Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers
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Kitara Admin
Sujet: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Dim 6 Oct - 17:54
Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers
Que pensez-vous de l'évolution de notre langue, et de l'ajout de nouveaux mots qui viennent du langage populaire ?
Nelly Admin
Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Lun 7 Oct - 9:28
Kitara a écrit:
Que pensez-vous de l'évolution de notre langue, et de l'ajout de nouveaux mots qui viennent du langage populaire ?
Pas vraiment du bon ! Certes, une langue doit bouger, mais peut-être faudrait-il d'abord connaître les principes du langage et de l'orthographe réels avant d'en rajouter.
Un papa m'en parlait encore hier. Lorsqu'il va chercher ses enfants à la sortie de l'école, on entend, par exemple : "Regarde c'est qui ? " Les enfants ne disent plus : "Qui est-ce, regarde ?", voire "Regarde, c'est qui ?" en marquant la pause de la virgule. Certes, ce n'est pas ainsi dans un dictionnaire, mais c'est le genre de langage qui devient courant et il n'est pas bon qu'il s'étende. Que les enfants aient des phrases un peu décalées est assez normal, mais il ne faut pas que cela devienne LA norme !
Quand notre fils était plus jeune, il faisait également des erreurs de langage, mais nous le corrigions et aujourd'hui, il en fait de même avec le sien.
_________________ Bienvenue à toi Invité et reviens nous voir souvent.
Kitara Admin
Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Lun 7 Oct - 10:16
Mais ajouter des mots, ça ne veux pas forcément dire qu'on parle mal, et qu'on néglige les autres mots.
Est-ce qu'aujourd'hui, on n'emploie pas des mots qu'on n'utilisait pas il y a 50 ans ? Pour autant, on peut parler correctement quand même...
Morgan Kane Admin
Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Lun 7 Oct - 11:08
Je suis partagé.
La langue évolue. Cela ne me dérange pas. Il ya des modes qui viennent et qui vont.
J'étais à la fac quand j'ai entendu la première fois " magouille ". J'ai demandé une explication.
" Qui c'est qui" constitue une faute courante et on corrigeait notre fille assez impitoyablement.
Les fautes se créent, même chez les gens éduqués Quand je lis dans un "grand quotidien ", "le tribunal a enjoint le préfet", mes poils se hérissent.
Ce qui m'inquiète plus est la perte de vocabulaire chez les jeunes. Or, on pense avec des mots !!!
En 2022, on a eu une polémique sur le sujet du bac de français : le mot "ludique", était il trop compliqué pour des élèves de filières professionnelles ?
Mes amis enseignants s'en plaignent, y compris en fac.
Ce qui me gène aussi est la manière dont certains politiques, certains idéologues, et certains religieux tordent le sens des mots.
Ainsi Islamophobe qui veut dire " qui n'aime pas l'islam" est de venu synonyme de racisme anti-musulman.
_________________ Tout smouales étaient les borogoves
Nelly Admin
Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Lun 7 Oct - 14:04
Morgan Kane a écrit:
Ce qui m'inquiète plus est la perte de vocabulaire chez les jeunes. Or, on pense avec des mots !!!
En 2022, on a eu une polémique sur le sujet du bac de français : le mot "ludique", était il trop compliqué pour des élèves de filières professionnelles ?
Mes amis enseignants s'en plaignent, y compris en fac.
Il faut dire que l'orthographe ainsi que le vocabulaire semblent être devenus accessoires dans la scolarité.
Il m'arrive de relever fréquemment des fautes d'orthographe ou de formulation de phrase dans des journaux, voire les entendre prononcer par des journalistes. Pourtant, il s'agit de leur métier ! Pour le moment, ce n'est pas la généralité, mais si nous continuons à évoluer ainsi, cela va empirer !
Morgan Kane a écrit:
Ce qui me gène aussi est la manière dont certains politiques, certains idéologues, et certains religieux tordent le sens des mots.
Ainsi Islamophobe qui veut dire " qui n'aime pas l'islam" est de venu synonyme de racisme anti-musulman.
Et c'en est au point que bientôt on ne pourra plus dire ce genre de mot.
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paulau ***
Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Dim 20 Oct - 14:22
Nelly a écrit:
Kitara a écrit:
Que pensez-vous de l'évolution de notre langue, et de l'ajout de nouveaux mots qui viennent du langage populaire ?
Pas vraiment du bon ! Certes, une langue doit bouger, mais peut-être faudrait-il d'abord connaître les principes du langage et de l'orthographe réels avant d'en rajouter.
