne connaissait rien aux arbres.
Il vint trouver l’érable vers la mi-juillet et lui dit : - « Donne-moi de ta sève sucrée, que j’en fasse du sirop. »
L’érable lui répondit : - « Mais, je n’ai plus de sève à donner, elle est toute r épartie dans mes feuilles. »
L ’homme revint à la fin d’octobre et dit à l’érable : - « C’est l’été des Indiens. Il fait chaud. Donne-moi de l’ombre. »
L’arbre lui répond : - « Mais, je n’ai plus d’ombre à donner parce que le vent m ’a pris toutes mes feuilles. »
Déçu, l’homme revint que six mois plus tard, à la mi-mars.
Il dit à l’arbre : - « Je suis fatigué de ne voir que le blanc de la neige. Donne-moi de tes belles couleurs d ’or et de rouille ».
Mais l’érable était si occupé à pomper la vie dans ses bourgeons qu ’il ne l’entendit même pas.
Furieux, l’homme le coupa et le brûla...
En demandant à l’autre ce qu’il ne peut pas donner, on ne voit plus ce qu’il peut offrir...
et on passe à côté de bien des joies...
Source: Georges Madore...www.lespasseurs.com | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Lun 3 Mai - 11:35 | |
| Le petit chemin
C'est un petit chemin tout triste, il longe une falaise et personne ne l'emprunte.
Les gens ont peur de tomber et préfèrent les routes plus fréquentées.
Pour le consoler de sa tristesse, la mer lui raconte son histoire d'amour avec le ciel.
Elle lui dit la magie des rencontres merveilleuses.
Le petit chemin se dit qu'il faut garder l'espoir et sourire.
Qui sait, peut-être qu'un passant posera son regard sur lui et s'y engagera?
Il est si beau ce petit chemin!
Il suffirait d'y poser juste un pied pour être envahi par sa luminosité,
son odeur, ses couleurs, ses fleurs, ses papillons.
La mer qui n'arrête pas de chanter pour le ciel charme les oreilles.
Et le ciel quant à lui revêt ses plus beaux nuages, son plus bel arc-en-ciel.
Le petit chemin ravirait le cœur, l'âme, les sens de ceux qui l'emprunteraient.
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| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Lun 3 Mai - 14:16 | |
| Voici un très beau conte, un conte pour enfant, mais rempli de vérité. Il plaira peut être aux élèves de Thierry et de Mazo.
Bobby le rayon de soleil Un rayon de soleil se croit indispensable à l’éclat du soleil. Pour lui, c’est sûr, il est le plus puissant, le plus éclatant, le plus merveilleux de tous les rayons du soleil… Mais ses vantardises finissent par lasser ses collègues… Bobby, vexé de leurs railleries, va alors partir… Tant pis pour eux, tant pis pour le soleil ! Il va voir ailleurs… et va apprendre beaucoup ! Il était une fois un rayon de soleil qui s’appelait Bobby. Depuis qu’il était né, il était persuadé que de tous les rayons, c’était lui qui brillait le plus. Certes, il rayonnait avec force : tout doré, d’une lumière éclatante, il luisait de mille feux. -« C’est vrai que je suis le plus beau des rayons du soleil. Mon éclat est superbe. Aucun autre ne m’égale. Je suis le plus fort ! » Mais d’autres rayons, lassés d’écouter ses vantardises, voulurent lui rabattre un peu son caquet. -« Pfffft, tu dis n’importe quoi, ce n’est pas toi le plus beau des rayons du soleil. Il y en a plein d’autres qui rayonnent mieux que toi… » dit l’un. -« Oui, je dirais même que tu parais un peu palot à côté. » ajouta un autre. -« Mais tu te modères ou quoi ! Brille plus, fais un effort quand même ! » s’exclama un troisième. Bobby les écouta, mettant leurs railleries sur le compte de la jalousie. -« Bof, vous dites ça parce que vous êtes jaloux de moi. C’est tout ! Moi, je connais la qualité de mon éclat. Ça vaut largement celui de tous les rayons réunis ! » -« Ah ben modeste en plus de ça ! » répondit l’un. -« Non mais pour qui tu te prends ? Tu t’es vu, oui ? Mon pauvre vieux, tu n’as rien d’exceptionnel ! » dit un autre. -« Oui, je suis sûr que de la terre, personne ne voit la différence. Si tu crois que l’on te remarque, tu te trompes ! » renchérit un troisième. Alors là, c’en était trop ! Bobby était outré. Quelle méchanceté ! Comment pouvait-on lui dire une chose pareille à lui, le trésor du soleil. Puisque c’était comme ça, ils allaient bien voir tous, si le soleil brillerait autant sans lui ! Il allait partir, voilà ce qu’il allait faire ! Et tant pis pour eux, tant pis pour le soleil, tant pis pour le monde entier ! Ils l’avaient mis en colère, et ils en supporteraient les conséquences. Bobby fit ses valises, et quitta donc le soleil. Il partit à la recherche d’une étoile, où il pourrait faire valoir son éclat exceptionnel. Il en trouva une dans le ciel et s’y installa. Il entreprit alors de briller en se disant : -« Grâce à moi, cette étoile toute fade va retrouver de la brillance ! » Plusieurs semaines plus tard, il daigna regarder à nouveau vers le soleil. Alors, que se passait-il là-bas ? Est-ce qu’une partie s’était éteinte ? Il devait briller moins, forcément. Il chercha à repérer une zone laissée dans l’ombre, suite à son départ… Mais il eut beau scruter précisément tout le rond du soleil, il ne vit rien… -« Tiens, c’est bizarre… » se dit-il, « je dois regarder du mauvais côté, sans doute le trou noir est-il caché derrière… » Et il retourna à ses préoccupations de brillance, sur son étoile. A ses voisins, il disait : -« C’est petit ce que vous faites. Que diable, mettez le paquet, défoncez-vous ! Je suis sûr que nous pouvons arriver à dépasser l’éclat du soleil ! » Mais les autres n’en avaient pas envie, et commençaient à se lasser d’écouter la démesure de Bobby. Un jour, ils lui répondirent en chœur :-« Bon, Bobby, tu nous répètes que tu es le champion de la brillance, que tu es le meilleur… Peut-être, est-ce vrai… Mais ce qui est sûr, c’est que ta place n’est pas ici. Nous, nous nous trouvons très bien à briller ainsi. Alors rejoins ton soleil et éclate-toi là-bas, d’accord ? » -« Heu, bon, puisque vous ne voulez pas progresser… » -« C’est cela, tu as compris, alors va-t-en maintenant ! » Bobby reprit ses valises et chercha ailleurs. Il habita ainsi plusieurs étoiles, et, à chaque fois, le même scénario se reproduisait. Au bout d’un moment, il se faisait renvoyer par les autres rayons qu’il fatiguait avec ses critiques incessantes et ses soucis constants de performances. Il fit ainsi le tour du soleil, et, Ô surprise, ne découvrit aucun trou d’ombre. Cela n’était pas possible. Comment faisait-il pour briller ainsi, sans lui ? Puis, il dut se rendre à l’évidence. Son départ n’avait changé en rien la brillance du soleil. Il était toujours étincelant, éclatant de lumière. Finalement, ses anciens acolytes ne se débrouillaient pas si mal. Et lui, il n’était pas aussi indispensable qu’il le pensait. Un beau rayon, certes, il était. Un de ceux qui mettait du cœur à l’ouvrage. Mais, pas le meilleur, ni le plus puissant. Un comme un autre, voilà ce qu’il était. Il retourna penaud, vers le soleil, un peu inquiet. Et si on ne voulait plus de lui maintenant. Si son ancienne arrogance lui fermait les portes du soleil. Il toqua le soleil et lui demanda, les yeux baissés, s’il voulait bien qu’il reprenne du service. Il s’excusa aussi de son comportement d’antan. -« J’ai changé, je ne suis plus le même, j’ai compris plein de choses… Est-ce que vous voulez bien encore de moi ? » demanda-t-il. Le soleil sourit, et l’accueillit bienveillamment. -« Tu es le bienvenu, Bobby ! Je suis heureux de ton retour. Tu peux rejoindre tes frères. » Et Bobby, le cœur en joie, reprit sa place parmi les siens. Il les félicita sincèrement de leur travail, et leur dit combien il avait pu les admirer de loin. Il se mit au diapason, et contribua à baigner le ciel de cette si douce lumière que donne le soleil.
Hélas bien des personnes, ne savent pas reconnaître que parfois il faut mettre son orgueil de côté. Pour redevenir comme ce rayon de soleil à la fin il faut reconnaître ses torts
(Valérie Bonenfant) | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Lun 3 Mai - 14:32 | |
| La montagne et le papillon
Un conte qui invite à l’humilité… Un papillon se vante de sa condition tout à fait exceptionnelle qui lui fait connaître deux états dans sa vie : celui de chenille puis de papillon. Du coup, il se sent largement supérieur aux autres. Mais, quelle ampleur a son évolution au regard de celle, vertigineuse de la nature… ?