Un papa m'en parlait encore hier. Lorsqu'il va chercher ses enfants à la sortie de l'école, on entend, par exemple : "Regarde c'est qui ? " Les enfants ne disent plus : "Qui est-ce, regarde ?", voire "Regarde, c'est qui ?" en marquant la pause de la virgule. Certes, ce n'est pas ainsi dans un dictionnaire, mais c'est le genre de langage qui devient courant et il n'est pas bon qu'il s'étende. Que les enfants aient des phrases un peu décalées est assez normal, mais il ne faut pas que cela devienne LA norme !
Quand notre fils était plus jeune, il faisait également des erreurs de langage, mais nous le corrigions et aujourd'hui, il en fait de même avec le sien.
Le texte ci-dessous de Christophe Clavé intitulé « Baisse du QI, appauvrissement du langage et ruine de la pensée » est actuellement largement partagé sur les réseaux sociaux. C' est la langue qui permet la construction de la pensée et la communication de celle-ci. Il ne faut pas oublier que lorsque le dialogue n’est plus possible, la violence prend le relais. Le « Vivre ensemble » commence par la communication.
Le texte : https://temoignagefiscal.com/baisse-du-qi-appauvrissement-du-langage-et-ruine-de-la-pensee-par-christophe-clave/
Morgan Kane Admin
Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Dim 20 Oct - 15:16
Intuitivement, je serais en accord avec ce texte qui circule sous de nombreuses formes.
Il est contesté.
Une cathédrale boiteuse
_________________ Tout smouales étaient les borogoves
Nilxt ***
Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Dim 20 Oct - 15:27
Paulau a écrit:
Le texte ci-dessous de Christophe Clavé intitulé « Baisse du QI, appauvrissement du langage et ruine de la pensée » est actuellement largement partagé sur les réseaux sociaux. C' est la langue qui permet la construction de la pensée et la communication de celle-ci. Il ne faut pas oublier que lorsque le dialogue n’est plus possible, la violence prend le relais. Le « Vivre ensemble » commence par la communication.
Il ne faut pas confondre la langue avec l'orthographe, la grammaire ou la conjugaison. Et encore moins avec le "QI" qui n'a absolument rien à voir avec la langue...
L'orthographe, la grammaire ou la conjugaison ne sont pas la langue. Et ca tous les linguistes du monde le diront : Ce ne sont que des outils au service de la langue
Des temps de Molière ou de Rousseau la langue ne se parlait et ne s'écrivait pas comme elle s'écrit aujourd'hui. Et aujourd'hui elle ne s'écrit pas comme elle s'écrira dans quelques décennies... C'est le principe d'une langue vivante
Il est complètement erroné de croire que la baisse du QI ou le prétendu "appauvrissement" du langage sont des problèmes significatifs de notre époque.
Au contraire, il a été montré que les réseaux sociaux et les nouvelles formes de communication favorisent une diversité linguistique et une créativité sans précédent.
La langue évolue constamment, et c’est précisément cette évolution qui permet de nouvelles manières de penser et de dialoguer.
De plus, le dialogue n’est pas la seule voie vers un 'Vivre ensemble'. D'autres formes d'interaction, comme l'engagement communautaire et les mouvements sociaux construisent des ponts entre les individus sans nécessiter de langage sophistiqué. Des personnes peuvent même vivre ensemble sans avoir une communication hyper élaboré (C'est ce que je vos tous les jours au contact des demandeurs d'asile par exemple)
Enfin, la violence n'est pas inévitable en l'absence de communication verbale. Elle peut être par exemple mitigée par l'empathie et la compréhension dans l'action collective. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de communication qu'il y aura donc de la violence.
J'ai donc lu le texte de Clavé que tu as mis en lien et voici ce que j'en pense en plusiuers points :
1/ Sur l'interprétation de l'effet de Flynn : Bien que l'effet de Flynn indique une augmentation du QI moyen sur plusieurs décennies, l'idée que cet effet est désormais inversé n'est pas prouvé. Il y a certaines études qui montrent des baisses dans certains pays, mais pas nécessairement dans tous, et cela pourrait être dû à des facteurs spécifiques, plutôt qu'à une tendance globale. EN France par exemple on observe clairement une augmentation du nombre de diagnostics HPI (Haut Potentiel Intellectuels), surtout ces dernières années. Après c'est aussi en partie dû a une sensibilisation accrue du public, mais globalement l'effet de Flynn ne semble pas réellement s'inverser...