Il était une fois un papillon qui habitait sur une grande montagne. Il parlait à qui voulait bien l’entendre de son changement, de l’état de chenille, à celui d’insecte volant, et décrivait cela comme une aventure extraordinaire. Il disait : -« Quelle chance, nous avons, nous, les papillons, de connaître deux états dans notre vie ! Je ne connais personne qui puisse autant changer dans toute sa vie. C’est fabuleux ! C’est comme si nous vivions deux vies dans une ! » Les autres animaux écoutaient le papillon déclamer son aventure, mais c’était son histoire à lui, et cela ne les intéressait pas plus que ça… Mais un jour, la montagne elle-même, lassée d’entendre les discours pompeux du papillon, daigna lui adresser la parole. De sa grosse voix caverneuse, elle lui tint ses propos : -« Petit papillon… Tu n’es pas le seul à te métamorphoser intégralement. J’en connais d’autres dont le changement est encore plus impressionnant. » -« Hein ? Quoi ? Qui parle ? » s’étonna le papillon, en cherchant autour de lui, celui qui lui avait adressé la parole. -« C’est MOI ! La montagne… » continua l’émergence. -« La montagne ? Mais je ne savais pas que tu pouvais parler toi aussi ! Alors comme ça, tu connais d’autres animaux qui peuvent changer eux aussi, de corps dans leur vie… » -« Il ne s’agit pas d’animaux, mais d’autres formes d’êtres vivants… » répondit la montagne. -« Mais de qui veux-tu donc parler ? Ah, forcément, si tu connais des extra-terrestres… Mais bon, ce ne sont pas des êtres de notre planète, alors… on peut tout imaginer ! » -« Non, c’est terrestre… » reprit la montagne. -« Alors là, j’ai beau me creuser la cervelle, je ne vois pas… » dit le papillon, en se grattant la tête. -« C’est MOI » annonça la montagne. -« Toi ? Mais ce n’est pas possible, tu es tombée sur la tête. Heu, pardon, je dis des bêtises… Mais toi, voyons, tu es une montagne, tu es le symbole de l’immobilité. Tu es là depuis des générations de papillons… Je sais bien que tu ne bouges pas. » s’exclama le papillon. -« Tu te trompes. Je change, et même beaucoup, mais ce n’est pas dans ton échelle de temps. C’est tout. » continua la montagne. -« Tu me racontes des histoires. Les montagnes, ça ne change pas. C’est là depuis toujours, même qu’on en fait des cartes, et qu’elles sont toujours positionnées au même endroit… » ricana le papillon. -« Encore une fois, tu te trompes » gronda la montagne, « il y a très longtemps, je n’étais pas ainsi, j’étais complètement plate. » -« Alors là, je ne te crois pas… » l’interrompit le papillon. Mais la montagne continua le fil de son histoire. -« Oui, c’était juste après la formation des continents sur la terre. Nous étions toutes aplaties, à flotter d’un seul tenant sur l’océan. Puis, il y a eu ces mouvements et des plaques sont venues nous bousculer. Des morceaux se sont détachés et sont partis à la dérive. Nous, nous continuions à être poussés très fort, si bien que, prises en étau entre deux grandes forces, nous avons dû émerger et, petit à petit, monter vers le ciel, jusqu’à devenir ce que nous sommes aujourd’hui. » Alors là, le papillon en eut le souffle coupé. -« Mais alors, tu continues de bouger ? » questionna-t-il. -« Bien sûr » dit la montagne, « je grandis encore, et même j’avance… » -« Ca alors ! » s’exclama le papillon, « jamais, je ne me serais douté… » -« Vois-tu » poursuivit la montagne, « je me transforme aussi, mais en un temps beaucoup plus long que toi. Ainsi, il ne faut pas t’en tenir à ce que tu vois, ou à ce qu’on t’a dit, qui s’avère forcément très restreint. Je suis la montagne et je suis en pleine mutation, même si cela est pour toi, comme d’ailleurs pour la plupart des gens, difficile à imaginer… » Le papillon en resta abasourdi. Son aventure paraissait finalement plutôt modeste, eu égard à celle vécue par la montagne. Qui plus est, ses champs de vision et de perception semblaient bien réduits pour capter les mouvements autrement plus amples de l’univers. Il se sentit complètement dépassé, et en même temps plus humble. Désormais, il n’éprouva plus le besoin de parler sans arrêt de sa particularité de papillon. Il avait conscience de n’être qu’un parmi tant d’autres et d’obéir à des lois biologiques qui le dépassaient largement. Ainsi, il vécut heureux, en harmonie avec sa chère montagne. Créé le 11 octobre 2004 par Valérie Bonenfant | |
| | | Brumes ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Lun 3 Mai - 18:15 | |
| Tes histoires, tes poèmes, nous font toujours réfléchir ! | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mar 11 Mai - 13:58 | |
| Le petit moineau !
C'était une nuit d'hiver très froide ! Un petit moineau avait déjà passé deux nuits dehors avec seulement un arbre comme maigre abris. Il décida qu'il ne pouvait survivre une troisième nuit ainsi. Alors il quitta son arbre pour chercher un meilleur refuge.
Alors qu'il volait, il eut de plus en plus froid, au point que ses petites ailes gelèrent complètement et il tomba sur le sol enneigé et froid. Comme il se tenait là en train de geler, il réalisa que sa fin était proche et il pria pour que la mort vienne vite.
Soudain, dans son état à demi-inconscient, il eut le sentiment d'être enveloppé d'une couverture chaude. Il repris conscience pour découvrir qu'une vache bienveillante avait laissé tomber sur lui un somptueux dépôt de bouse toute chaude. La chaleur lui donna un nouveau regain de vie. Le confort du lieu rendit notre petit moineau très heureux, si bien qu'il se mit à chanter.
Un renard passant par là entendit le gazouillis, localisa le tas et s'approcha. Il retira soigneusement l'oiseau de sa bouse, l'essuia et hop ! le goba en moins de deux...
Cette triste histoire nous enseigne une moralité pleine de gros bon sens:
1. Ce n'est pas parce qu'on vous met dans la merde qu'on vous veut forcément du mal. 2. Ce n'est pas parce qu'on vous sort de la merde qu'on vous veut forcément du bien. 3. Quand vous êtes dans la merde, fermez-la !!! | |
| | | Nelly Admin
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mar 11 Mai - 14:00 | |
| - renal a écrit:
- Cette triste histoire nous enseigne une moralité pleine de gros bon sens:
1. Ce n'est pas parce qu'on vous met dans la merde qu'on vous veut forcément du mal. 2. Ce n'est pas parce qu'on vous sort de la merde qu'on vous veut forcément du bien. 3. Quand vous êtes dans la merde, fermez-la !!! En voilà une drôle de moralité, Nicole ! Heureusement qu'il n'en est pas toujours ainsi. | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mar 11 Mai - 14:03 | |
| Je pense qu'elle aurait été mieux dans Humour | |
| | | Marie-jo 17 ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mar 11 Mai - 15:02 | |
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| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mar 11 Mai - 17:42 | |
| La Légende des fleurs : Le muguet
Notre histoire commence dans une famille qui vivait dans un petit village. Même s'ils étaient pauvres, l'amour profond qui réunissait la mère, le père et leur petite fille les rendait heureux. La fille jouait et chantait dès l’aube jusqu’au soir. Mais un accident affreux mit fin à ce bonheur en tuant ses parents. La petite resta seule au monde. Un matin, la Reine des Fleurs qui surveillait leur merveilleux jardin, fut étonnée de la voir solitaire et accablée de tristesse, en cueillant les fleurs qu’elle avait tant soignées.
Marchant sur ses pas, elle la vit s’arrêter face au tombeau de ses parents, le couvrant de fleurs et de chaudes larmes. La Reine envoya vers elle un parfum qui la fit s’endormir sur place. Puis, elle parut dans son rêve en lui disant : “ Grâce à ta gentillesse envers la Nature et parce que tes parents te manquent tant, je vais te transformer en fleur, au printemps, pour rester avec eux. ”
Se réveillant, la petite se souvint du rêve et elle en fut très contente. Elle alla à la maison, attendant avec impatience l’arrivée du printemps.
En effet, au mois de mars, tout le village constata sa disparition. Et les gens ne furent pas moins étonnés de voir sur le tombeau de ses parents une petite fleur unique au monde. Les petites floraisons étaient blanches et ressemblaient à des larmes d’enfant.
De plus, elle était enveloppée de deux grandes feuilles vertes. Seule la Reine des Fleurs savait qu’elles étaient les deux parents de la fille qui la protégeaient, en l’embrassant de part et d'autre.
C’est ainsi qu’une nouvelle fleur parut au monde. Elle fut appelée le muguet. Auteur inconnu | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Sam 15 Mai - 21:06 | |
| L’homme en quête de sens priait quand l'infirme, le Clochard et le vaincu passèrent près de lui. En les voyant, le saint homme plongea dans une profonde prière et dit, « Mon Dieu, comment un créateur aimant peut-il voir ces choses sans rien faire ? » Et après un long silence, Dieu répondit, « J'ai fait quelque chose, je t'ai fait, toi ». (Enseignement Soufi)
(Je précise c'est extrait d'un conte Soufi) | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Sam 15 Mai - 21:08 | |
| Mais ma vie, toute vie, la vraie vie N’est pas de rechercher le plaisir matériel Ni de pratiquer l'évangile de la satisfaction de soi. Ma vie est d'affronter l'adversité, D’être honnête avec moi-même... Les vraies récompenses ne sont Pas... la santé, la richesse Et le bonheur, trio facile que Le premier souffle de malheur Pourrait,. Si facilement anéantir, Mais la foi, l'espérance et, par dessus tout, l'amour. (Suzan Howatch) | |
| | | Marie-jo 17 ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Dim 16 Mai - 9:07 | |
| ah chère Nicole, Tu as le chic pour nous trouver d'aussi beaux textes! et je sais ,que chaque mot écrit ici, font partie de tes pensées les plus profondes | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mer 19 Mai - 18:27 | |
| « C'était un vieux sage soufi renommé pour son ouverture d'esprit et de cœur. Il vivait retiré dans son ermitage aux portes du désert. Un jour ses disciples viennent l'interroger : "Maître, comment se fait-il qu'il y ait tant et tant de gens qui cherchent aujourd'hui la Voie spirituelle de la prière, et qu'ils ne se rencontrent jamais ?" « "C'est qu'ils pratiquent du tourisme spirituel! répondit le sage. Ils veulent tous trouver l'Eau vive, certes. Et chacun de creuser son propre puits. Mais ils ne creusent pas assez profond. L'un va creuser à un mètre cinquante dans la voie du soufisme, puis il s'arrête. Un autre à deux mètres dans la voie des Védas, puis il s'arrête. Un autre dans la voie chrétienne, mais il s'arrête au bout de trois mètres. Un autre commence à creuser son puits dans la voie du Bouddha, et il s'arrête. Et encore un autre dans la voie de l'absolu, mais il s'arrête à quatre mètres... « "Comment pourront-ils alors rencontrer la nappe d'eau vive ? Elle est pourtant là, sous leurs pieds, comme nos nappes souterraines dans le désert, prête à étancher toutes les soifs. Mais à cinq mètres de profondeur ! Et ils ne se rencontrent pas Parce qu'ils ne la rencontrent pas !" » | |
| | | marie-josé ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Jeu 20 Mai - 13:31 | |
| Quels intérêts présente la forme du conte dans le combat des idées ou dans la critique d'une société ?
Introduction Etude du voyage de Scarmentado, Voltaire. Voltaire semble être la figure qui illustre le mieux le combat sans relâche des philosophes du Siècle des Lumières, le 18ème. Il s'est essayé à tous les genres, notamment dans le théâtre, l'épopée et l'histoire, mais c'est visiblement dans les contes philosophiques et ses ouvrages polémiques qu'il déploie toutes les ressources de son intelligence, de son humour et de son ironie. Le terme "conte philosophique" est un terme assez complexe ; l'assemblage de ces deux mots est paradoxal. Le mot "conte" signifie un récit assez court d'aventures imaginaires, tandis que "philosophique" fait référence à la réflexion sur le sens et la légitimité de toutes pratique. Si Voltaire a choisi ce genre, c'est qu'il lui permettait, d'une part, de satisfaire le goût d'un public friand d'oeuvres "merveilleuses" et, d'autre part, de se protéger contre une censure intransigeante.Le conte philosophique fera donc l'objet de notre devoir puisqu'il s'agit de se demander quels intérêts présente la forme du conte dans le combat des idées ou dans la critique d'une société.Nous étudierons la méthode dont Voltaire se sert pour séduire le lecteur par l'intermédiaire du conte et de ses péripéties, ses personnages, . en tenant compte de la leçon philosophique qui permet de dénoncer ce qu'il condamne, et sans oublier l'aspect plaisant et à la fois instructif du conte philosophique.
Développement Le conteur s'y prend de différentes façons pour séduire le lecteur, tout d'abord par l'intermédiaire du conte et des éléments du récit tels que les péripéties, les objets et les personnages, en l'occurrence Scarmentado, personnage principal du texte. Scarmentado est en quelques sortes le héros de ce récit. Malgré cela, le texte ne nous fournit pas beaucoup de précisions sur ce personnage. Scarmentado est un jeune homme assez simpliste et tout au long de ses voyages, ne fait qu'observer curieusement les situations dans lesquelles il se retrouve. Il ne fait pas de réflexion sur les manières de pratiquer et de convertir les infidèles à la religion et se contente de les décrire de manière sereine sans même être étonné de ce qui se passe. Après s'être intéressé au personnage principal en lui-même de ce conte philosophique, il semble important de parler des problèmes rencontrés par ce jeune homme lors de ses différents périples. Le récit démarre rapidement et accélère au fil des étapes. Cependant, le texte ne nous fournis pas d'information sur la chronologie de ses voyages ; le lecteur ne sait pas combien de temps est parti le jeune homme. On peut relever seulement une marque de temps qui est la suivante : "je restai là six semaines" ligne 34. Le jeune Scarmentado visite de nombreux pays tels que la Hollande, l'Espagne, la Turquie, la Perse, mais partout où passe ce jeune homme, il accumule les ennuis et sa liberté est freinée par des autorités religieuses aussi intolérantes que répressives. En effet, à maintes reprises, il risque sa vie: on l'emprisonne en Espagne, il risque d'être pendu, d'être empaler en Turquie pour son refus d'être circonscrit, par exemple , mais rattrape ses erreurs par le biais de l'argent. Le conteur attire également l'attention de son lecteur en le faisant voyager par l'intermédiaire de ce récit et des voyages du jeune Scarmentado. En effet, il dépayse le lecteur en lui permettant de s'évader par la lecture. On remarque plusieurs indices qui permettent de le justifier, tels que par exemple des mots typiquement arabes ou espagnols : "Alla Illa Alla" ligne 68, des mots qui qualifient des personnes étrangères : "vizir" ligne 60, "iman" ligne 71, "cadi" ligne 72, mais également des moyens de transports "galions" ligne 13. Ce dépaysement est une bonne méthode qui permet à Voltaire et aux autres philosophes de faire passer plus facilement leur façon de pensée. Il ne faut tout de même pas passer outre le fait que ce conte a, avant tout, une portée philosophique et permet à Voltaire de livrer et de dénoncer au public ses observations et ses commentaires sur la société de son époque. Comme on l'a vu précédemment, quelque soit le lieu où il se rend, Scarmentado paye sa liberté. Il commet de nombreuses erreurs en rapport avec la religion. Le conte philosophique "L'Histoire des Voyages de Scarmentado" 'est donc un bon exemple pour montrer au lecteur de quoi sont capables les autorités religieuses pour convertir certaines personnes, en l'occurrence porter atteinte à la vie des infidèles. C'est, en l'occurrence, la leçon que Voltaire veut faire passer par le biais de ce texte. En fait, Voltaire invite le lecteur à prendre conscience de l'imperfection humaine et de l'omniprésence du mal sur la terre. L'homme ne supporte pas la différence, c'est pour cela qu'il punit ceux qui ne lui ressemblent pas, ceux qui pensent différemment de lui, par de nombreuses façons telles que l'emprisonnement, la mutilation (son voyage en Hollande constitue un bon exemple) ou même le fait de les brûler et de les noyer. L'homme est cruel, féroce, intolérant et hypocrite. Les contes philosophiques sont tout de même rédigés de façon à faire rire le lecteur. C'est pourquoi Voltaire, dans son conte, a utilisé des registres différents ainsi que le procédé de l'ironie. Voltaire n'évoque pas ouvertement ses points de vue à propos des maux dont souffrent la société. C'est au lecteur d'en tirer la leçon par les différentes réflexions ou observations que fait l'auteur tout au long de son récit. L'utilisation de ce procédé est bien vu de la part de l'auteur et permet au lecteur de s'impliquer dans le texte et de ce fait ne pas s'ennuyer lorsqu'il lit. D'une part, Voltaire utilise le procédé de l'ironie. L'ironie consiste à dire le contraire de ce que l'on pense pour faire comprendre son opinion et à discréditer la thèse adverse. Prenons pour exemple un passage de "l'Histoire de voyages de Scarmentado", ligne 57 "les bonnes gens que les Turcs". Elle sert à critiquer des personnes ou des idées, à les dénoncer en en soulignant l'absurdité. Ses principaux procédés sont l'antiphrase comme par exemple, "m'embrassèrent tendrement" ligne 32, "avec une affection paternelle" ligne35, la litote, la périphrase, la juxtaposition de proposition contradictoires, la fausse naïveté telles que "je lui dis que c'était délicieux, et j'allais presser mes compagnons de voyage de quitter ce pays". D'autre part, Voltaire joue sur les registres. En règle générale, on remarque une forte dominance du registre ironique, qui permet dans de nombreuses situations de ridiculiser les autorités religieuses. Cependant, quelques fois, Voltaire met l'humour de côté pour laisser place au pathétique, aux faits saisissants et émouvants qui sont en rapport avec des personnes bel et bien réelles . Pour conclure, l'oeuvre tout entière de Voltaire est la manifestation d'une pensée de philosophe, celle d'un homme qui s'interroge sur la destinée et sur la société, et d'un homme qui se bat pour ses idées. Car, pour Voltaire, il ne doit pas y avoir de différence fondamentale entre la pensée et l'action : l'écriture est en effet une arme mise au service des causes qu'il défend et, chez lui, le plaisir du conteur est toujours subordonné au désir de diffuser ses idées et de convaincre. C'est ce que l'on a démontré tout au long de ce devoir. Pour répondre à notre problématique, la forme particulière du conte philosophique permet de présenter au lecteur la critique d'une société sous la forme d'un récit instructif mais à la fois plaisant, tout en utilisant la façon de séduire le lecteur par le dépaysement. En outre, Voltaire a continué sa lutte philosophique dans d'autres contes intitulés Candide et Zadig. De même, certains auteurs modernes ont donné au conte philosophique la dimension d'un roman comme par exemple Le Petit Prince de Saint-Exupéry ou l'Alchimiste de Coelho.