De plus il ne faut pas sacraliser le QI et ne pas mettre les "HPI" sur un piédestal où ils ne veulent pas être placés. Ce n'est absolument pas le QI qui détermine la valeur et la richesse des idées d'une personne. En vérité, la pertinence et la richesse des opinions transcendent les facultés intellectuelles. Le "QI" n'est lui qu'une mesure qui met les gens dans des cases, rien de plus...
2/ Sur la complexité du langage et la pensée : Le texte soutient que l'appauvrissement du langage entraîne un appauvrissement de la pensée, mais c'est à mon sens fallacieux. Les langues évoluent et s'adaptent aux besoins des locuteurs, et une simplification ne garantit pas nécessairement une dégradation de la pensée. De nombreux penseurs brillants peuvent exprimer des idées complexes en utilisant des langages simples. Et la pensée de quelqu'un qui parle avec un vocable simple n'est pas inférieure à celle de celui qui va l'enrober avec un vocable plus compliqué.
Au contraire même je pense que si l'on perdait moins de temps à apprendre aux jeunes une grammaire compliqué, cela permettrait de libérer du temps pour analyser, pour disserter, pour philosopher sur le fond des textes et non sur leur forme
3/ Sur l'impact de la technologie sur le langage : L'auteur se trompe totallement là : Contrairement à ce qu'il avance, la technologie et l'usage des réseaux sociaux n'impliquent pas nécessairement un appauvrissement de la pensée. Même avec des formes de communication rapide (tweets, messages instantanés), de nombreuses personnes produisent des formes d'art, de littérature et de réflexion. La preuve en est de nos discussions : Ce n'est pas parce qu'on écrit sur un forum internet que notre pensée n'est pas réfléchie (Et ne me dis pas le contraire avec la réponse que je prends ici le temps d'écrire). L'auteur fait donc clairement ici une généralisation qui n'a absolument pas lieu d'être
4/ Sur la vue idéalisée du langage classique : Les assertions sur la décadence du langage (ex. disparition des temps verbaux) présentent une vision nostalgique qui ne prend pas en compte les dynamiques de changement linguistique qui se produisent dans toutes les langues. L'idée que la perte de certaines constructions grammaticales équivaut à une perte de la pensée est simpliste. Comme je l'ai déjà écrit, la grammaire ou la conjugaison ne sont pas la langue, ce ne sont que des outils à son service. Ce n'est pas parce qu'une personne n'utilise pas certaines constructions grammaticales ou certains modes complexes de conjugaisons que sa pensées est amoindrie. De plus on en revient à ce culte du "c'était mieux avant", les modifications comme la disparition des temps verbaux n'est pas un appauvrissement de la langue, c'est une simplification pour une meilleure efficacité, et dans ce sens c'est une chose positive
5) Sur la causalité entre langage et violence : Le lien entre l'appauvrissement du langage et la violence est là aussi fallacieuse. Bien que des difficultés d'expression puissent contribuer à des conflits, il existe d'autres facteurs psychologiques, sociaux et culturels qui jouer un rôle bien plus prédominant dans la violence. Comme je l'ai marqué plus haut ce n'est pas le manque de moyen de communication qui amène la violence et le vivre ensemble peut aussi se faire avec une communication réduite.
6) Sur la simplification des mots et des idées : L'affirmation selon laquelle la simplification du langage — par exemple, l'abandon du mot «mademoiselle» — serait synonymes de l'appauvrissement de l'expression et de la pensée est plus que contestable. Les choix de vocabulaire dans un contexte évolutif peuvent également refléter une prise de conscience sociale et culturelle.
De plus, je vais approfondir parce que je trouve cela choquant : En s'appuyant sur cet exemple, si l'abandon du terme "demoiselle" pour désigner les femmes non mariées dérange l'auteur, alors pourquoi ne milite-t-il pas également pour le retour du terme "jouvenceau" ? Car "jouvenceau" avait exactement la même signification pour les hommes, et ce terme a par contre déjà été mis de côté avec le temps.. Cette absence de mention de l'auteur montre une contradiction évidente (avec une inégalité sexiste dans la manière dont l'auteur traite les termes en fonction de leur genre) et cela met en lumière le caractère complètement idéologique de son texte.