↑ Un monde livré au Mal
CANDIDE
Candide, propulsé par les “grands coups de pied dans le derrière” du baron de Thunder-ten-tronckh, est brutalement “chassé du paradis terrestre” pour avoir cru au bonheur avec Mlle Cunégonde. Le voilà lancé dans un voyage aventureux, une errance formatrice au cours de laquelle il va découvrir le grand monde. Il va expérimenter le mal sous toutes ses formes. Il s‘agit d’abord du “mal physique” selon les propres termes de Voltaire.
■le froid et la faim. ■la maladie, dans la personne de Pangloss retrouvé en Hollande sous l’apparence d’un “gueux tout couvert de pustules, les yeux morts, le bout du nez rongé...” ■les catastrophes naturelles, d’abord sous la forme du séisme de Lisbonne, fait historique survenu en novembre 1755 qui avait beaucoup impressionné les imaginations de l’époque ; enfin sous celle de la tempête et du naufrage qui l’accompagne souvent. Candide va expérimenter encore plus “le mal moral” qui tient une place prépondérante.
■la stupidité des militaires. ■la guerre. Guerre entre les Bulgares et les Abares, monstruosité absurde où l’on massacre les innocents avec une joyeuse férocité. Guerre entre les jésuites et la royauté espagnole dans la lointaine Amérique. Guerre entre Français et Anglais à propos du Canada, terre sans valeur au climat rigoureux, guerre où l’amiral Byng sera proprement exécuté “parce qu‘il n’a pas fait tuer assez de monde”. Guerre aux causes futiles où s’étalent la bêtise et la méchanceté humaines. ■la pauvreté qui conduit à la mendicité. ■l’hypocrisie et le fanatisme religieux. D’abord chez les protestants hollandais qui refusent d’aider un frère dans la peine. Ensuite chez les catholiques portugais où l’inquisition espionne et viole les esprits, où l’autodafé vient briser la liberté individuelle et fondamentale de la conscience. L’obscurantisme fait des ravages : une cérémonie expiatoire est décidée pour éviter le retour d’une secousse tellurique, mais en agissant ainsi on ne s’attaque pas aux causes du mal, une telle attitude relève plutôt de la mentalité magique. D‘ailleurs la réponse est claire : la terre tremble de nouveau. Enfin dans la guerre fratricide entre jésuites et royauté espagnole pour le pouvoir temporel alors que la bonne nouvelle n’est plus propagée et que les croyants n’agissent plus en conformité avec leur foi. ■la malhonnêteté commerciale qui s’appelle banqueroute. Voltaire ajoute malicieusement “et la justice qui s‘empare des biens des banqueroutiers pour en frustrer les créanciers”. Celle de Vanderdendur (ce nom est tout un programme) qui se nomme vol. ■l’esclavage pour des raisons économiques. Des êtres bien-pensants privent leurs frères de toute liberté pour produire certaines marchandises à bon marché. Le malheur des uns est exploité au profit des autres. « C’est à ce prix que vous mangez du sucre en Europe ! » Ainsi Voltaire nous dépeint un monde où le mal est une réalité omniprésente, conséquence surtout d’une nature humaine viciée. L’apparent vagabondage de Candide est destiné à nous révéler qu’aucun endroit sur terre n’échappe au fléau, sauf Eldorado qui demeure une utopie. Souvent Candide pense qu’ailleurs la vie est meilleure et Cacambo lui répond : « Vous voyez que cet hémisphère-ci ne vaut pas mieux que l’autre ». À la vérité, notre héros va être désabusé, le monde n’est pas fait pour les idéalistes, la réalité est pitoyable, la bonne volonté est brimée, l’homme est intrinsèquement mauvais. Candide va connaître l’amère expérience de n’être qu’un « jeune métaphysicien fort ignorant des choses de ce monde ». Même l’innocent est entraîné dans le tourbillon. Le mal appelle le mal, le meurtre est une réponse à l’intolérance. Notre héros sera obligé de reconnaître : « Je suis le meilleur homme du monde et voilà trois hommes que je tue ». | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Jeu 20 Mai - 15:53 | |
| Marie-Jo !!! un peu compliquer pour moi tout ça | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Lun 19 Juil - 19:07 | |
| L'ours et la bouilloire
Quelques chasseurs, obligés de quitter subitement leur campement, le laissèrent sans surveillance, oubliant, dans leur précipitation, une bouilloire d'eau qui bouillait sur le feu.
Bientôt, un vieil ours sortit du bois, attiré par la flamme. Aperçevant la bouilloire dont la vapeur faisait danser le couvercle, il s'en saisit.
Naturellement, il se brûla cruellement. Mais au lieu de la lâcher aussitôt, voulant se défendre, il la serra contre lui, cherchant à l'étouffer. Or, plus il la serrait, et plus la brûlure était profonde et douloureuse. C'était un cercle vicieux, pour le plus grand dam de ce pauvre ours.
Ceci illustre parfaitement la façon dont bien des gens aggravent leurs difficultés. Ils les serrent sur leur coeur en ne cessant d'y penser et d'en parler aux autres, les examinant sous toutes leurs faces, au lieu de les laisser tomber une fois pour toutes, afin de guérir les blessures qu'elles ont causées.