7) Sur l'idée de « fossé » entre complexité et compréhension : L'argument selon lequel la complexité linguistique est la seule façon de garantir la liberté de pensée est une simplification excessive et là encore fallacieuse. De nombreuses pensées critiques et créatives émergent dans des contextes où le langage est moins complexe, notamment dans les écrits d'artistes, d'activistes et de penseurs contemporains qui privilégient la clarté et l'accessibilité à la forme Au contraire un texte simple et percutant va être mieux compris qu'un autre qui sera rendu plus complexe
Au final, si l'auteur a raison de soulever des préoccupations légitimes sur l'usage de la langue et son impact sur la pensée, il se trompe dans son argumentation, à mon sens, en simplifiant et généralisant de trop des phénomènes complexes sans tenir compte de la réalité et de ses nombreuses nuances...
Sa forme est bonne... Mais son fond est complètement biaisé et très pauvre...
(En fait, il illustre tout le contraire de ce qu'il voulait démontrer )
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Morgan Kane Admin
Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Dim 20 Oct - 16:53
J'hésite mais il y a quand même un problème.
Quand il y a des protestations parce que le mot ludique est jugé trop difficile dans le sujet s'un bac pro qui donne accès à la fac et aux IUT,
Quand une de mes amies, professeure en collège entend un élève lui demander " Multiplier par 3, cela veut dire quoi, madame? " et qu'elle s'aperçoit que d'autres élèves se posent la question,
Quand le vocabulaire courant donne à des mots symboles des sens totalement biaisés, " Laïcité = instrument de lutte contre les musulmans",
On peut craindre le pire.
_________________ Tout smouales étaient les borogoves
Kitara Admin
Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Dim 20 Oct - 18:50
Morgan Kane a écrit:
Quand il y a des protestations parce que le mot ludique est jugé trop difficile dans le sujet s'un bac pro qui donne accès à la fac et aux IUT,
Quand une de mes amies, professeure en collège entend un élève lui demander " Multiplier par 3, cela veut dire quoi, madame? " et qu'elle s'aperçoit que d'autres élèves se posent la question,
Là pour moi, c'est un échec du système éducatif, qui devrai se remettre en question. C'est pas une question politique, ou une question de QI.
Effectivement, les apprentissages évoluent : ce que nous avons appris ne correspond pas à ce qu'apprennent les jeunes générations. Nous avons fait notre apprentissage scolaire sur des matières générales telles que math et français, aujourd'hui, les jeunes doivent en plus intégrer l'informatique et tout ce qui en découle, et c'est une apprentissage très prégnant car tentaculaire, et qui concerne tous les aspects de la vie.
Les apprentissages en peuvent pas se rajouter sans fin : là on en rajoute, il faut aussi en enlever.
Ce qui s'enlève spontanément est parfois considéré comme essentiel par les "ancien" parce que c'était essentiel pour nous. Mais cela ne l'est plus dans le monde actuel.
Contre ça on ne peut pas grand chose.
Est-ce que ça rend les gens moins intelligent ? Quand on voit ce que les jeunes savent faire spontanément en téléphonie ou informatique, qu'on est incapable de faire, je ne crois pas !
Et je vais vous donner un exemple : Moi je ne suis pas jeune, mais pas si vieille. En tout cas de la génération où les calculettes existaient. Sans doute à cause d'une légère dyscalculie, je n'ai jamais réussi à retenir par coeur mes tables de multiplication. Je les ai appris mille fois et oublié tout autant. Ca ne m'a jamais gêné, et je ne crois pas être moins intelligente pour autant. Oui, avant l'arrivée des téléphone, j'avais toujours une calculette sur moi. Mais voilà, il n'y a jamais eu d'autres conséquences... J'ai très bien vécu sans cet apprentissage, qu'on a longtemps considéré comme essentiel...
Morgan Kane a écrit:
Quand le vocabulaire courant donne à des mots symboles des sens totalement biaisés, " Laïcité = instrument de lutte contre les musulmans",
Ca c'est encore autre chose, car derrière la mauvaise compréhension de ce terme, il y a une volonté politique et propagandiste. Ceux qui comprennent mal ce terme, ce n'est absolument pas parce qu'ils sont pauvres en vocabulaire. C'est parce qu'ils n'ont pas envie de le comprendre !
Morgan Kane Admin
Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Dim 20 Oct - 20:55
On pense avec des mots.
Il est difficile de penser le monde si on ne dispose pas d'un vocabulaire adéquat, ou si on pense avec les mots de l'adversaire.
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Nelly Admin
Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Lun 21 Oct - 12:01
Kitara a écrit:
Morgan Kane a écrit:
Quand il y a des protestations parce que le mot ludique est jugé trop difficile dans le sujet s'un bac pro qui donne accès à la fac et aux IUT,
Quand une de mes amies, professeure en collège entend un élève lui demander " Multiplier par 3, cela veut dire quoi, madame? " et qu'elle s'aperçoit que d'autres élèves se posent la question,
Là pour moi, c'est un échec du système éducatif, qui devrai se remettre en question. C'est pas une question politique, ou une question de QI.