Alors chaque fois que vous vous prenez à ressasser vos peines, dites-vous sévèrement : « Ne fais pas comme l'ours ! » | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mar 14 Sep - 7:27 | |
| Conte perse
On demandait un jour à un homme connu pour être sage : « Tu as de nombreux enfants, quel est ton préféré ? » L'homme répondit : « Celui de mes enfants que je préfère, c'est le plus petit jusqu'à ce qu'il grandisse. «Celui qui est loin, jusqu'à ce qu'il revienne. « Celui qui est malade, jusqu'à ce qu'il guérisse. « Celui qui est prisonnier, jusqu'à ce qu'il soit libéré. « Celui qui est éprouvé, jusqu'à ce qu'il soit consolé. » | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mer 15 Sep - 7:01 | |
| Conte pour faire sourire l'automne
Deux hommes dans la tempête
Un matin d'automne, un pêcheur et son fils s'en vont en mer relever leurs filets. Le temps est calme, mais à mesure que passe la matinée, un vent fort se lève, obligeant les deux hommes à rentrer au port. Dans le tumulte des flots, le moteur tombe en panne, les contraignant à sortir les rames pour tenter d'avancer. Le bateau progresse tant bien que mal. Face aux vagues déchaînées, le fils s'inquiète, mais le père reste calme et silencieux. Un peu plus tard, le fils s'agite à nouveau : « Père, le vent se renforce ! Nos rames ne servent pas à grand-chose. — ...» Soudain, le jeune homme avise une barque au loin. « Père, on dirait que cette barque arrive vers nous. » Le père regarde l'horizon et demeure silencieux, continuant à ramer. Dans les flots tourmentés, l'embarcation se rapproche encore. « Père, hurle le fils, je crois que ce rafiot va nous heurter. Il arrive droit sur nous ! - Père, cette fois la barque va-nous éperonner. On dirait que celui qui tient le gouvernail veut nous faire couler. Il fait mine de ne pas regarder dans notre direction. » Puis, se dressant sur son bateau, le jeune homme fait de grands gestes. « Le marin est tranquillement allongé dans sa barque ! Son inconscience va nous tuer. Assassin ! Criminel ! hurle-t-il. — ...» Les deux embarcations se rapprochent mais, juste avant l'impact, le père fait une adroite manœuvre et évite la collision. Les deux rafiots indemnes poursuivent leur route. « As-tu remarqué ce qu'il y avait dans la barque ? demanda le père à son fils. - Oui, répondit celui-ci. Ce que je prenais pour un homme endormi n'était qu'un sac abandonné au fond du bateau. - Dis-moi, mon fils, contre qui t'es-tu emporté ? » | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mar 21 Sep - 7:48 | |
| Les troglodytes
Il y eut autrefois un peuple, les Troglodytes, qui décida de ne plus avoir de gouvernement. Chaque citoyen se débrouillerait par lui-même. Chacun veillerait uniquement à ses intérêts, sans se préoccuper de ceux des autres. Arriva le mois où l'on ensemence les terres. Chacun se dit : « Je ne labourerai mon champ que pour qu'il me fournisse juste assez de blé pour me nourrir. Je ne prendrai pas plus de peine ! » Les terres de ce petit royaume n'étaient pas toutes de même nature. Il y en avait d'arides et montagneuses et d'autres, dans la plaine, baignées par des cours d'eau. Ce fut une année de sécheresse... au point que les habitants des terres arides n'eurent guère de récolte et périrent presque de faim, car leurs voisins ne voulurent pas partager. L'année suivante fut très pluvieuse. Cela fit le bonheur des habitants des terres de montagne... mais les terres basses de la plaine furent submergées. Ce fut au tour des paysans de connaître la famine. Les habitants des montagnes se montrèrent aussi durs avec ces derniers que ceux-ci l’avaient été avec eux. Par ailleurs, il y avait un homme qui possédait un champ très fertile. Deux de ces voisins s’unirent pour le chasser. Mais ils finirent pas se disputer et l’un des deux tua son associé. Il ne profita guère longtemps de son bien. Deux autres Troglodytes vinrent l’attaquer et le tuèrent. A quelque temps de là, un Troglodyte paysan qui se trouvait à cours de vêtements voulut acheter de la laine à un berger. Celui-ci lui fit payer dix fois le prix. Mais lorsqu’il voulut à son tour se procurer du blé, le paysan le lui vendit à un tarif exorbitant. En quelques années, ce royaume prospère devint une terre de désolation où ne régnaient plus que haine et misère. (D’après Montesquieu (1989-1755) Lettres persanes)
« Dans cette fable du philosophe Montesquieu, c’est le manque d’entente et de solidarité qui mène le peuple des Troglodytes à la ruine. On ne peut survivre seul. On a besoin des autres. Sans organisation sociale, l’homme est condamné à disparaître. Depuis toujours s’il a pu s’imposer dans une nature hostile peuplée de prédateurs plus puissants que lui, c’est grâce à l’entente entre les individus. On l’oublie aujourd’hui dans une attitude « du chacun pour soi » Mais qu’est ce qui permet à chaque français d’être soigné quel que soient ses revenus, d’aller à l’école gratuitement … sinon un choix de société basé sur la solidarité. » (Michel Piquemal) | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mar 21 Sep - 8:48 | |
| L’ignorance du mal
Il était une fois un garçon qui était d’une méchanceté sans égale. Il ne se passait pas une journée sans qu’il ne commette quelque terrible bêtise. Un jour, il résolut d’emmener son chien sur le fleuve pour le noyer. Il le mit dans sa barque et la dirigea vers le milieu du fleuve. Mais en ramant, il se pencha trop et tomba à l’eau. - Au secours, à moi, je me noie !! Criait-il désespérément. Et le chien fidèle plongea, attrapa le garçon par son vêtement et le tira jusqu’à la berge. (Conte africain)
« La méchanceté gratuite semble bien être une spécialité humaine, inconnue des autres espèces vivantes. Certes les animaux se dévorent entre eux, mais uniquement dans le but de subsister et de permettre à leur espèce de se perpétuer. Un lion repu n’attaquera pas la gazelle qui passe à sa portée. Il arrive par ailleurs que des chiens se sacrifient pour leurs maîtres ou que des dauphins sauvent des marins de la noyade. Les animaux seraient-ils plus « moraux » que les hommes ? (Philippe Piquemal) | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mer 22 Sep - 6:41 | |
| La part du Colibri
Un jour, dit la légende, il y eut un immense incendie de forêt. Tous les animaux, terrifiés et atterrés, observaient, impuissants, le désastre. Seul le petit colibri s'activait, allant chercher quelques gouttes d'eau dans son bec pour les jeter au feu. Au bout d'un moment, le tatou, agacé par ses agissements dérisoires, lui dit : - Colibri ! Tu n'es pas fou ? Tu crois que c'est avec ces gouttes d'eau que tu vas éteindre le feu ? - Qu'importé, répondit le colibri, je fais ma part. Pierre Rabhi (né en 1938), extrait de La Part du colibri
Si chacun attend pour agir que d'autres le fassent, nous ne sommes pas prêts de sauver la planète. Le colibri nous montre la voie. Que chacun, à son propre niveau, fasse sa part... et, comme le dit le proverbe, « les petits ruisseaux font les grandes rivières ». Pose-toi donc la question : quelle pourrait être ta part, si modeste soit-elle ? | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mer 22 Sep - 6:45 | |
| Le fermier satisfait
II y avait une fois un fermier dont les champs et les vignes portaient plus de fruits que ceux de ses voisins. On en parlait dans le pays comme d'un mystère. Certains n'étaient pas loin d'y voir quelque sorcellerie... Un dimanche matin, au sortir de la messe, ces hommes entraînèrent le fermier à la taverne. El tout en buvant un verre, ils l'entreprirent sur ce sujet. Si je vous comprends bien, répondit-il, vous pensez que mes terres portent plus de fruits que les autres, et qu'il y a là quelque diablerie ! - Nous le pensons parce que nous le voyons, répliquèrent-ils. Qui pourrait en douter en contemplant chaque année tes récoltes ? Le fermier réfléchit un instant, puis il reprit : - Après tout, vous avez peut-être raison. Pourtant je n'y vois pas de diablerie. C'est tout simplement que j'ai le temps et la saison toujours à mon gré. Eux de s'ébahir encore plus : - Hé donc, comment peux-tu faire ? - Ah, dit-il, c'est que mon gré suit le gré du temps et des saisons. Je ne souhaite jamais un autre temps que celui que nous avons. Je ne lutte pas contre les désagréments de nos saisons. Je les accepte et les accompagne, toujours satisfait. Ainsi, j'obtiens toujours de la terre ce qu'elle peut me donner de mieux. (D'après un conte traditionnel français) | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Jeu 23 Sep - 9:07 | |
| Diogène et le marchand
On raconte que Diogène sommeillait contre le tronc d'un arbre lorsqu'un riche marchand passa près de lui. - Mes affaires se portent à merveille, lui dit-il, aussi, je voudrais t’en faire profiter. Prends cette bourse pleine de pièces. Diogène le regarda sans faire un geste. Allons, lui dit le marchand, prends-la. Je te la donne, car je sais que tu en as bien plus besoin que moi. Ah bon, lui dit Diogène, tu as donc d'autres pièces comme celles-là. - Oui, bien sûr, répondit en souriant le marchand. J'en ai beaucoup d'autres. - Et tu n'aimerais pas en avoir encore beaucoup plus ? - Si, bien sûr ! - Alors garde cette bourse et ces pièces, car tu en as plus besoin que moi. (Récit de l'Antiquité grecque)
« Le marchand croit que tout le monde voit la vie comme lui. Dans son esprit, s'enrichir est le seul moyen d'être heureux. Il n'imagine pas qu'il puisse y avoir d'autres façons d'envisager l'existence. Ne sommes-nous pas tous semblables à lui, incapables d'imaginer que les autres puissent avoir d'autres désirs, d'autres rêves, d'autres besoins que les nôtres? Quant à notre société occidentale, sera-t-elle un jour capable de concevoir qu'il puisse exister d'autres modèles de civilisation que celui qu'elle impose à la planète entière ? » | |
| | | Brumes ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Ven 24 Sep - 5:42 | |
| - Citation :
- Quant à notre société occidentale, sera-t-elle un jour capable de concevoir qu'il puisse exister d'autres modèles de civilisation que celui qu'elle impose à la planète entière ? »
Bien sûr ! Il y a d'autres modèles, mais que doit-on faire dans certains cas ?
- Excision, exploitation de la femme et de l'enfant, maladies non soignées... par exemple ? la liste est longue... Dès qu'on veut s'occuper d'aider [u] ces civilisation que nous ne comprenons pas, nous modifions leurs pensées, leurs coutumes. Où s'arrêter ?