Nous sommes d'accord pour le système éducatif scolaire. En même temps, qui donne la ligne à suivre aux enseignants ? Ce ne sont pas eux qui décident de la matière importante ou de la façon de procéder, mais bien l’Éducation Nationale qui a son ministère, non ?
Kitara a écrit:
Effectivement, les apprentissages évoluent : ce que nous avons appris ne correspond pas à ce qu'apprennent les jeunes générations. Nous avons fait notre apprentissage scolaire sur des matières générales telles que math et français, aujourd'hui, les jeunes doivent en plus intégrer l'informatique et tout ce qui en découle, et c'est une apprentissage très prégnant car tentaculaire, et qui concerne tous les aspects de la vie.
Je ne suis pas totalement au fait de l'apprentissage de l'informatique en milieu scolaire. Quand mon fils était concerné, les enseignants pataugeaient et avaient eux-mêmes du mal à le gérer. A l'heure actuelle, tout est différent : les enseignants s'en servent et les jeunes également, au risque de dériver.
Kitara a écrit:
Les apprentissages en peuvent pas se rajouter sans fin : là on en rajoute, il faut aussi en enlever.
Retire-leur l'excès d'informatique jusqu'à ce que les autres matières soient sues !
Kitara a écrit:
Ce qui s'enlève spontanément est parfois considéré comme essentiel par les "ancien" parce que c'était essentiel pour nous. Mais cela ne l'est plus dans le monde actuel.
Contre ça on ne peut pas grand chose.
Est-ce que ça rend les gens moins intelligent ? Quand on voit ce que les jeunes savent faire spontanément en téléphonie ou informatique, qu'on est incapable de faire, je ne crois pas !
Bien sûr que non, les gens ne sont pas moins intelligents, mais ce que nos jeunes savent faire spontanément, ils le savent parce qu'ils "sont tombés dedans quand ils étaient petits, comme Obélix !". C'est leur plaisir et ils ont trop souvent le nez sur leur téléphone ou autre écran. C'est même mauvais pour la santé, tellement ils en font.
L'ennui est que, souvent, ils ne se parlent plus en direct : ils s'écrivent tout de suite après s'être quittés.
Kitara a écrit:
Et je vais vous donner un exemple : Moi je ne suis pas jeune, mais pas si vieille. En tout cas de la génération où les calculettes existaient. Sans doute à cause d'une légère dyscalculie, je n'ai jamais réussi à retenir par coeur mes tables de multiplication. Je les ai appris mille fois et oublié tout autant. Ca ne m'a jamais gêné, et je ne crois pas être moins intelligente pour autant. Oui, avant l'arrivée des téléphone, j'avais toujours une calculette sur moi. Mais voilà, il n'y a jamais eu d'autres conséquences... J'ai très bien vécu sans cet apprentissage, qu'on a longtemps considéré comme essentiel...
Le calcul n'a jamais été mon fort non plus, même si je connaissais les tables de multiplication et que je n'étais pas mauvaise en calcul mental. Chacun ses lacunes ; ça ne rend pas moins intelligent. Chacun ses préférences, également.
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Nelly Admin
Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Lun 21 Oct - 12:07
Morgan Kane a écrit:
On pense avec des mots.
Il est difficile de penser le monde si on ne dispose pas d'un vocabulaire adéquat, ou si on pense avec les mots de l'adversaire.
On écrit également avec des mots et il est préférable de les connaître, déjà pour mieux se faire comprendre, mais également pour éviter les débordements.
Est-il indispensable d'être connecté à FB ou autre pour se faire une idée de ce qui se passe dans le monde, avec un vocabulaire mal géré, mal su, voire volontairement utilisé à de mauvaises fins, ou peut-on encore lire un journal papier pour se faire ses propres idées de ce qui se passe autour de nous ?
Pour ma part, je trouve notre langage riche, certes difficile, mais tellement large par son vocabulaire et ses difficiles accords (difficiles pour certains).
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Nelly Admin
Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Lun 21 Oct - 12:19
Nilxt a écrit:
Il ne faut pas confondre la langue avec l'orthographe, la grammaire ou la conjugaison. Et encore moins avec le "QI" qui n'a absolument rien à voir avec la langue...