Construire des hôpitaux, des écoles , des routes, des barrages... font partie de ces modifications.. ???.
Il faut prendre ses responsabilités, d'un côté comme de l'autre ? En son âme et conscience, au risque d'être rejetés... | |
| | | dombom *****
| Sujet: Re: Contes philosophiques Ven 24 Sep - 15:12 | |
| [quote="Brumes"] - Citation :
- Quant à notre société occidentale, sera-t-elle un jour capable de concevoir qu'il puisse exister d'autres modèles de civilisation que celui qu'elle impose à la planète entière ? »
Quelle bonne idée ! je n'attends que ça ! Mais quand le reste du monde cessera-t-il de baver d'envie devant nos téléphones portables, nos télévisions, nos DAB, nos voitures, nos ordinateurs etc. ? | |
| | | marie-josé ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Sam 25 Sep - 11:02 | |
| [quote="dombom"] - Brumes a écrit:
-
- Citation :
- Quant à notre société occidentale, sera-t-elle un jour capable de concevoir qu'il puisse exister d'autres modèles de civilisation que celui qu'elle impose à la planète entière ? »
Quelle bonne idée ! je n'attends que ça ! Mais quand le reste du monde cessera-t-il de baver d'envie devant nos téléphones portables, nos télévisions, nos DAB, nos voitures, nos ordinateurs etc. ? hou là!......je ne pense pas que nous avons le monopole là le Japon, la Chine et tous les autres, sont bien équipé de ce côté! | |
| | | Nelly Admin
| Sujet: Re: Contes philosophiques Dim 26 Sep - 12:13 | |
| | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Dim 26 Sep - 16:01 | |
| Eglise Saint-Germain-des-Prés, Paris
Il se tenait à sa place habituelle, sa casquette retournée à côté de lui. Pour un mendiant, le porche d'une église, n'est-ce pas l'endroit idéal ? Voilà qu'un homme sort de l'église et dépose un euro dans la casquette. Comme il a un peu de temps devant lui, il entame la conversation... — Les journées ne sont pas trop longues ? — Quand j'en ai marre, je m'en vais. Au fil de ces propos tout simples, les deux hommes s'apprivoisent, et le mendiant se met à partager ses rêves... il aurait tellement aimé s'acheter une mobylette ! À la fin de la conversation, tirant de sa poche un petit cake emballé, il l'offre à celui qui lui a fait l'aumône. Plus tard, celui-ci dira: «J'ai rencontré un mendiant, j'ai quitté un homme. » Ceux qui font la manche n'ont-ils pas souvent autant besoin d'un sourire que d'une pièce de monnaie ? Et la plus grande preuve de dignité n'est-elle pas de pouvoir donner à son tour ? (Extrait de Contes et paraboles) recueillis par Charles Delhez. | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Dim 26 Sep - 16:09 | |
| Le chapelet du savant
Dans le train, un étudiant voyageait à côté d'un homme qui paraissait assez aisé. « Un riche paysan, sans doute », pensa l'étudiant. Soudain, l'homme tira de sa poche un chapelet. Les perles se mirent à glisser entre ses doigts : il priait. L'étudiant crut bon de l'interrompre. — Monsieur, la religion est passée de mode... Vous y croyez encore ? — Mais certainement, répondit son voisin. Pas vous ? L'étudiant se mit à rire. — Non, vraiment pas. Permettez-moi de vous donner un conseil : jetez votre chapelet aux orties et demandez plutôt à la science de répondre à vos questions. — La science ? Elle me dépasse, répondit le vieil homme avec humilité. Peut-être pourriez-vous me l'expliquer ? L'étudiant vit que son voisin était sincère : il en avait même les larmes aux yeux ! Montrez-moi votre adresse pour que je vous envoie de la documentation, proposa-t-il. L'homme mit la main à la poche de son veston, y prit une carte de visite, et la tendit à l'étudiant avec un gentil sourire. Le jeune homme regretta alors de ne pas être assez petit pour se cacher sous la banquette... Voilà ce qu'il lisait: «Louis Pasteur, directeur de l'Institut Pasteur »
Pasteur, dont on célébrait le centenaire en 1995, demeure pour un large public une figure de savant prestigieuse. Différents partis aimeraient le compter au nombre des leurs. Pourtant ni les athées, spécialement les marxistes, ni ceux qui font du monde ou de la nature un dieu — les panthéistes et le nouvel âge — ne peuvent en vérité revendiquer Pasteur. Car Louis Pasteur, s’il ne fut pas toujours pratiquant, a réellement été un croyant. Croyant à l’Évangile et au Dieu de l’Évangile, croyant à la vie éternelle et à notre réunion dans le Ciel avec nos êtres chers endormis dans la miséricorde de Dieu. Croyant et témoin de Dieu face aux hommes célèbres de son époque tant dans les lettres que dans les sciences.
Maurice Vallery Radot, petit neveu de Pasteur, a admirablement mis en lumière son itinéraire chrétien dans un portrait de Pasteur, un savant chrétien dans le journal La Croix du 31 janvier 1995, et surtout dans son beau livre Pasteur . (Source http://www.1000questions.net/fr/sf/sf_18_1.html) | |
| | | Nelly Admin
| Sujet: Re: Contes philosophiques Dim 26 Sep - 16:27 | |
| - renal a écrit:
- «J'ai rencontré un mendiant, j'ai quitté un homme. » Ceux qui font la manche n'ont-ils pas souvent autant besoin d'un sourire que d'une pièce de monnaie ? Et la plus grande preuve de dignité n'est-elle pas de pouvoir donner à son tour ?
J'ai connu quelqu'un, chirurgien dans sa vie active, président d'une association aidant à la réinsertion au moment de sa retraite, qui racontait comment il réagissait face aux SDF. Je précise que, par principe, il ne donnait pas l'aumône à ces personnes faisant la manche. Actif bénévole dans le milieu associatif, il savait que, sur le secteur, certaines structures permettaient de survivre autrement que par la mendicité. Pourtant, il était très humain (j'en parle au passé, car il est décédé il y a peu). Quand il en voyait un en ville, il savait s'accroupir à côté de lui, à discuter un moment. Il conseillait à d'autres d'en faire de même, à l'occasion, car il disait qu'il était incroyable de voir la réaction de certains, cette dignité retrouvée un instant, le fait qu'on les reconnaisse comme un être humain à part entière... Il faut réussir à le faire... J'ai entendu parler Lara Fabian à la radio. Elle aurait fait une expérience en chantant dans le métro parisien, mais habillée sans apprêt et seule... Elle n'en revenait pas : les gens passaient sans la voir, sans la reconnaître car ils ne la regardaient pas. Difficile de vivre ça au quotidien ! | |
| | | anémone ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Dim 26 Sep - 16:41 | |
| - Nelly a écrit:
- renal a écrit:
- «J'ai rencontré un mendiant, j'ai quitté un homme. » Ceux qui font la manche n'ont-ils pas souvent autant besoin d'un sourire que d'une pièce de monnaie ? Et la plus grande preuve de dignité n'est-elle pas de pouvoir donner à son tour ?
J'ai connu quelqu'un, chirurgien dans sa vie active, président d'une association aidant à la réinsertion au moment de sa retraite, qui racontait comment il réagissait face aux SDF. Je précise que, par principe, il ne donnait pas l'aumône à ces personnes faisant la manche. Actif bénévole dans le milieu associatif, il savait que, sur le secteur, certaines structures permettaient de survivre autrement que par la mendicité. Pourtant, il était très humain (j'en parle au passé, car il est décédé il y a peu). Quand il en voyait un en ville, il savait s'accroupir à côté de lui, à discuter un moment. Il conseillait à d'autres d'en faire de même, à l'occasion, car il disait qu'il était incroyable de voir la réaction de certains, cette dignité retrouvée un instant, le fait qu'on les reconnaisse comme un être humain à part entière... Il faut réussir à le faire...
J'ai entendu parler Lara Fabian à la radio. Elle aurait fait une expérience en chantant dans le métro parisien, mais habillée sans apprêt et seule... Elle n'en revenait pas : les gens passaient sans la voir, sans la reconnaître car ils ne la regardaient pas. Difficile de vivre ça au quotidien ! Tu sais Nelly je me souviendrais tj de ce SDF auprès duquel je m'étais arrêtée pour parler un peu, quand je lui ai dit au revoir, il avait du sourire dans ses yeux et m'a simplement dit" merci madame d'avoir pris le temps de me parler " et chaque fois que je l'ai rencontré, je discutais un peu et parfois je lui portais de quoi manger....Sans le savoir, il m'a fait du bien...c'est tout bête | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Lun 27 Sep - 6:14 | |
| A la recherche de la Paix
Il était une fois une petite ville dont les habitants arboraient toute l'année un visage triste et morose. Malheureux de voir une telle ambiance régner dans sa ville, le maire fit une proclamation publique : — Y aurait-il parmi vous un volontaire pour partir chercher la paix ? Je crois que la paix serait la solution à tous nos problèmes ! Un vieux jardinier accepta de partir. De longues semaines passèrent. Le vieux ne revenait pas et les mauvaises herbes envahissaient son jardin. Ce spectacle désolait sa vieille voisine. Elle finit par s'armer d'une bêche et se mit au travail pour entretenir le jardin abandonné. D'autres voisines la regardaient par leurs fenêtres. Elles dirent à leurs grands gaillards de fils : — Vous n'avez pas honte de rester plantés devant la télévision pendant que cette vieille dame est courbée sur sa bêche ? — Personne ne l'y a forcée, marmonnèrent-ils. Mais ils avaient mauvaise conscience et finirent par la rejoindre. L'été arriva : le jardin fleurissait, il y avait fort à faire. D’autres bonnes volontés se proposèrent, tous ces camarades de travail se lièrent d’amitié, et le jardin devint un petit bijou. On apportait chaque jour d’énormes bouquets aux malades de l’hôpital, et l’on organisa une grande fête pour déguster ensemble les fruits et légumes du potager. C’est au cours de cette fête que le vieux jardinier revint. Il fut accueilli par des ovations. Je n’ai pas ramené la Paix, dit-il. Il parait qu’elle m’a précédé ici. C’est ce que me disaient les gens que je rencontrais ces derniers temps. (Charles Delhez)
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| | | Nelly Admin
| Sujet: Re: Contes philosophiques Lun 27 Sep - 9:34 | |
| - anémone a écrit:
- Tu sais Nelly je me souviendrais tj de ce SDF auprès duquel je m'étais arrêtée pour parler un peu, quand je lui ai dit au revoir, il avait du sourire dans ses yeux et m'a simplement dit" merci madame d'avoir pris le temps de me parler " et chaque fois que je l'ai rencontré, je discutais un peu et parfois je lui portais de quoi manger....Sans le savoir, il m'a fait du bien...c'est tout bête
Nous ressentons souvent (du moins pour moi) un sentiment de malaise en voyant des SDF. Des gens font souvent des erreurs, dans la vie, d'ailleurs, tout le monde en fait, mais certains s'acharnent... D'autres n'ont guère de chance, également. De ce fait, quand nous réussissons à donner un sourire à quelqu'un qui se trouve dans le besoin, on se sent moins coupable. Encore faut-il le faire ! Après avoir entendu les paroles de la personne dont je parlais plus haut, j'ai parlé également à ce que je pensais être un SDF. Là, j'ai été déçue dans la mesure où il s'agissait d'un jeune homme qui se "débrouillait" en faisant la manche parce que son RMI était insuffisant. Il payait un loyer, mais refusait d'aller se nourrir dans les structures prévues à cet effet et dont je voulais lui donner l'adresse. Il connaissait, mais s'en sortait mieux ainsi, disait-il. Là, je trouve que c'est son choix. | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Lun 27 Sep - 15:12 | |
| La fête à l’eau
Le royaume traversait des temps difficiles, mais le roi décida d'organiser une grande fête et d'y inviter tous ses sujets. La joie partagée, pensait ce roi avec sagesse, donne du bonheur à tous... Pour que la fête soit vraiment placée sous le signe du partage, le roi demanda à tous ses invités d'apporter une bouteille de vin. A l'entrée du château se trouverait un immense tonneau et chacun y viderait sa bouteille : ainsi, tout le monde boirait de ces dons mêlés ! Quand tous les invités furent arrivés, les serviteurs allèrent puiser au grand tonneau... et se regardèrent pétrifiés : c'était de l'eau ! Tous les invités avaient eu la même idée : ma bouteille d'eau passera inaperçue parmi ces flots de vin. Gâchée par l'avarice générale, la journée fut teintée d'amertume. Et lorsque les joueurs de flûte se turent sous les premiers rayons de la lune, les invités rentrèrent chez eux en silence. La fête n'était pas finie : elle n'avait jamais commencé. (Charles Delhez) | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Lun 27 Sep - 15:14 | |
| Ce qui est bien dans ces contes et paraboles que je mets en ce moment, c'est qu'il n'y a pas comme les autres une méditation de l'auteur, en fait c'est à chacun de l'interpréter comme il le sent. | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Lun 27 Sep - 15:20 | |
| Il était excellent menuisier. L'âge venant, il désirait se reposer, prendre une retraite bien méritée. Lorsqu'il donna sa démission à son patron, celui-ci fut consterné. Le vieil homme était son meilleur ouvrier et son maître d'œuvre le plus efficace : il n'avait pas son pareil pour diriger les autres ouvriers. — Construis-moi encore une maison de bois, une dernière, veux-tu ? Devant l'insistance de son patron, le vieux menuisier accepta. Mais il n'avait plus le cœur à l'ouvrage. Il travailla correctement, sans plus. II mit moins de soin à choisir les ouvriers et à diriger leur travail. Jamais maison ne fut terminée aussi vite ; cependant, elle n'avait pas la grâce habituelle, la petite touche finale qui faisait dire aux admirateurs : « C'est parfait ! » De toutes les maisons que le menuisier avait réalisées, c'était sans conteste la moins belle. Satisfait d'avoir achevé ce travail imposé et rêvant déjà aux joies de la retraite, le vieux menuisier vint dire adieu à son patron. Celui-ci lui serra chaleureusement les mains. — Tu as été le meilleur des collaborateurs. Je tenais à te remercier particulièrement. Voilà pourquoi je t'ai fait réaliser cette dernière maison : elle est pour toi. C'est mon cadeau. C'est ainsi que le menuisier emménagea dans cette maison construite à la va-vite. Son cœur resta longtemps triste et amer. Souvent, il répétait à ses enfants : — Le dernier mot d'une lettre d'amour doit être aussi bien écrit que le premier. | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mar 28 Sep - 19:13 | |
| Honneur aux vêtements
Houdja est un riche propriétaire terrien qui aime travailler lui même dans ses champs. Aujourd'hui, le soleil inonde les cultures et Houdja travaille le cœur léger, sans se rendre compte du temps qui passe... Sa femme vient le trouver : — Houdja, tu oublies l'heure ? Et ton déjeuner chez l'émir ? Houdja se redresse vivement. — C'est vrai ! La fête a lieu aujourd'hui ! Je file au palais. Tant pis pour mes vêtements d'apparat, je n'ai pas le temps de me changer ! En pénétrant dans le palais, Houdja remarque que tous les regards le fuient. L'émir lui-même fait mine de ne pas le reconnaître parmi ses invités somptueusement vêtus ! Blessé, Houdja rentre chez lui, revêt sa tenue de fête, et retourne au palais. Cette fois, il se voit accueilli avec les honneurs habituels... Au repas, voilà Houdja placé à la droite de l'émir. Celui-ci le salue gracieusement comme s'il ne l'avait pas encore aperçu. Les plats commencent à circuler sur la table. Lorsqu'ils arrivent devant Houdja, celui-ci prend un morceau de viande fondante... et le glisse dans sa poche gauche ! Muets de stupeur, les convives le voient ensuite fourrer une poignée de riz dans sa poche droite. Au moment où les olives prennent le chemin d'une autre poche, l'émir arrête Houdja : — Tu es fou, mon ami ? Que fais-tu ? — J'ai cru comprendre que ce n'est pas moi que vous avez invité, mais les vêtements que je porte. Alors, je les nourris ! | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Sam 2 Oct - 15:09 | |
| La perle précieuse