L'orthographe, la grammaire ou la conjugaison ne sont pas la langue. Et ca tous les linguistes du monde le diront : Ce ne sont que des outils au service de la langue
Pourtant, l'orthographe, la grammaire et la conjugaison embellissent notre langue, à mon avis. D'ailleurs, tu les manies plutôt bien, on peut dont supposer que tu aimes l'ensemble.
Nilxt a écrit:
De plus, le dialogue n’est pas la seule voie vers un 'Vivre ensemble'. D'autres formes d'interaction, comme l'engagement communautaire et les mouvements sociaux construisent des ponts entre les individus sans nécessiter de langage sophistiqué. Des personnes peuvent même vivre ensemble sans avoir une communication hyper élaboré (C'est ce que je vos tous les jours au contact des demandeurs d'asile par exemple)
Mais évidemment, mais il faut beaucoup de patience et d'empathie pour se comprendre quand on ne comprend rien à la langue de l'autre. Là, nous entrons dans le domaine social et je suis d'accord avec toi, mais avoue que c'est quand même un gros frein à l'insertion professionnelle.
J'en reviens à mon bénévolat (j'espère ne pas vous gonfler avec cela) : une cuisine pédagogique était mise en place. Il y avait surtout des étrangers parlant des langues différentes.La plupart étaient des femmes. Il leur était demandé de ne parler qu'en français et cela se passait bien. Certaines dames sont revenues plusieurs années d'affilée et se passaient les recettes les unes aux autres.
Nilxt a écrit:
Enfin, la violence n'est pas inévitable en l'absence de communication verbale. Elle peut être par exemple mitigée par l'empathie et la compréhension dans l'action collective. Ce n'est pas parce qu'il n'y a pas de communication qu'il y aura donc de la violence.
Bien sûr que non, mais l'empathie ne s'enseigne pas...
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Kitara Admin
Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Lun 21 Oct - 12:31
Tu nous gonfles pas du tout Nelly !
Ce n'est pas indispensable d'aller sur les réseaux, mais de tout temps, les gens ont fait des choses "pas indispensables", c'est naturel.
On ne peut pas considérer ce que on faisait nous comme étant "indispensables" et ce que font les jeunes comme ne l'étant pas. On n'est pas une référence universelle.
Et concrètement, dans la vie pro, maintenant, la maitrise des réseaux est souvent indispensable, pour de vrai ! Rien que pour gérer son Linkedin par exemple, ou savoir se servir d'un moteur de recherche d'offres d'emploi.
Par contre quand je parlais de l'élargissement des compétences qui sont demandées aux jeunes, je ne parlais pas seulement des apprentissages qui sont fait à l'école. Mais pour un cerveau qui doit emmagasiner des tonnes d'information, que l'apprentissage se fasse à l'école ou dans la vie, il n'y a pas de différences.
La maitrise de l'informatique et de la téléphonie ne passe pas forcément par l'école, mais elle prend une partie de la mémoire de chaque individu quand même.
Nilxt ***
Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Lun 21 Oct - 16:56
Nelly a écrit:
Pourtant, l'orthographe, la grammaire et la conjugaison embellissent notre langue, à mon avis. D'ailleurs, tu les manies plutôt bien, on peut dont supposer que tu aimes l'ensemble.
Merci pour le compliment, je n'en mérite pas tant ^^
Est-ce que j'aime l'ensemble ? En fait, je vais peut-être te surprendre, mais non, pas forcément.
Parce que cet ensemble a été volontairement et grandement complexifié par le passé. Le français est une langue très difficile à appréhender du fait de ses nombreuses règles souvent inutiles. Des règles qui viennent amener de la complexité là où il n'y a absolument pas besoin.
Cela date des premiers dictionnaires quand l'Académie Française a décidé qu'il fallait introduire des difficultés afin de réserver l'étude de la langue à une élite. Comme il a été écrit à l'époque il fallait "distinguer les gens de Lettres des ignorants et des simples femmes" (A la même époque où d'ailleurs ils ont élagué le Dictionnaire de la plupart des racines germaniques et arabes, au profit des racines gréco-romaines jugées plus "distinguées")
On voit que de nos jours ce besoin d'élitisme existe encore quand certains "intellectuels" complexifient leurs écrits par pédantisme, ce qui rend leurs idées peu facilement abordables par le commun des mortels. On voit aussi sur internet les "grammar nazis" et autres qui répondent à des commentaires par des "Apprend à écrire et après tu pourras donner ton avis"
C'est pour cela que même si j'essaye de l'utiliser au mieux, je n'en n'aime pas vraiment l'ensemble.
Une langue devrait être un outil de communication entre les Hommes et non une façon de distinguer les gens davantage scolarisés des gens qui le sont moins.
Alors, même si je trouve que la langue française est une belle langue, en l'état actuel je ne peux résolument pas la trouver respectable.
Enfin, sur l'embellissement de la langue, je ne serais pas autant enthousiaste
Je ne pense pas que l'orthographe, la conjugaison et la grammaire, bien qu'importantes pour la clarté et la précision (cela je ne le nie pas) doivent être considérées comme des embellissements intrinsèques de la langue.
Les règles d'orthographe, de grammaire et de conjugaison, ne sont "que" des conventions établies pour standardiser et faciliter la communication. Ces règles peuvent changer et s'adapter au fil du temps, en réponse à l'usage courant, aux changements sociaux et culturels, et même à l'impact technologique comme on l'a déjà évoqué (comme l'usage des textos et des réseaux sociaux, qui favorisent parfois des formes plus « décontractées » de communication). Au fil du temps, certaines règles peuvent être simplifiées ou modifiées (ce qui serait à mon sens utile pour le français), mais cela n'altére l'essence de la langue.
Mais au final, est-ce que ces règles embellissent la langue ? Cela voudrait dire que dans ce cas ils rendent la langue plus "belle", mais si on a le droit de la trouver belle, on peut aussi la trouver laide...
L'embellissement de la langue par les règles c'est donc une idée assez sujective
A mon sens (mais ce n'est que mon avis), loin d’être un facteur d'embellissement intrinsèque, les règles sont des outils qui, par leur rigidité, peuvent parfois gêner la créativité et l’authenticité de la langue. Pour moi la véritable beauté d'une langue se manifeste dans sa capacité à évoluer, à se transfomer pour s'adapter et à refléter la pluralité et la réalité des voix qui l'utilisent. C'est en ce sens que je trouve une langue belle
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Nelly Admin
Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Mar 22 Oct - 8:51
Nilxt a écrit:
Parce que cet ensemble a été volontairement et grandement complexifié par le passé. Le français est une langue très difficile à appréhender du fait de ses nombreuses règles souvent inutiles. Des règles qui viennent amener de la complexité là où il n'y a absolument pas besoin.
Elle est effectivement complexe de par ses accords, notamment, mais même ceux-ci peuvent avoir une influence sur la compréhension.
Nilxt a écrit:
Cela date des premiers dictionnaires quand l'Académie Française a décidé qu'il fallait introduire des difficultés afin de réserver l'étude de la langue à une élite. Comme il a été écrit à l'époque il fallait "distinguer les gens de Lettres des ignorants et des simples femmes" (A la même époque où d'ailleurs ils ont élagué le Dictionnaire de la plupart des racines germaniques et arabes, au profit des racines gréco-romaines jugées plus "distinguées")
On voit que de nos jours ce besoin d'élitisme existe encore quand certains "intellectuels" complexifient leurs écrits par pédantisme, ce qui rend leurs idées peu facilement abordables par le commun des mortels. On voit aussi sur internet les "grammar nazis" et autres qui répondent à des commentaires par des "Apprend à écrire et après tu pourras donner ton avis"
Évidemment, vu sous cet angle, ça devient grave. Mais même si elle a été complexifiée par le passé, tout un chacun a accès à son apprentissage, de nos jours. Par contre, pour les étrangers, elle est difficile à appréhender, je te l'accorde.
Nilxt a écrit:
C'est pour cela que même si j'essaye de l'utiliser au mieux, je n'en n'aime pas vraiment l'ensemble.
Une langue devrait être un outil de communication entre les Hommes et non une façon de distinguer les gens davantage scolarisés des gens qui le sont moins.
Mais bien évidemment, mais lorsque tu reçois un courrier administratif ou d'une société alors qu'elle est bourrée de fautes, tu réagis comment ? Tu leur fais confiance ? Tu ne te demandes pas, dans un premier temps, si ce courrier est authentique ou s'il ne s'agirait pas d'une arnaque ?
Si on peut trouver une qualité à la complexité de notre langue, c'est que, la plupart du temps, les mails "arnaques" sont souvent pleins de fautes d'orthographe ou d'accords.
Nilxt a écrit:
Alors, même si je trouve que la langue française est une belle langue, en l'état actuel je ne peux résolument pas la trouver respectable.