On raconte en Inde qu'un sage marchait un soir le long des plages de l'océan et qu'il arriva devant un petit village de pêcheurs. Il le traversait en chantant et s'en éloignait pour continuer son chemin, lorsqu'un homme se mit à courir après lui. — S'il vous plaît, s'il vous plaît ! Arrêtez-vous ! Donnez-moi la perle précieuse ! Le sage posa son baluchon. — De quelle perle parlez-vous ? — Celle que vous avez dans votre sac. Cette nuit, j'ai rêvé qu'aujourd'hui je rencontrerais un grand sage et qu'il me donnerait la perle précieuse qui me rendra riche jusqu'à la fin de mes jours. Le sage s'arrêta. Il ouvrit son sac et en sortit effectivement une belle perle. Elle était énorme et elle brillait de mille feux. — Sur la grève, tout à l'heure, j'ai aperçu cette grosse boule. Je l'ai trouvée jolie et l’ai mise dans ma besace. Ce doit être la perle rare dont tu parles. Prends-la, elle est à toi. Le pêcheur était fou de joie. Il saisit la perle et partit en dansant, tandis que le sage s'allongeait sur le sable pour y passer la nuit. Mais, dans sa hutte, le pêcheur ne dormait pas. Il se tournait et se retournait sur sa couche. Il avait peur qu'on lui vole son bien. De toute la nuit, il ne put trouver le sommeil. Aussi, au petit matin, il prit la perle et partit rejoindre le sage. — Je te rends cette perle, car elle m'a procuré plus d'inquiétude que de richesses. Apprends-moi plutôt la sagesse qui t'a permis de me la donner avec autant de détachement. Car c'est cela, la vraie richesse. | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Lun 4 Oct - 6:02 | |
| Les ciseaux et l’aiguille
Un roi rendit un jour visite au grand mystique soufi Farid. S'inclinant devant lui, il lui offrit un présent d'une grande valeur, un objet d'une rare beauté, une paire de ciseaux en or incrustés de diamants. Farid prit les ciseaux en main, les admira et les rendit à son visiteur en disant : — Merci, Sire, pour ce cadeau précieux. L'objet est magnifique, mais je n'en ai pas l'usage. Donnez-moi plutôt une aiguille. Je n'ai que faire d'une paire de ciseaux. — Je ne comprends pas, fit le roi, si vous avez besoin d'une aiguille, il vous faudra aussi les ciseaux ! — Non, expliqua Farid. Les ciseaux coupent et séparent. Je n'en ai pas besoin. Une aiguille, par contre, recoud ce qui a été défait. Mon enseignement est fondé sur l'amour, l'union, la communion. Il me faut une aiguille pour restaurer l'unité. Les ciseaux déconnectent et tranchent. Apportez-moi une aiguille ordinaire quand vous reviendrez me voir, cela suffira. | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Lun 4 Oct - 6:04 | |
| Une carte du monde déchiré
Un père lit le journal, mais son fils le dérange à tout instant. Agacé, il prend une vieille carte du monde, parue dans un journal, la déchire et en jette les morceaux à l'enfant : « Tiens, lui dit-il, refais cette carte. Cela t'occupera. » Pas facile, n'est-ce pas, pour un petit gamin. Mais le père n'a pas fini de lire l'éditorial, que l'enfant revient tout rayonnant : « Voilà, papa, j ai refait le monde. » En quelques minutes, il avait réussi cette mise en ordre. « Comment as-tu fait ? », lui demande son père qui ne revient pas de son étonnement en constatant que chaque partie est vraiment à sa place. « Ce n'était pas tellement difficile, dit l'enfant. Au verso se trouvait dessiné un homme ; alors j'ai refait l'homme et le monde se trouvait refait du même coup. » | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Lun 10 Jan - 12:01 | |
| La fin du monde
Un beau matin, un petit lapin sortit de bonne heure de son terrier et vit le soleil qui rougissait, pareil à une énorme boule de feu à l'horizon. Comme il n'était pas bien réveillé, cette énorme lueur l'effraya. « Et si la terre était en feu ? Et si c'était la fin du monde ? » Juste à ce moment-là, une pomme tomba de l'arbre et le bruit lui sembla un coup de tonnerre. Il ne lui en fallut pas plus. Aussitôt, il détala à toute vitesse en s'écriant : - Au secours ! Au secours ! C'est la fin du monde ! Alors tous les autres lapins se mirent à courir, entraînant dans leur course les autres animaux qu'ils croisaient. -Où allez-vous? Où allez-vous? Demandèrent les cerfs, les sangliers et les buffles. - Vite, vite, il faut fuir ! La terre est en feu ! C'est la fin du monde ! Et le troupeau des bêtes affolées grossissait sans cesse, galopant vers l'ouest, cherchant à échapper à on ne sait quel péril. Dans leur course effrénée, ils croisèrent le lion, roi des animaux. Avec sa voix de tonnerre, celui-ci réussit enfin à les arrêter : - Où allez-vous tous ainsi ? -Seigneur, laissez-nous, murmura une bête. Il faut fuir. C'est la fin du monde. - Qui a dit cela ? ! - On l'a vu, Seigneur ! - Qui l'a vu ? Alors le petit lapin osa s'avancer : - Moi, Majesté. En sortant de mon terrier, j'ai vu une grande lueur et entendu un grand bruit. Le lion calma les esprits et amena toutes les bêtes jusqu'au terrier du lapin. À ce moment-là, une nouvelle pomme tomba de l'arbre, faisant sursauter le petit lapin. -C’est donc cela, ta fin du monde ? Et toutes les bêtes rirent de bon cœur. Mais le lion leur fit la leçon : La prochaine fois, vous tous, ne croyez que ce que vous voyez de vos propres yeux. (d’après un conte bouddhique, raconté par Thalie de Molènes) | |
| | | Brumes ******
| | | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mar 11 Jan - 7:35 | |
| Sans cligner des yeux
Au Moyen Âge, une guerre ravagea l'ancien Japon. Durant ces affrontements meurtriers, une armée envahit une ville qui était restée fidèle à son seigneur. Tous les habitants avaient fui, y compris les moines du temple zen. Seul le vieux maître était resté. Quand le général rebelle pénétra dans le temple, il fut reçu d'un ton glacial. Furieux, il porta la main à son sabre et lança au vieux maître : Savez-vous que vous avez face à vous un homme capable de vous pourfendre sans même cligner des yeux ? - Et vous, répliqua le maître avec calme, savez-vous que vous avez face à vous un homme prêt à être pourfendu sans même cligner des yeux ? Le général prit le temps de la réflexion, puis il s'inclina et se retira. (D'après un apologue zen)
« Ce conte montre la puissance de la non-violence. La force ne peut rien face à ceux qui sont moralement déterminés. La violence ne peut rien devant ceux qui n’ont pas peur, même de mourir. (Michel Piquemal)
"Il faut être un saint pour avoir cette force là !!!" | |
| | | Nelly Admin
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mar 11 Jan - 10:35 | |
| - renal a écrit:
- Sans cligner des yeux
« Ce conte montre la puissance de la non-violence. La force ne peut rien face à ceux qui sont moralement déterminés. La violence ne peut rien devant ceux qui n’ont pas peur, même de mourir. (Michel Piquemal)
"Il faut être un saint pour avoir cette force là !!!" Sans doute, mais certains ont une force de caractère incroyable. La non-violence peut être désarmante quand on ne s'y attend pas et qu'on ne connaît que la haine et l'agressivité ! | |
| | | marie-josé ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mar 11 Jan - 10:42 | |
| - Nelly a écrit:
- renal a écrit:
- Sans cligner des yeux
« Ce conte montre la puissance de la non-violence. La force ne peut rien face à ceux qui sont moralement déterminés. La violence ne peut rien devant ceux qui n’ont pas peur, même de mourir. (Michel Piquemal)
"Il faut être un saint pour avoir cette force là !!!" Sans doute, mais certains ont une force de caractère incroyable. La non-violence peut être désarmante quand on ne s'y attend pas et qu'on ne connaît que la haine et l'agressivité ! selon moi, il faut plus de courage pour rester zen que pour éclater! | |
| | | Nelly Admin
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mar 11 Jan - 10:52 | |
| - marie-josé a écrit:
- selon moi, il faut plus de courage pour rester zen que pour éclater!
Ah mais oui, ça ne fait pas l'ombre d'un pli ! | |
| | | renal ******
| Sujet: Re: Contes philosophiques Mer 12 Jan - 7:37 | |
| Le fiancé choisi
Une merveilleuse fille de roi était en âge de se marier. Mais elle avait décidé d'épouser l'homme qui serait à la fois le plus riche et le plus pauvre du monde ! Son père, qui l'adorait, trouva ses propos étranges, mais accepta qu'il fût fait selon son désir. Le premier prétendant déversa devant la fille du roi des coffres de diamants, des soies, des fourrures, de la vaisselle d'or et d'argent.- Mes richesses sont innombrables, déclara ce beau prince, mais je suis l'homme le plus pauvre tant que je ne possède pas le précieux trésor de ton amour. La jeune fille secoua la tête et le refusa. Le deuxième prétendant était un guerrier. - Ma seule richesse, c'est mon sabre, annonça-t-il. Mais, grâce à lui, je ferai pour toi la conquête du monde. La jeune fille secoua la tête et le refusa. Le troisième prétendant se présenta en habits simples et les mains vides. - Je vois ta pauvreté, dit le roi. Mais où est ta richesse ? - Voilà ma richesse, répondit-il en tendant ses mains nues. Ces mains peuvent forger, tisser, marteler, peindre, couper. Je n'ai qu'elles, mais elles me rendent riche de mille savoirs. La fille du roi s'exclama : - C'est le fiancé que j'attendais ! C'est lui, je le choisis. Et elle épousa le jeune artisan.
(D'après un conte d'Asie Centrale)
Selon ce conte, la vraie richesse est la capacité à savoir travailler de ses mains. Pensez-vous que cette morale soit toujours d’actualité ou bien totalement dépassée aujourd’hui ? (Michel Piquemal) | |
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