Enfin, sur l'embellissement de la langue, je ne serais pas autant enthousiaste
Je ne pense pas que l'orthographe, la conjugaison et la grammaire, bien qu'importantes pour la clarté et la précision (cela je ne le nie pas) doivent être considérées comme des embellissements intrinsèques de la langue.
Elle sait être douce, romantique, avec des mots particulièrement appréciés.
Nilxt a écrit:
Les règles d'orthographe, de grammaire et de conjugaison, ne sont "que" des conventions établies pour standardiser et faciliter la communication. Ces règles peuvent changer et s'adapter au fil du temps, en réponse à l'usage courant, aux changements sociaux et culturels, et même à l'impact technologique comme on l'a déjà évoqué (comme l'usage des textos et des réseaux sociaux, qui favorisent parfois des formes plus « décontractées » de communication). Au fil du temps, certaines règles peuvent être simplifiées ou modifiées (ce qui serait à mon sens utile pour le français), mais cela n'altére l'essence de la langue.
Mais au final, est-ce que ces règles embellissent la langue ? Cela voudrait dire que dans ce cas ils rendent la langue plus "belle", mais si on a le droit de la trouver belle, on peut aussi la trouver laide...
Il est certain que lorsqu'on ne la maîtrise pas du tout, elle doit être très déplaisante. Quant à la trouver belle ou pas, c'est comme toujours : "Les goûts et les couleurs ne se discutent pas".
Nilxt a écrit:
L'embellissement de la langue par les règles c'est donc une idée assez sujective
A mon sens (mais ce n'est que mon avis), loin d’être un facteur d'embellissement intrinsèque, les règles sont des outils qui, par leur rigidité, peuvent parfois gêner la créativité et l’authenticité de la langue. Pour moi la véritable beauté d'une langue se manifeste dans sa capacité à évoluer, à se transfomer pour s'adapter et à refléter la pluralité et la réalité des voix qui l'utilisent. C'est en ce sens que je trouve une langue belle
J'avoue que, selon ce que je lis, comme dans une revue ou un journal, les fautes d'orthographe me sautent à la figure sans que je les recherche.
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Nelly Admin
Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Mar 22 Oct - 8:57
J'aimerais rajouter que la maîtrise d'une langue, quelle qu'elle soit, d'ailleurs, peut s'avérer un avantage ou un frein, surtout quand il s'agit de la langue maternelle.
Vois-tu, à mon travail, je recevais des lettres de candidatures pour un travail de bureau. Une lettre de motivation criblée de fautes d'orthographe passait immédiatement à la poubelle. Il me paraissait inconcevable et c'est toujours mon avis, d'envoyer un courrier et un CV avec plusieurs fautes. Quand on est réellement intéressé par un poste, même s'il arrive qu'on fasse des fautes, on se fait relire et corriger. Cela démontre l'importance qu'on accorde au poste souhaité.
Il n'en était évidemment pas de même pour un travail manuel.
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Kitara Admin
Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Mar 22 Oct - 10:05
Oui, en effet, une lettre candidature bourrée de faute, c'est qu'on ne s'est pas donné la peine de corriger, et ce n'est pas très respectueux.
Même si je suis plutot d'accord avec Milxt, la la langue devient un critère d'élitisme, ce n'est pas une bonne chose.
Il ne faut pas oublier qu'il existe aussi des personnes dyslexiques, qui sont tout aussi intelligentes et compétentes que les autres.
Nelly Admin
Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers Mar 22 Oct - 13:55
Kitara a écrit:
Même si je suis plutot d'accord avec Milxt, la la langue devient un critère d'élitisme, ce n'est pas une bonne chose.
Il ne faut pas oublier qu'il existe aussi des personnes dyslexiques, qui sont tout aussi intelligentes et compétentes que les autres.
Mais il faut respecter les possibilités de chacun et à chacun de se trouver un métier qui correspond à ces possibilités. Pour ma part, si je connaissais la dyslexie, j'ignorais qu'il existait la dyscalculie jusqu'à ce qu'un jeune de ma famille en soit atteint et, malheureusement, diagnostiqué très tard. Il en a beaucoup souffert à l'école, puis au collège. Par la suite, il a vu une psychologue et a trouvé un travail qui lui convenait. Il s'agit de beaucoup de souffrance, surtout quand ce n'est pas expliqué.
Il est normal de respecter ces personnes et elles ne sont pas mises en cause dans mes propos. Il est simplement nécessaire que chacun trouve sa place dans la société et fasse preuve de bonne foi.
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Sujet: Re: Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers
Le français, une langue vivante grâce aux mots des quartiers